Le nouveau guide alimentaire expliqué

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Par Jean-Pierre Boisvert
Le nouveau guide alimentaire expliqué
Stéphanie Morin est nutritionniste à l’Hôpital Sainte-Croix. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. De quoi parle-t-on quand il est question de ce concept lié aux sciences biologiques, à l’industrie agroalimentaire, aux plaisirs de cuisiner et surtout à votre santé? De nutrition bien sûr!

C’est un champ vaste qui fait appel à la notion fondamentale de bien se nourrir, à l’importance de faire les bons choix et pas nécessairement avec des trucs plus dispendieux. Après tout, Santé Canada le dit, certaines maladies sont directement liées à ce que l’on mange.

Stéphanie Morin est nutritionniste et ses conseils, qu’elle prodigue dans son petit bureau à l’Hôpital Sainte-Croix, sont simples : éviter les produits transformés, comme les pizzas surgelées ou les poissons panés, se procurer des aliments frais et cuisiner plus souvent.

«Consulter le guide alimentaire canadien est un outil fiable pour commencer à prendre des informations de base», suggère-t-elle d’entrée de jeu. «Le document, qu’on peut trouver facilement sur internet ou commander par la poste, a été mis à jour l’an dernier. C’est important, car de nombreuses études viennent parfois dire le contraire de ce que l’on croyait bon avant. Le guide en tient compte». Vous comprendrez rapidement ce que le guide vous recommandera en tout premier lieu : la moitié de votre assiette doit contenir des fruits et des légumes.

«Une fois à l’épicerie, c’est là que tout se décide. Le bon vieux conseil d’y aller après avoir calmé sa faim est encore de mise, sinon on risque d’acheter des aliments dont on n’a pas besoin. La première chose à faire, dit-elle, est de choisir des produits frais, comme les fruits, les légumes, les volailles et les poissons. En optant pour les produits locaux, cela va de soi. Il faut éviter le plus possible les produits transformés et surtout les produits hautement transformés. Ils contiennent souvent beaucoup de sel, beaucoup de sucre et beaucoup de mauvais gras. Nous avons besoin de ces ingrédients, mais ce sont les excès qui peuvent mener à des problèmes de santé», fit-elle observer.

Stéphanie Morin nutritionniste. Photo : Ghyslain Bergeron

Tableau des valeurs nutritives

Le tableau des valeurs nutritives, qui est accolé à l’endos de tous les produits, aide bien sûr à faire des choix alimentaires éclairés, mais encore faut-il savoir le lire.

Stéphanie Morin commence par donner un petit truc. «J’appelle ça la loi du 5-15. Si le tableau indique qu’un ingrédient, disons le sodium, est à hauteur de 5 % et moins, ça signifie que c’est peu salé. Si c’est 15 % et plus, c’est beaucoup salé. Les lipides, ce sont les gras. Sans entrer dans les détails de types de gras, il faut savoir que les gras trans sont les pires. Comme les gras saturés (produits laitiers, comme le beurre, le fromage et le lait entier), il faut en consommer le moins possible. Dans le tableau des valeurs nutritives, si c’est en bas de 9 %, c’est mieux. Les glucides, c’est la grande famille des sucres. Ça nous en prend pour avancer, c’est notre carburant.

Mais encore une fois, la modération est fortement conseillée. Il faut faire attention aux produits transformés, aux jus, à la liqueur, aux gâteaux et autres desserts. Quant aux fibres, il en faut à tous les repas; on parle d’un minimum de 25 grammes par jour pour une femme et de 38 grammes par jour pour un homme. Lorsqu’un produit contient 0 % de fibres, c’est beaucoup moins intéressant. Les protéines sont également essentielles, c’est ce qui nous soutient. Les protéines végétales (noix, légumineuses, tofu, tempeh) constituent un bon choix. Au niveau des calories, ils ne sont pas un critère de choix», souligne la nutritionniste, forte de son expérience de 14 ans, diplômée de l’Université Laval. Elle aurait pu évidemment ajouter, comme vous le savez sans doute déjà, que lorsque votre consommation de calories est supérieure à vos besoins, vous pouvez prendre du poids au fil du temps et lorsqu’elle est inférieure à vos besoins, vous pouvez perdre du poids.

Le plaisir de cuisiner

Stéphanie Morin apporte une attention particulière à la notion de cuisiner. «Premièrement, ça coûte moins cher de préparer ses plats soi-même, y compris ceux pour le lunch du lendemain. Avec le temps, on découvre un réel plaisir à cuisiner. C’est plus appétissant, c’est rassasiant, sans compter que c’est un événement rassembleur. Avec les enfants, on se donne du temps pour parler. Le repas est un moment agréable. Prendre le temps de s’assoir et de savourer, c’est un petit plaisir de la vie».

Dernier conseil utile : éviter les aliments qui contiennent plus de cinq ingrédients, moins il y a d’ingrédients dans la composition du produit, plus cet aliment se rapproche d’un aliment frais. Et si vous voyez dans la liste le nom d’un ingrédient que vous ne connaissez pas, abstenez-vous de l’acheter.

Les régimes, les jeûnes, les suppléments…

Selon Stéphanie Morin, on parle carrément de pièges. Il ne faut jamais penser à ça, à moins d’une ordonnance médicale bien sûr.

Photo : Ghyslain Bergeron

«Il n’y a pas de régime miracle. Il ne faut pas adhérer à ça, même si ça semble être en vogue. Les suppléments, nous n’avons pas besoin de ça. Seule la vitamine D peut être recommandée sous forme de supplément, car c’est la seule vitamine que notre corps ne peut produire naturellement. Tout le reste se trouve dans nos aliments», assure-t-elle.

 

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