Favoriser l’inclusion des personnes handicapées par l’art

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Par Louis-Philippe Samson
Favoriser l’inclusion des personnes handicapées par l’art
Gabrielle Lavoie, chargée de projet au ROPHCQ, Monique Bélanger, , agente de communications et développement à l’Association des parents d’enfants handicapés de Drummond (APEHD), Stéphanie Lacoste, conseillère municipal de Drummondville, Sophie Chabot, artiste, Patrick Paulin, directeur général du ROPHCQ, et Luc Lachapelle, attaché de presse du député de Drummond-Bois-Francs, Sébastien Schneeberger autour de l’œuvre qui sera exposée. (Photo Ghyslain Bergeron)

INCLUSION. Afin de favoriser le discours sur l’inclusion des personnes en situation de handicap dans la communauté, le Regroupement d’organismes de personnes handicapées du Centre-du-Québec (ROPHCQ), accompagné de plusieurs partenaires, a réalisé le projet d’activités d’inclusion et de lutte aux préjugés (AILP). Ce projet a permis de rassembler près d’une centaine de jeunes et de personnes handicapées du Centre-du-Québec.

Cette initiative s’est soldée par la création d’une œuvre d’art collective réalisée par les participants, dont le dévoilement a lieu en pleine Semaine québécoise des personnes handicapées. Chacun a décoré un disque vinyle à sa façon et ceux-ci ont été imprimés sur une bannière qui sera exposée à différents endroits dans la région. «Nous avons choisi les disques vinyle parce qu’ils sont ronds et le cercle symbolise l’unité, la rencontre et le être ensemble. Nous avons cru que c’était un symbole approprié pour l’œuvre», a commenté l’artiste et médiatrice culturelle, Sophie Chabot. L’œuvre globale reprend, elle aussi, cette symbolique du cercle.

«La rencontre entre les personnes en situation de handicap et les adolescents s’est faite à travers la création artistique. Chaque participant a rempli un questionnaire pour se présenter et ces questionnaires ont été échangés entre eux. Chacun a créé une œuvre pour la personne qu’il rencontrait. L’œuvre qu’on présente est le résultat de la mise en commun de toutes les créations qui ont été faites spécifiquement pour une personne en particulier», a poursuivi l’artiste.

Le projet a vu le jour après que des intervenants en Maisons des jeunes aient remarqué l’utilisation de termes péjoratifs envers les personnes handicapées par les jeunes qui fréquentent les établissements. «Ça créait un sentiment d’exclusion des personnes en situation de handicap. C’est parti d’un besoin de sensibiliser les jeunes dans la communauté. Le projet s’est déployé pas juste pour transmettre des connaissances pour sensibiliser, mais vraiment pour amener les jeunes à être des acteurs positifs de changement dans leur communauté et amené leur voix à être entendue par les élus municipaux», a détaillé Gabrielle Lavoie, chargée de projet au ROPHCQ.

En effet, le projet AILP s’est décliné en trois étapes qui étaient des ateliers de sensibilisation aux préjugés entretenus sur les handicaps, une activité d’immersion interactive avec des personnes handicapées et l’élaboration d’un argumentaire adressé aux élus municipaux. Des adolescents répartis dans sept Maisons des jeunes de la région et le Corps de cadets Optimiste Victoriaville ont suivi les ateliers de sensibilisation à la réalité des personnes en situation de handicap.

Gabrielle Lavoie, chargée de projet au ROPHCQ. (Photo Ghyslain Bergeron)

L’objectif était de sensibiliser les jeunes sur l’inclusion et l’accessibilité des personnes en situation de handicap. « Il visait à agir contre les préjugés et la discrimination à l’égard des personnes handicapées, entre autres, par la formation et l’éducation citoyenne des jeunes. Il souhaitait également mobiliser les jeunes centricois à devenir des acteurs positifs de changements et propices à l’amélioration de la qualité de vie, à l’inclusion et à la participation sociale des personnes handicapées dans leur communauté. Au-delà d’encourager la discussion, c’est de créer une inclusion. Ces personnes sont une richesse, c’est important de les inclure dans la société», a expliqué Mme Lavoie.

Se réinventer

Dans les cartons depuis près de deux ans, le projet AILP n’a pu être lancé qu’en juillet 2020 en raison de la pandémie. À l’automne, l’équipe derrière celui-ci a dû le réinventer en raison des contraintes reliées à la pandémie.

«L’activité a débuté à l’automne dans les maisons des jeunes, mais elle a été grandement affectée par la COVID. Ça a demandé beaucoup d’adaptation, on a adapté les ateliers en formule virtuelle pour pouvoir continuer à les donner. Après qu’on a finalisé cette étape-là, on a enclenché la deuxième étape qui était l’activité d’immersion. Comme on ne pouvait pas la vivre en présentiel, il a fallu, Sophie et moi, réfléchir à différentes façons de procéder. C’est vraiment grâce à la COVID que s’est développée cette idée de création par correspondance pour amener les gens à se rencontrer à travers l’art», a ajouté Gabrielle Lavoie.

L’œuvre sera en exposition à la bibliothèque de Drummondville du 7 juin au 25 juillet avant de prendre la route du musée des cultures du monde de Nicolet du 30 juillet au 26 septembre et de la bibliothèque de Victoriaville d’octobre à décembre.

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