La randonnée alpine, pour faire battre son coeur

Photo de Lise Tremblay
Par Lise Tremblay
La randonnée alpine, pour faire battre son coeur
L’Express Magazine a expérimenté la randonnée alpine. (Photo : Photo Olivier Turgeon-Lecompte)

TESTÉ POUR VOUS. 10 février. Le mercure affiche -12 degrés Celsius et le vent est presque inexistant. Les arbres sont ouatés de neige. Pas de doute : il s’agit d’une journée rêvée pour expérimenter un sport des plus palpitants : la randonnée alpine.

C’est à la station de ski du mont Gleason, situé à Tingwick au Centre-du-Québec, que L’Express Magazine a pu faire un premier essai de cette activité physique, qui attire de nombreux skieurs à la recherche de nouvelles options d’entraînement.

La randonnée alpine combine la randonnée et le ski alpin grâce à un équipement spécialisé. Le skieur-randonneur gravite une montagne grâce à une peau d’ascension qui est posée sous ses skis. Rendu au sommet, il retire la peau autocollante, ajuste ses fixations puis ses bottes et descend la montagne à la manière du ski alpin. Et le plaisir recommence! Un beau mélange d’effort et de récompenses. On remonte et… on redescend sans jamais utiliser le remonte-pente!

Les montées représentant plus de 90 % du temps de l’activité et de l’effort, vaut mieux bien y préparer son corps en gardant la forme, soit en prenant des marches, en faisant du vélo puis de la randonnée pédestre en montagne. Exigeant une bonne capacité cardiovasculaire, ce sport est complet au sens où il sollicite tous les groupes musculaires, surtout ceux du bas du corps.

Sur cette photo, on aperçoit Ghyslain Bergeron et Lise Tremblay de la salle de rédaction. (Photo Olivier Turgeon-Lecompte)

 

«C’est un sport qui est généralement apprécié des coureurs et des fondeurs et par tous ceux qui recherchent un entraînement efficace. Après quelques mètres, on commence déjà à avoir chaud!», exprime Olivier Turgeon-Lecompte, qui nous a accompagnés durant l’essai.

Sur les stations de ski, la clientèle qui opte pour la randonnée alpine gravite les pistes en empruntant des corridors réservés sur les côtés. Skieurs et randonneurs ont ainsi appris à cohabiter.

La peau d’ascension adhère au ski. (Photo Ghyslain Bergeron)

L’Express Magazine s’est attaqué à la piste T-Bar, une montée d’environ un kilomètre classée «très difficile». Rapidement, on apprend qu’il faut laisser les skis glisser sur la neige en évitant de lever les pieds, comme on peut le faire durant une activité de raquette. «Lever les pieds, c’est perdre de l’énergie», nous a-t-on répété. Parmi les éléments qui nous ont grandement étonnés, il y a l’adhérence de la peau d’ascension. Même les skis bien en parallèle et dans un dénivelé important, ils demeurent bien agrippés à la neige, ce qui permet une grimpée sans pas soudain vers l’arrière, comme on peut vivre, parfois, lors d’une petite montée en ski de fond.

Durant l’ascension aussi, on s’aperçoit rapidement si on a fait les bons choix vestimentaires. Car oui, cela fait partie des défis techniques de la randonnée alpine.

«La gestion de l’humidité est quelque chose d’important dans ce sport, car il fait très chaud en montant et qu’il fait froid en descendant. Il y a deux choix possibles, soit que les gens s’habillent avec des vêtements de ski de fond pour la montée et qu’ils ajoutent un vêtement chaud pour la descente, soit qu’ils portent des vêtements de ski alpin pour l’ascension, mais qu’ils portent des tissus très légers sous ceux-ci», a informé M. Turgeon-Lecompte, qui est le responsable de la boutique d’équipements Reno au mont Gleason. Sur ce point, L’Express Magazine a bien géré la situation!

Important : il est essentiel de prévoir un sac à dos dans lequel on prendra soin de glisser un casque de protection pour la descente, des lunettes de ski alpin, des vêtements supplémentaires en cas de besoin et une bouteille d’eau pour demeurer bien hydraté. Le sac s’avère aussi essentiel pour y placer la peau d’ascension qu’on a retirée pour profiter de la descente, ce moment quasi festif qui vient couronner nos efforts.

«C’est un sport technique, qui demande une bonne planification globale de son équipement», a résumé notre hôte.

Pour la descente, la piste familiale Pierre-Ling a été notre choix et nous ne l’avons pas regretté.

Après quelques ajustements au niveau de la technique, la descente s’est avérée plaisante et ressentie comme une récompense après l’effort de l’ascension. (Photo Olivier Turgeon-Lecompte)

Car dès les premiers mètres, on réalise que la glisse et le freinage sont fort différents qu’avec des skis alpins traditionnels. Il est plus difficile d’avoir pleinement le contrôle de ses virages, une situation qui s’est cependant résolue d’elle-même au fur et à mesure qu’on a gagné de la vitesse.

Somme toute, l’expérience a été plus que satisfaisante pour l’auteure de ses lignes. Appréciant relever des défis, sentir son cœur battre et l’air vivifiant de la montagne, cette activité s’inscrira certainement dans son carnet d’activités hivernales à renouveler avant que la belle neige ne cède sa place à la verdure printanière. Il s’agit d’une activité accessible, puisque le skieur-randonneur a la liberté de monter à la vitesse de son choix puis d’effectuer le nombre de montées qu’il désire.

«Contrairement à ce que je croyais, l’activité est très cardiovasculaire et moins physique. Je m’attendais à avoir les jambes en feu! J’ai été agréablement surpris de sentir tout mon corps travailler. Les bras sont sollicités, ce qui fait rapidement augmenter l’effort durant l’ascension», a partagé Ghyslain Bergeron, qui a aussi expérimenté la randonnée alpine.

L’Express Magazine a expérimenté la randonnée alpine. Sur cette photo, on reconnaît Ghyslain Bergeron, de la salle de rédaction. (Photo Lise Tremblay)

L’équipement

Pour apprécier la randonnée alpine à sa pleine mesure, le choix de l’équipement s’avère particulièrement important. Chaque pièce fera en sorte si l’activité est agréable ou non.

Première étape : il faut choisir le type de skis qui correspond à ses besoins. Préfère-t-on une montée plus légère ou une descente plus performante? Dans quelles conditions souhaite-t-on faire la randonnée alpine? Dans des conditions naturelles ou sur des pistes aménagées? Ce sont essentiellement les questions auxquelles il faut répondre et qui permettent aux pros de l’équipement de bien nous conseiller.

Pour ce «testé pour vous», nous avons utilisé des skis ultras légers, plutôt étroits, pour maximiser nos efforts durant la montée. S’ils étaient presque aussi légers que des skis de fond, ils se sont avérés moins agréables lors de la descente.

Deuxième choix : les bottes. Elles sont beaucoup plus légères que celles utilisées en ski alpin et offrent un dégagement appréciable qui permet aux muscles des jambes de bien travailler durant les montées. Les semelles, au lieu d’être lisses, s’apparentent davantage à celles des bottes de marche.

Pour ce qui est des bâtons, ils doivent être plus courts que ceux utilisés en ski de fond, mais plus longs que ceux réservés au ski alpin. L’idée est d’avoir une bonne poussée pour la montée.

Notre accompagnateur, Olivier Turgeon-Lecompte, responsable de la boutique d’équipement au mont Gleason. (Photo Ghyslain Bergeron)

Puis, il y a la peau d’ascension aussi appelée peau de phoque synthétique qui vient épouser le ski durant la grimpée. Plusieurs choix s’offrent aux sportifs à cet égard. Certaines permettent une meilleure adhérence que d’autres. Il s’agit d’un choix qu’il faut faire selon la montagne qu’on souhaite affronter.

Si la randonnée alpine vous sourit, sachez cependant qu’il faudra prévoir ouvrir son portefeuille, l’équipement étant très dispendieux à l’achat.

«La technologie et les brevets coûtent cher. Ça demeure un investissement pour la santé», a avisé Olivier Turgeon-Lecompte.

Quoi qu’il en soit, la randonnée alpine est là pour rester au Québec. Il s’agit d’un sport qui colle parfaitement bien à la nordicité du Québec et à ce besoin de maintenir une vie active.

Station de ski Gleason

Appréciée par les amateurs de plein air de la MRC de Drummond, en raison de sa proximité, la station de ski Gleason permet la pratique de ski alpin, de planche à neige, de la raquette et de la randonnée alpine. Elle propose 28 pistes et sous-bois puis cinq remontées mécaniques. La station est reconnue pour son atmosphère familiale.

 

 

 

 

 

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