La Fortissimo vue sous le regard d’un planchiste 

La Fortissimo vue sous le regard d’un planchiste 
Charley Camirand a fait de la Fortissimo son terrain de jeu. (Photo : Olivier Legris)

FORTISSIMO. D’ici quelques années, le terrain de la Fortissimo sera transformé en un quartier moderne. Présentement, il n’est qu’une vaste étendue vide, mais empreinte d’une histoire et c’est pourquoi le planchiste Charley Camirand a choisi cet endroit pour tourner sa plus récente vidéo.

Charley Camirand a fait de la Fortissimo son terrain de jeu. «Quand les bâtiments ont été détruits, ça a laissé place à une grande surface lisse et en ciment, un peu comme ce qu’on retrouve dans un skatepark», raconte le Drummondvillois.

Charley Camirand. (Photo Olivier Legris)

Au moment où le réalisateur Bryan Allie tournait la vidéo dans laquelle on voit Charley Camirand en action, le planchodrome du quartier Saint-Joseph était en construction. Pendant quelques mois, les planchistes drummondvillois se sont retrouvés sans lieu pour pratique leur passion.

«On a commencé à skater là et on s’est rendu compte que l’endroit offrait des perspectives intéressantes pour tourner une vidéo», laisse tomber Charley Camirand.

En 1923, des capitaux américains du New Jersey ont construit sur la rue Heriot, au cœur de Drummondville, des édifices pour la teinture de tissus. À compter de 1929, ces bâtiments ont été opérés par l’entreprise Dominion Silk Dyeing and Printing Company Limited.

En 1992, l’usine est reprise par Flocage Fortissimo qui a fermé définitivement les portes du complexe en 2010.

La Fortissimo rappelle la décennie 1920 pendant laquelle des entreprises manufacturières associées au textile se sont implantées à Drummondville, la ville de la soie.

Près de 100 ans plus tard, ce qu’il reste de l’ancienne Fortissimo n’est qu’un vaste terrain déserté.

«Comme c’est un grand espace ouvert, ça donne une perspective unique pour filmer. On a pu profiter de la lumière des couchers de soleil. Il y a également des images prises avec un drone. Les Drummondvillois n’ont jamais vraiment eu l’occasion de voir le terrain, car il est barré et un peu en reclus sur la rue Heriot. C’est quand même un lieu avec toute une histoire», raconte Charley Camirand.

D’ailleurs, la Ville de Drummondville prévoit transformer le terrain en un quartier ultra moderne.

«On avait aussi en tête l’idée qu’éventuellement, il y a des projets qui s’en viennent. On ne verra plus jamais l’endroit de cette même façon d’ici quelques années», ajoute-t-il.

Charley Camirand, planchiste, et Bryan Allie, réalisateur, en tournage du vidéo «Fortissimo». (Photo Olivier Legris)

Une communauté unie

La planche à roulettes est un sport qui a connu ses hauts et ses bas. Malgré tout, la communauté de planchistes à Drummondville est encore fort présente.

«Dans les dernières années, le skatepark n’était pas optimal à Drummondville. Il était un peu en ruine. Toutefois, le nouveau skate plaza dans le quartier Saint-Joseph ramène cet esprit de communauté», raconte celui qui pratique la planche à roulettes depuis plus de 20 ans.

Bien que ce sport n’ait pas toujours été bien vu auprès de tous, Charley Camirand remarque une amélioration depuis sa venue aux Jeux olympiques.

«Il y a comme deux écoles de pensée dans la culture du skate. Il y a le sport en soi et le côté un peu plus artistique, le skate qu’on voit dans la rue. C’est un sport que j’apprécie, car n’importe qui peut le pratiquer. Que ce soit seul ou avec tes amis, tu as juste besoin d’une planche pour te faire du plaisir», termine Charley Camirand.

 

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