École à la maison : un système éducatif à deux vitesses

École à la maison : un système éducatif à deux vitesses
Les élèves du Collège Sainte-Bernard continuent d’étudier de la maison, alors qu’il n’y aura aucun travail, aucune leçon pour les prochaines semaines pour beaucoup les élèves de la CSDC. (Photo : gracieuseté)

ÉDUCATION. Alors que tout indique que la fermeture des écoles se prolongera au delà du 27 mars, les institutions de Drummondville vivent dans un monde à deux vitesses.

Le Collège Saint-Bernard (CSB) continue de donner des services éducatifs à ses élèves, tandis que la Commission scolaire des Chênes (CSDC) se prépare à l’éventualité qu’elle doive offrir le service de l’école à la maison.

Rappelons que depuis lundi dernier, les écoles sont fermées à cause du coronavirus. Mercredi matin, un article de La Presse évoquait la possibilité que la fermeture des institutions scolaires se prolonge bien au-delà des deux semaines initialement annoncées.

Questionné à savoir si la CSDC prévoit des mesures pour que les élèves puissent continuer de recevoir leur enseignement, Bernard Gauthier, directeur adjoint au service des communications, répond : «Il est évident que nous nous préparons à cette éventualité, mais je ne suis présentement pas en mesure de préciser les mesures qui seront mises en place. La situation fera assurément l’objet de directives ministérielles».

Ce dernier ajoute que certains professeurs ont pris l’initiative personnelle d’envoyer des travaux à faire à la maison.

«Cependant, les travaux doivent être faits de façon volontaire et n’auront aucun impact sur l’évaluation de l’élève, conformément aux directives gouvernementales actuelles», précise M. Gauthier.

Pendant que les élèves de la CSDC se retrouvent en congé avec aucun travail à faire, ceux du CSB continuent d’étudier.

Collège Saint-Bernard (Photo: gracieuseté)

Deuxième vitesse

D’ailleurs, Dominic Guévin, directeur général du CSB, ne croit pas que la fermeture ne dure que deux semaines.

«C’était pour éviter la panique que le ministre de l’Éducation a annoncé une fermeture pour seulement deux semaines», soutient le directeur, en précisant que les élèves du CSB ont quitté l’école vendredi dernier avec toutes les consignes pour recevoir des services éducatifs à la maison.

Donc, malgré la fermeture physique de l’école, les activités du Collège Saint-Bernard continuent presque normalement, et ce, grâce à la technologie.

«On a une longueur d’avance sur bien des écoles au Québec. La technologie est présente quotidiennement dans notre façon d’enseigner. Par ailleurs, les élèves, lors de tempêtes hivernales, travaillent déjà de la maison. Ils sont habitués à ce mode d’enseignement», fait-il savoir.

«Il y en a qui ont dormi au gaz. Pour nous, la technologie qu’on a développée depuis les dix dernières années nous permet de passer à travers cette crise», ajoute M. Guévin.

Au CSB, tous les élèves de niveau secondaire ont en leur possession un ordinateur. Puis, les élèves du primaire poursuivent leurs apprentissages grâce à des plans de travail. La communication entre les enseignants et les parents se fait avec l’aide d’un portail.

D’après Dominic Guévin, les étudiants du CSB seraient en mesure de continuer l’enseignement à la maison jusqu’à la fin de l’année scolaire, si cela était nécessaire.

«Si le gouvernement du Québec décrète la fermeture des écoles, on va devoir se plier, et ce, même si on est équipé pour l’enseignement à la maison. C’est une aberration et un nivelage vers le bas», argumente-t-il.

Le directeur croit que la crise mondiale actuelle changera grandement notre rapport avec la technologie.

«Si septembre 2001 a changé le monde au niveau de la sécurité, la COVID-19 changera la conception du monde en ce qui concerne l’utilisation de la technologie à distance. Ceux qui n’avaient pas compris le message vivent une dure réalité présentement», conclut-il, en précisant que le CSB fonctionne avec des plateformes numériques, qui permettent l’enseignement à la maison, depuis six ans déjà.

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