Le milieu culturel drummondvillois se réorganise avec les moyens du bord

Le milieu culturel drummondvillois se réorganise avec les moyens du bord
Jonathan Hugues-Potvin, directeur du Musée national de la photographie, planche sur un musée en ligne. (Photo : Ghyslain Bergeron)

CULTURE. Spectacles annulés, fermetures des musées et des salles de diffusion, gens confinés à la maison… le milieu culturel de Drummondville n’échappe pas aux conséquences de la pandémie mondiale, mais ne baisse toutefois pas les bras. Il se réorganise avec les moyens du bord.  

Marko Métivier, un humoriste originaire de Drummondville, a vu toutes ses prochaines dates de spectacles reportées. Les prestations qu’il devait donner dans les bars et les fêtes privées ont pour leur part été annulées. Par le fait même, plusieurs centaines de dollars se sont envolées.

Marko Métivier. (Photo gracieuseté)

«J’ai déjà sept spectacles, et probablement bien d’autres à venir, qui sont reportés à plus tard cette année. Malgré tout, je suis chanceux, car je viens de lancer mon one-man-show. Pour les spectacles reportés, je ne perds pas vraiment d’argent, mais je vais la recevoir plus tard dans l’année», fait-il savoir, avec un brin d’espoir.

Marko Métivier profite de la quarantaine pour écrire de nouvelles blagues et peaufiner son premier spectacle solo, Oui c’est vrai.

Il a également lancé la capsule web Les défis de Marko. «Je demande aux gens de me donner des défis que je peux faire à la maison. Je les filme et les publie ensuite sur ma page Facebook. Hier, ma blonde m’a épilé un bout de jambe. Aujourd’hui, je dois prendre un bain de glace», raconte-t-il, en riant.

Partager du bonheur

L’objectif de Marko Métivier : partager du bonheur sur les réseaux sociaux en ces temps difficiles. «Si je peux mettre un peu de soleil et de plaisir sur les réseaux sociaux, tant mieux. C’est mon mandat en tant qu’humoriste», lance celui qui profite également de la quarantaine pour passer du temps avec ses deux enfants.

Stéphanie Bédard. (Photo: gracieuseté)

Même son de cloche du côté de la chanteuse Stéphanie Bédard qui souhaite inspirer le bonheur. Sur sa page Facebook, elle écrit : «Et si pendant ce congé forcé de 30 jours on créait ? Et si en résultait une tonne de belles chansons ? De belles toiles ? De belles sculptures ? De beaux arts ? (…) À vos outils, à vos caméras… Diffusons le beau».

Pour sa part, le musicien Alex Henry Foster, diffusera en direct une courte entrevue ainsi qu’une prestation de la chanson The Hunter sur sa page Facebook, ce dimanche à 12 h.

Alex Henry Foster. (Photo: Stéphanie Bujold)

«Je veux continuer à souligner la vie aussi, parce que c’est important de garder cette espérance. Je comprends que les gens aussi vivent des moments qui sont vraiment difficiles. C’est ma façon, un peu inconfortable, de dire que je suis heureux de pouvoir ouvrir les portes du studio, tout en étant sensible à ce qui se passe», souligne Alex Henry Foster.

Des musées en ligne

Les musées et galeries d’art de la région ont dû fermer leurs portes. La galerie d’art Axart a annoncé qu’elle fermait au public jusqu’au 13 avril prochain. La plupart des expositions sont reportées à plus tard. «Pour nos artistes, c’est difficile, car pendant ce temps, ils ne bénéficient pas de la visibilité que leur offre la galerie d’art. Toutefois, je sais que plusieurs profitent de ce moment de crise pour créer», fait savoir Mélina Verrier, coordonnatrice.

Galerie d’art Axart. (Photo: gracieuseté)

Axart prévoit bientôt publier une vidéo qui permettra de voir les expositions qui s’y trouvent actuellement.

Par ailleurs, le Musée national de la photographie Desjardins (MNPD) est fermé depuis une semaine déjà.

«On s’inquiète pour l’avenir de notre musée, lance en toute transparence Jonathan Hugues-Potvin, directeur général. C’était une période charnière pour nous. On perd plusieurs expositions d’envergure ainsi que des commanditaires. Notre programmation est complètement chamboulée».

Comme les gens sont confinés à la maison, le MNPD a toutefois trouvé une alternative fort intéressante : un musée interactif et numérique. Un employé de Google planchera sur le projet dès lundi et les différentes expositions devraient être disponibles sur le site web du musée la semaine prochaine.

Il sera donc possible de visiter virtuellement le musée, tout en étant dans le confort de son salon. «Bien que ça soit difficile de rentabiliser le numérique, c’est un service qu’on va conserver à long terme. Enfin, une retombée positive! On va pouvoir conserver nos visites interactives et les offrir par exemple à des groupes scolaires un peu partout au Québec», explique M. Hugues-Potvin, qui est activement à la recherche de solutions pour l’avenir du musée. Il prévoit également traduire les visites interactives dans différentes langues.

Bien que le coronavirus paralyse la planète entière, les artistes drummondvillois n’ont pas dit leur dernier mot. Ils se réorganisent pour poursuivre leur mission, celle de créer de l’art.

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