Cinq propriétaires de la MRC de Drummond s’engagent à protéger leur milieu humide

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Par Emmanuelle LeBlond
Cinq propriétaires de la MRC de Drummond s’engagent à protéger leur milieu humide
Le CRECQ a étudié différents milieux humides dans la région, comme des marais, des marécages et des tourbières.  (Photo : gracieuseté)

ENVIRONNEMENT. Cinq propriétaires de la MRC de Drummond ont signé un plan d’action pour protéger leur milieu humide, dans le cadre d’un projet de conservation volontaire initié par le Conseil régional de l’environnement du Centre-du-Québec (CRECQ).

Chaque année, le CRECQ approche des propriétaires de la région dans le but de conserver les milieux humides. «S’ils nous donnent l’autorisation, on se rend chez eux et on fait des inventaires pour approfondir nos connaissances. À la base, les connaissances qu’on a sont des connaissances géomatiques. On va valider. On observe ce qui est particulier comme les espèces rares et menacées», explique Andréanne Blais, biologiste et directrice générale de l’organisme.

La directrice générale du CRECQ, Andréanne Blais. (Photo: gracieuseté)

Dès que les habitats fauniques sont documentés, l’équipe émet des recommandations pour assurer leur conservation. «On remet aux propriétaires un cahier avec l’ensemble des informations qu’on observe et un plan d’action. Le plan d’action est complètement volontaire», complète Mme Blais.

Au courant des derniers mois, un total de 18 propriétaires a été approché par l’organisme. À la suite des démarches, sept d’entre eux ont décidé de l’avant. Plus précisément, il s’agit de cinq propriétaires de la MRC de Drummond et deux de la MRC d’Arthabaska.

Les actions entreprises varient d’une personne à l’autre. «Il y a entre autres un propriétaire qui va nous donner sa propriété à des fins de conservation. Il y en a d’autres qui vont faire des actions légales de protection. Il y en a d’autres qui ne veulent pas nécessairement s’engager dans des actions légales, mais ils acceptent de limiter certains travaux à certaines portions de leur terrain qui sont plus sensibles», souligne Mme Blais.

À Saint-Lucien

La propriétaire de la Ferme KEB, Kim St-Jean, accordait déjà une attention particulière à son milieu humide d’une superficie de 29 hectares, équivalant à environ 65 terrains de football américains. Il est composé d’un marécage et d’une tourbière boisée.

«On fait tout ce qu’on peut pour conserver notre terrain. Je fais de la permaculture. Mon objectif futur est d’avoir plus de plantes mellifères, plus de végétation pour les oiseaux et les abeilles. C’est ma vision», témoigne celle qui œuvre dans l’apiculture.

Kim St-Jean sur son terrain à Saint-Lucien. (Photo: gracieuseté)

Cette dernière entrevoit positivement la présence du milieu humide sur sa propriété. Le jardin familial en tire des bienfaits. «L’été passé, quand il y a eu la sécheresse, je l’ai arrosé, mais pas beaucoup. Le sol était déjà gorgé d’eau.»

Kim St-Jean et son conjoint ont participé avec intérêt au projet de conservation du CRECQ. «Initialement, les zones humides n’étaient pas exactement pareilles. Avec leur plan, on a vu que les zones humides étaient plus nombreuses de ce qu’on connaissait», soutient-elle.

Pour sa part, Mario Benoît possède une terre à bois à Saint-Félix-de-Kingsey depuis 14 ans. Le Drummondvillois désirait préserver son écosystème. «Je vois qu’il y a beaucoup d’oiseaux et il y a des chevreuils. Je vois que ça attire la faune. J’essaie de faire attention pour garder mon milieu humide en santé», amène-t-il.

À Lefebvre, trois autres propriétaires ont également signé un plan d’action. Il s’agit de Luc Yergeau et Julie Aubin, ayant des marécages et tourbières boisées qui couvrent plus de 11 hectares, et Olivier Côté, détenant un complexe de marécage, tourbière boisée et tourbière minérotrophe de 10 hectares.

Les milieux humides, une richesse à protéger

Aux yeux du CRECQ, les milieux humides représentent une richesse qui est importante à protéger. «Les milieux humides sont des écosystèmes qui ont été détruits en très grande partie dans les Basse-Terre du Saint-Laurent, depuis l’ère industrielle. On estime avoir perdu 65% de nos milieux humides, juste à ces endroits. Ça continue. Ça se dégrade de plus en plus», explique Mme Blais.

La conservation de ces endroits est bénéfique pour tous. «Ils rendent service à la collectivité. Au Québec, les scientifiques ont notamment relié plusieurs inondations au fait qu’il y ait beaucoup de perte de milieux humides qui remplissaient la fonction de rétention d’eau», complète-t-elle.

Rappelons que ce projet a été soutenu par les partenaires suivants : la  Fondation de la faune du Québec, Habitat faunique Canada et le Programme de soutien régional aux enjeux de l’eau, liés au Plan d’Action 2018-2023 de la Stratégie québécoise de l’eau.

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