Dans la bulle sans leur capitaine : les Voltigeurs fébriles

Dans la bulle sans leur capitaine : les Voltigeurs fébriles
La fébrilité est palpable chez les joueurs des Voltigeurs, qui se préparent à rentrer dans la bulle de la LHJMQ à Québec. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

HOCKEY. Les joueurs des Voltigeurs ont des fourmis dans les patins. Cinq longues semaines plus tard, le bataillon drummondvillois se prépare à renouer avec l’action dans une bulle sanitaire aménagée à Québec.

Réunissant sept formations situées en zone rouge, cet événement organisé par la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) se déroulera au Centre Vidéotron, du 17 au 27 novembre. Chaque équipe y disputera six parties, selon un calendrier qui sera bientôt dévoilé.

Freinés par une éclosion de COVID-19 vers la fin du mois d’octobre, les protégés de Steve Hartley ont repris l’entraînement au Centre Marcel-Dionne la semaine dernière. L’entraîneur-chef s’est réjoui pour ses joueurs, qui ont enfin du concret à se mettre sous la dent.

«Je suis tellement content pour nos gars! Depuis le 10 octobre, on leur demande de pratiquer, sans savoir quand on pourra jouer. Tous les athlètes aiment la compétition. Pour eux, les matchs représentent la partie la plus le fun du hockey», a lancé Steve Hartley, en exprimant sa reconnaissance envers la LHJMQ.

Steve Hartley. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Le bureau du commissaire a mis beaucoup de temps et d’énergie pour trouver des solutions qui vont nous permettre de jouer. Je leur lève mon chapeau.»

Après des semaines d’entraînement entrecoupées par une période d’isolement, le pilote des Rouges aborde ces six parties en 11 jours comme un véritable test pour ses joueurs. «J’aime la progression de nos jeunes depuis trois mois, même si on n’a pas joué beaucoup. Les pratiques nous ont permis de travailler plusieurs aspects individuels et collectifs. Maintenant, on a une bonne opportunité de mettre ça en pratique dans la bulle. On va affronter de bonnes équipes, mais on a démontré lors de nos derniers matchs contre les Foreurs qu’on forme une bonne équipe. On met donc le focus sur nous-mêmes. On s’en va là-bas avec l’objectif de progresser», a affirmé Hartley.

«L’énergie est excellente dans les pratiques. La première journée, l’exécution faisait défaut, mais dès le lendemain, ça s’est replacé. Les gars sont fébriles. On sent qu’ils ont hâte que la rondelle tombe sur la glace», a ajouté le Franco-Ontarien de 35 ans, qui ne perçoit pas la longue inaction de son équipe comme un obstacle.

«Toutes les équipes sont dans les mêmes conditions. Je vois ça comme notre retour au jeu après les Fêtes.»

Pour l’instant, 23 des 25 joueurs des Voltigeurs ont repris l’entraînement. Deux autres sont toujours dans l’attente de résultats d’examens médicaux afin de respecter le protocole de retour au jeu de la LHJMQ. «Jusqu’à présent, aucune anomalie n’a été détectée. On est chanceux, car les tests se sont faits rapidement. Je lève mon chapeau à notre thérapeute Andrew Oddy, qui a coordonné le tout», a laissé entendre Hartley.

Pas d’excuse

Dans la Vieille Capitale, les Voltigeurs seront privés d’un gros morceau en leur capitaine Xavier Simoneau. Dès lundi prochain, l’attaquant de 19 ans participera au camp de sélection de l’équipe canadienne junior, en Alberta.

«Sim, c’est monsieur Voltigeurs. C’est l’ultime exemple de ce que doit être un Voltigeur, mais on ne va pas se mettre en boule dans un coin parce qu’il n’est pas là. Quand Dawson Mercer est parti l’an passé, tout le monde nous prévoyait du malheur. Le message sera le même cette fois-ci. Ce n’est pas une excuse pour ne pas être prêt. On doit continuer de croire en nos moyens et aller de l’avant, peu importe les absences», a fait valoir Hartley.

«J’aime notre profondeur en attaque. Un gars de quatrième ligne est capable de prendre la relève sur la première et vice-versa. Il y a une saine compétition. C’est ce qui fait notre succès», a ajouté l’entraîneur des Voltigeurs.

Isiah Campbell. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Parmi les joueurs qui seront appelés à prendre les bouchées doubles en l’absence de Simoneau, on retrouve le vétéran Isiah Campbell. «On est tous contents pour Xavier! Il le mérite à 100 %. On va penser à lui, mais sur la glace, on va se concentrer sur notre jeu. Je ne suis pas inquiet : on va trouver une manière de gagner», a laissé entendre l’attaquant de 20 ans, qui devrait piloter le premier trio de l’équipe à la place de Simoneau.

«On se prépare et on va être prêts. Comme on va jouer beaucoup de matchs en peu de temps, on va devoir garder les choses simples. Nos présences devront être vraiment courtes. On va devoir jouer en équipe, comme d’habitude. Rien n’a changé.»

Campbell estime que cette expérience hors de l’ordinaire permettra de souder les liens entre les joueurs de l’équipe. «On va se retrouver tout le temps ensemble, à l’hôtel ou à l’aréna. Ça va nous permettre de nous rapprocher. Tous les gars sont excités!»

Précisons que c’est Denis Gauthier qui assumera les responsabilités de Mathieu Turcotte comme entraîneur-adjoint lors des matchs disputés dans la bulle. «C’était la solution logique pour nous. Denis est déjà présent à nos pratiques et il entretient de bonnes relations avec nos joueurs. La transition sera facile», a expliqué Hartley, dont l’équipe est invaincue en dix sorties à vie au Centre Vidéotron.

Testés aux trois jours

Outre les Voltigeurs, l’événement accueillera les Olympiques de Gatineau, l’Armada de Blainville-Boisbriand, les Tigres de Victoriaville, les Cataractes de Shawinigan et les Remparts de Québec.

Quant aux Saguenéens de Chicoutimi, où un cas de COVID-19 a été signalé dernièrement, l’organisation demeure dans l’attente de résultats de tests. Alors que l’Estrie a basculé en zone rouge au cours des derniers jours, le Phoenix de Sherbrooke n’a pas été inséré dans la bulle pour l’instant.

Gilles Courteau. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Une limite de 34 personnes par organisation, y compris 25 joueurs, a été établie pour intégrer l’environnement protégé de la LHJMQ.

Déjà en isolement dans leur famille de pension et à l’aréna depuis le 3 novembre, les joueurs devront subir un test de dépistage de la COVID-19 avant de rentrer dans la bulle. Ensuite, ils seront testés aux trois jours.

Sans préciser le montant nécessaire pour les équipes engagées dans ce projet de bulle, le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, a qualifié ces coûts de «très importants». Ce dernier vise toujours une saison de 60 matchs pour les 18 équipes du seul circuit de hockey junior toujours en action en Amérique du Nord.

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