Une hausse d’achalandage de 60 % au Centre de ressources pour hommes

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
Une hausse d’achalandage de 60 % au Centre de ressources pour hommes
Le Centre de ressources pour hommes est situé au coin des rues Lindsay et Saint-Jean. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ORGANISME. Depuis le début de la pandémie, le Centre de ressources pour hommes Drummond (CRHD) a vu son achalandage augmenter de 60 %. Malgré cette hausse, encore beaucoup d’hommes hésitent à cogner aux portes pour demander de l’aide.  

L’organisme dédié à l’aide psychosociale des hommes est le résultat, rappelons-le, de la fusion entre Halte Drummond et le Centre de ressources pour hommes Drummond. Les bureaux de la rue Lindsay ayant été fermés du 16 mars à la mi-juillet en raison de l’état d’urgence sanitaire, les intervenants ont dû adapter leur pratique en ayant recours au support téléphonique.

«Ce n’est pas ce qui est l’idéal, car plusieurs hommes préfèrent en personne, mais c’était une bonne alternative. Entre le 16 mars (fermeture) et fin septembre, on a noté une augmentation de 60 % des demandes. On n’a jamais été autant à pleine capacité depuis qu’on est rouvert (juillet). On a bonifié beaucoup l’offre de services. Tout le monde ici a augmenté ses heures de travail pour offrir davantage de plages horaires et ainsi éviter le plus possible d’avoir des listes d’attente, car quand un gars demande de l’aide, c’est parce qu’il aurait dû le faire il y a quatre mois. Il y a vraiment une grande demande, les gars sont à boutte, en bon québécois, de toute la situation actuelle», expose Andrée-Anne Genest, directrice du CRHD.

Si le milieu de vie n’est pas encore accessible en raison des consignes sanitaires et que les rencontres de groupe en présentiel sont toujours suspendues, les rencontres individuelles peuvent néanmoins se tenir en personne ou via zoom, sur rendez-vous.

«Sur rendez-vous, c’est différent pour les hommes et un peu déstabilisant, car avant les gars pouvaient débarquer quand ils le voulaient. Ils se sentent moins les bienvenus, mais ce n’est pas du tout le message qu’on veut lancer, c’est la situation qui nous pousse à faire ça comme ça. On regarde pour mettre sur pied des rencontres de groupe par vidéoconférence si jamais la situation reste la même en janvier, même si on sait que ç’a une limite et que les gars aiment venir ici. Tout ça est temporaire», soutient Mme Genest.

«On en train de regarder les meilleures pratiques qui se font ailleurs pour éventuellement les appliquer ici», indique Martin Doucet, formateur, coach et intervenant.

La pandémie poussant à l’isolement, encore plus d’hommes se retrouvent actuellement en détresse. Malheureusement, la majorité ne cherche pas obtenir de l’aide actuellement, remarque M. Doucet.

«Avec notre nouveau porte-parole, on veut aller chercher encore plus les gars. On a lancé notre nouvelle image cette semaine sur les réseaux sociaux, une bonne façon d’aller directement dans les maisons», croit la directrice.

L’organisme souhaite davantage aller au front.

«Nous faisons plus de relance téléphonique avec la clientèle, chose qui ne se faisait pas nécessairement avant. On veut plus aller aux devants», indique-t-elle.

De surcroît, les intervenants s’enrichissent constamment de nouvelles méthodes et connaissances.

«On a justement reçu une formation portant sur les réalités masculines des immigrants afin de mieux intervenir auprès d’eux», mentionne la directrice.

Pour demander de l’aide ou pour une information, il suffit de composer le 819 477-0185.

Partager cet article