L’hôpital Sainte-Croix se trouve «à la croisée des chemins»

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
L’hôpital Sainte-Croix se trouve «à la croisée des chemins»
Afin de desservir adéquatement une population de 100 000 habitants, 20 000 mètres carrés supplémentaires sont requis, soit l’équivalent de la moitié de l’hôpital Sainte-Croix. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SANTÉ. Devant la vétusté et l’exiguïté de l’hôpital Sainte-Croix qui posent de plus en plus de problèmes, notamment l’engorgement de différentes unités, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec se penche actuellement sur deux scénarios : la construction d’un nouveau bâtiment ou l’agrandissement des installations actuelles.

Afin de desservir adéquatement une population de 100 000 habitants, 20 000 mètres carrés supplémentaires sont requis, soit l’équivalent de la moitié de l’hôpital Sainte-Croix. C’est ce qui découle d’un plan directeur immobilier réalisé à la fin de 2017 par une firme extérieure, composée d’architectes, d’ingénieurs et de démographes.

«D’après ce qui est écrit, 67 % des 20 000 mètres carrés requis devraient être destinés aux services ambulatoires, 41 % aux services diagnostics et thérapeutiques et 28 % aux lits d’hospitalisation. D’ailleurs, 44 lits supplémentaires sont nécessaires», indique Nathalie Boisvert, présidente-directrice générale (PDG) adjointe responsable du Centre-du-Québec, soulignant que les plus vieilles parties du centre hospitalier datent de 1948, où se trouvent principalement les unités d’hospitalisation.

L’option rénovation envisagée est de l’ordre 400,2 M$ et comporte des enjeux de logistique «importants».

«Ce que la firme nous propose, c’est une rénovation très, très substantielle de l’établissement avec l’ajout d’étages et des agrandissements en avant et en arrière. C’est costaud comme projet, car c’est l’établissement au complet qu’il faut rénover. Ça vient avec des enjeux de logistique importants et le défi d’être enclavé entre des écoles», précise Mme Boisvert.

De l’autre côté, un investissement de 800 M$ sera nécessaire pour construire un bâtiment neuf. Et l’un des défis sera de trouver un emplacement stratégique où l’implanter.

«Un projet d’infrastructure de cette nature-là prend au moins dix ans à réaliser», note-t-elle.

Si l’option d’une nouvelle construction est retenue, des améliorations assez importantes seront quand même réalisées entre les murs de Sainte-Croix.

«C’est nécessaire pour se donner de l’air, des pieds carrés et favoriser le développement de services pour la population. D’ailleurs, des travaux de modernisation s’amorceront au courant de l’été 2021», fait savoir la PDG adjointe.

Il s’agit de travaux annoncés à l’automne 2019 se traduisant par le réaménagement des unités de soins palliatifs, de médecine, de débordement, de réadaptation fonctionnelle intensive, de courte durée gériatrique et plateau de réadaptation ainsi que du département de pharmacie.

Bref, le CIUSSS amorce un vaste processus de réflexion et diverses démarches étalés sur plusieurs mois afin d’être en mesure de faire le choix le plus sensé possible.

«C’est une priorité pour le CIUSSS de venir corriger les lacunes immobilières. On est à la croisée des chemins. On souhaite une orientation assez claire dans les 12 à 24 prochains mois, en espérant que la crise sanitaire ne vienne pas interférer avec nos échéanciers», affirme Mme Boisvert.

Lits modulaires

L’hôpital Sainte-Croix compte présentement 17 chambres doubles, 5 chambres triples et 12 chambres quadruples. Sur les 191 lits de l’hôpital, 97 sont situés dans des chambres multiples. Mais en contexte de pandémie, plusieurs de ces pièces sont inutilisées puisqu’elles ne respectent pas les consignes sanitaires.

«La situation des chambres multiples a davantage été mise en lumière avec la pandémie, mais c’est quelque chose qu’on veut améliorer depuis longtemps», souligne Kellie Forand, agente d’information au CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.

Ainsi, une demande a été faite au ministère de la Santé et des Services sociaux dans le but d’ajouter des lits modulaires.

«Il s’agit d’installations temporaires de style roulotte qui seraient, par exemple, aménagées dans un des stationnements. Cela permettrait de dédensifier l’hôpital et de réduire l’utilisation des chambres multiples. Nous sommes en attente par rapport à cette demande et nous espérons qu’elle sera traitée plus rapidement, comme il s’agit d’une mesure transitoire», explique Mme Forand.

Partager cet article