Noël avec sept enfants

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Par Cynthia Martel
Noël avec sept enfants
Les Morin-Leblanc sont visiblement tricotés serrés. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Jimmy Morin et Christine Leblanc ont sept enfants. Sept garçons âgés de 13 mois à neuf ans. Dans cette maisonnée pleine de vie et d’amour, Noël est synonyme de grands rassemblements, de gâteries sucrées concoctées par tous et de générosité envers les autres. Si le temps des Fêtes sera bien différent cette année, pas question qu’il soit monotone. Les parents useront de leur imagination pour que se créent de doux souvenirs.

Rencontrés à la mi-novembre à leur domicile, où le calme régnait en raison de l’absence des garçons, Jimmy Morin et Christine Leblanc réfléchissaient déjà à des idées d’activités pour que les enfants vivent le moins de répercussions, eux qui voient normalement des dizaines de membres de leur famille élargie à Noël et au Jour de l’An.

«Comme nous sommes déjà dix ici, car mon père demeure avec nous, il sera difficile de voir des gens, se désole la maman. Le 24 décembre, on est toujours avec la famille de mon mari qui est tissée serrée – il a six frères et sœurs – et le père Noël s’y rend. Il va falloir qu’on se bloque un petit moment pour au moins dire coucou aux grands-parents. J’aimerais aussi que mes enfants aient un petit contact avec le père Noël, mais il me reste à voir comment. Le 25, je reçois toujours à la maison et le 31, nous avons un gros party dans une salle avec une soixantaine de personnes et c’est moi qui prépare tout le repas. Ça ne sera pas le même esprit de Noël que normalement, ça c’est certain. Ça me rend triste pour mes enfants».

Dastan (1 an), Éliott (9 ans), Abel (5 ans), Liam (2 ans), Loukas-Tom (4 ans), Ludovic (4 ans) et Jake (3 ans) sont les sept garçons de Jimmy et Christine. (Photo Ghyslain Bergeron

Quoiqu’il en soit, les Morin-Leblanc s’estiment chanceux d’être aussi nombreux à Noël alors que plusieurs le passeront isolés.

Les jeunes parents se font le devoir de mettre des parcelles de magie tout au long de cette période.

«Il va falloir être imaginatif comme au verglas!» lance le papa.

«C’est à nous de leur montrer que ça peut être plaisant malgré tout. On va se créer de petits moments. Sûrement qu’on va monter la tente dans le salon pour qu’ils campent. Évidemment, on va préparer des biscuits et peut-être d’autres sucreries pour les offrir aux membres de notre famille, comme on fait chaque année. J’adore cuisiner et leur transmettre cette passion. Mes garçons aiment ça aussi, ils m’aident souvent. Comme à l’Halloween, je vais organiser des activités et on va fabriquer des décos. Bref, je vais faire comme le gouvernement : des essais-erreurs! Mais je suis certaine qu’on va retenir certains trucs pour les refaire chaque année», convient Christine Leblanc.

Si certaines traditions sont mises de côté, deux demeurent : les décorations et les fameux lutins!

«Ici, on ne fait pas de sapin, simplement parce que ça demande énormément de surveillance, mais on prend une fin de semaine pour décorer tout le monde ensemble la maison. Les enfants accrochent les décorations où ils veulent, c’est bien amusant. On fait aussi les lutins. On retombe en enfance quand on fait ça mon mari et moi. On s’amuse à faire toutes sortes de blagues. Ils sont très, très tannants nos lutins. Des fois, il est 11 heures le soir et on se dit, c’est vrai, on n’a pas fait le tour. Et on se met en action!», indique en riant la mère de famille âgée de 28 ans.

Abondance et générosité

Les Morin-Leblanc ont le privilège d’être bien entourés et de vivre dans l’abondance, et ils le reconnaissent.

«Mes enfants comprennent la chance qu’ils ont de ne manquer de rien. Moi, je n’ai pas vécu dans l’abondance comme eux, on recevait des paniers de Noël. Il est donc important pour moi d’ouvrir leurs yeux sur ça et le temps des Fêtes est une des occasions de le faire. D’ailleurs, depuis trois ans, nous faisons Opération père Noël qui consiste à offrir un jouet à un enfant défavorisé. Chaque année, je parraine le nombre d’enfants que j’ai! Lorsque nous recevons la liste de suggestions, j’implique mes enfants pour faire la sélection, puis on va les porter au CLSC, le point de dépôt», explique la mère de famille.

«On est une famille qui aime beaucoup donner et pas juste à Noël. On se prend parfois une journée pour faire le tri des jouets de la salle de jeux pour ensuite les offrir», tient-elle à ajouter.

Comme tous les ans, leurs trésors recevront chacun trois cadeaux de leur part : un morceau de linge, un jouet et un item utile.

«C’est une autre de nos traditions. On a statué là-dessus il y a quelques années mon mari et moi. On leur fait aussi un gros cadeau de famille», indique-t-elle.

Réalité mouvementée

Jimmy Morin et Christine Leblanc sont en couple depuis huit ans et mariés depuis six ans. (Photo Ghyslain Bergeron)

Inutile de dire qu’avec sept garçons, les journées sont loin d’être ennuyeuses et calmes chez les Morin-Leblanc. Entre dix paniers de vêtements à plier, des changements de couches, des quantités énormes de mets à préparer, des rendez-vous et les leçons, les parents parviennent à jouer avec leurs enfants, leur transmettre certains savoirs, dont la cuisine, faire quelques sorties (en dehors du contexte pandémique) et même, de trouver des moments de couple.

«La semaine dernière, il faisait beau, donc on est parti quatre heures en moto mon mari et moi. C’est certain que les gens qui nous entourent nous aident énormément et nous permettent ça», affirme-t-elle, reconnaissante.

En plus de toutes ces tâches quotidiennes et des soins apportés à leur marmaille, les deux parents sont présentement aux études.

«Mon mari travaillait déjà en assurance vie, mais il voulait ajouter une corde à son arc. Il fait présentement un cours en assurance de dommages. Pour ma part, depuis que j’ai 18 ans que je suis maman à la maison. Il y a quelque temps, j’ai senti l’appel de me retrouver en tant que femme et professionnelle. J’étudie également en assurance et je termine en juin. J’ai l’intention d’aller sur le marché du travail ensuite. Je suis rendue-là. Il faut que je sorte de ma petite bulle. En tant qu’épouse et mère, je suis comblée, mais en tant que femme et professionnelle, je veux m’épanouir», laisse-t-elle entendre, indiquant que ce domaine pourra leur faciliter la conciliation travail-famille.

Si la routine les ennuie et est presque impossible avec autant d’enfants, leur quotidien repose sur le respect, l’implication, l’entraide et la gestion des priorités.

«Le respect ici, c’est primordial. Alors lorsqu’on a de bonnes attitudes et pas de «rouspettages», le reste suit. On implique beaucoup nos enfants et les plus vieux ont de petites tâches et s’occupent des plus jeunes, par exemple, de les déshabiller lorsqu’on arrive le soir. Et mon mari et moi, on est une équipe, une très belle équipe basée sur la communication. Il faut ça, car sinon ça serait chaotique», précise la maman, qui avoue néanmoins ne pas être une personne organisée, comme d’autres mères de famille nombreuses qu’on a pu apercevoir dans des téléréalités.

«Tout est dans la gestion, comment on gère les situations, les comportements. Les gens nous disent souvent qu’on est bons, courageux, mais en quoi? Ce n’est pas décourageant pour nous. C’est naturel et quand tu es dedans, tu es dedans. Il faut dire aussi qu’on a une grande tolérance et on choisit nos combats», poursuit celle qui a un tempérament calme.

Tricotés serrés

Les Morin-Leblanc sont visiblement tricotés serrés. L’aîné, Éliott, est le beau-fils de Jimmy. Il n’avait que quelques mois lorsque son beau-papa est entré dans sa vie.

«Pour mon mari, il n’a pas six enfants, mais sept. Et pour Éliott, c’est son deuxième papa, il ne l’appelle pas par son prénom. Je trouve ça beau», confie Christine Leblanc.

Si au départ, le couple ne souhaitait pas avoir plusieurs enfants, il n’a aucun regret.

«C’est un beau chiffre sept! Je ne pensais pas avoir sept enfants, encore moins sept garçons, mais aujourd’hui, je ne retournerais pas en arrière. Notre dynamique est extraordinaire. Je suis fière de ma famille et j’en parlerais pendant des heures et des heures», affirme la maman aux yeux pétillants.

(Photo Ghyslain Bergeron)
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