Quartier de mini-maisons : des contraintes à respecter

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Par Louis-Philippe Samson
Quartier de mini-maisons : des contraintes à respecter
L’administration municipale veut qu’un futur quartier de mini-maisons puisse être durable et s’insère bien dans les objectifs de développement durable. (Photo : Deposit)

HABITATION. Bien qu’un engouement pour ce type de résidence se perçoive dans la région, la construction d’un quartier de mini-maisons occasionne plusieurs questionnements pour l’administration municipale de Drummondville. La Ville veut éviter de répéter les erreurs des maisons mobiles des années 1990 au Québec et éviter les développements à faible densité sur des terrains qui se font de plus en plus rares.

L’Express a été contacté par le Service de l’urbanisme en réaction au texte «Quartier de mini-maisons : en quête d’un terrain», publié le 11 février dernier. L’administration municipale voulait apporter quelques clarifications techniques sur les projets de mini-maisons.

Lorsque le conseil municipal a pris la décision d’autoriser les projets de mini-maisons, il a été établi que ces futurs développements devraient respecter des enjeux déterminés par le comité consultatif d’urbanisme. Ces enjeux couvrent l’intégration harmonieuse d’un quartier de ce genre dans la trame urbaine de la ville, le souci d’offrir un milieu de vie de qualité aux résidents et, principalement, de privilégier les principes du développement durable par la limitation de l’étalement urbain et les projets à faible densité.

Patrice Furlan, chef de division de l’urbanisme à la Ville de Drummondville, a commenté la situation. «Lorsque le conseil municipal a fixé ces enjeux, il avait convenu de s’assurer qu’on intègre ces mini-maisons dans l’espace en prévoyant surtout une rentabilité foncière à long terme. On voulait aussi créer des aménagements de qualité où les mini-maisons pourraient s’intégrer dans un milieu de vie intéressant avec une architecture de qualité», a-t-il élaboré. Des représentants de la Ville avaient d’ailleurs participé au premier Colloque québécois sur l’avenir de la mini et micro habitation à Sherbrooke en 2017.

Densifier le territoire

Une municipalité n’a pas nécessairement l’objectif de développer rapidement les espaces disponibles. On chercherait plutôt à densifier avant de s’étaler sur le territoire. «Le terrain n’est pas une ressource renouvelable. Une fois qu’il y a une construction, on ne peut pas le faire une deuxième fois, à moins de démolir. Ce qui serait contreproductif. L’idée est d’optimiser l’utilisation du sol qu’on a à notre disposition présentement. Ultimement, on pourra essayer de développer d’autres sites, mais en respectant les contraintes qu’on connait qui sont de freiner l’étalement urbain et sauvegarder le plus de milieux naturels possible», a ajouté M. Furlan.

Patrice Furlan, Chef de division – urbanisme à la Ville de Drummondville. (Photo : Gracieuseté)

Afin de mieux contrôler l’utilisation des terres, le principe des zones de réserve a été implanté en 2017. Ce principe vise à interdire les nouvelles constructions sur certains espaces à court terme pour prioriser le développement dans des secteurs ciblés. «Pour les constructions résidentielles, on était en suroffre de terrains, à ce moment, et il fallait geler les terrains qui étaient jugés non prioritaires. Les 15 ans, auxquels faisait allusion Mme Desmarais dans l’article, sont essentiellement les zones de réserve. Si dans 15 ans la Ville a développé comme elle entend le faire, les zones de réserves seront épuisées et ensuite de nouveaux secteurs à développer pourront être identifiés, mais ça ne veut pas dire que le périmètre d’urbanisation sera modifié», a expliqué le chef de division.

Une approche réactive

L’administration municipale de Drummondville ne peut pas aider les promoteurs à trouver un terrain. Ceux-ci doivent en premier lieu cibler les terrains qu’ils veulent développer. Ensuite, la Ville pourra leur donner toutes les informations qui y sont rattachées. «L’accompagnement se fait en mode réaction et non en mode proactif. Parce que nous ne pouvons pas être les metteurs en scène d’un projet. On ne peut pas être juge et parti, autrement dit, à la Ville, sinon, on serait en conflit d’intérêts», a poursuivi Patrice Furlan.

Il a donné l’exemple de la Ville de Saint-Hyacinthe qui a, il y a quelques années, créé un cahier pour les promoteurs immobiliers dans lequel on retrouvait une projection de développement pour des emplacements ciblés. La différence ici est que cette municipalité se retrouvait à court de terrains à développer. L’administration a utilisé cette solution pour éviter que le développement immobilier soit freiné.

Bien que l’administration municipale se soit montrée prête à accueillir un quartier de mini-maisons, aucun projet n’a encore vu le jour à Drummondville.

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