Steve Robillard : un réalisateur dans l’âme

Steve Robillard : un réalisateur dans l’âme
Steve Robillard (Photo : Black Boulevard)

CINÉMA. Steve Robillard, un réalisateur originaire de Drummondville, était de passage samedi au cinéma Le Capitol. Dans le cadre des Rendez-vous Québec cinéma (RVQC), il a jasé avec le public de son parcours dans le milieu cinématographique.

La passion pour le cinéma s’est manifestée très tôt chez Steve Robillard. «Je regardais un film différemment. Avec le temps, je me suis ramassé à travailler dans un autre domaine, car on me disait qu’au Québec, je mourrais de faim si j’allais dans le milieu du cinéma», raconte-t-il.

Puis, en 2009, il a subi un accident qui a tout changé. «C’est à ce moment que le déclic s’est fait. Il était temps que je fasse quelque chose que j’aime. Je suis entré dans le milieu par la porte arrière. De fil en aiguille, j’ai gravi les échelons», explique-t-il.

Il travaille notamment comme aide-réalisateur sur le plateau de l’émission Lol.

Dernièrement, il a co-réalisé Escouard 99 — l’adaptation de Brooklyn 99 — aux côtés de Patrick Huard. La série sera présentée prochainement sur Illico. «Les gens vont être agréablement surpris. On n’a pas repris les mêmes gags que dans la version américaine, on a vraiment adapté le scénario pour qu’il y ait des références québécoises», souligne Steve Robillard. D’ailleurs, c’est Mickaël Gouin, un acteur originaire de Drummondville, qui a décroché le rôle principal.

Le cinéma à Drummondville

Avec les moyens du bord, Steve Robillard a créé une modeste boîte de production drummondvilloise, Wolf Sense. Son premier projet était une série de trois courts métrages, Gastronomie, dont les deux premiers ont été présentés au cinéma Le Capitol. Gastronomie 1 est actuellement disponible sur la plateforme YouTube et le numéro 2 y sera d’ici mai. Le tournage de Gastronomie 3 est prévu pour le printemps prochain.

«J’ai envie d’amener l’idée de faire du cinéma à Drummondville. On a l’espace pour cela et on est à mi-chemin entre Québec et Montréal [pour faire venir les acteurs et les équipes techniques]. On a tout ici pour faire du beau cinéma», lance-t-il.

Steve Robillard mise beaucoup sur les courts métrages. Il souhaite que cette forme d’art se démocratise davantage. «J’aimerais que plus de courts métrages soient présentés avant les films dans les salles de cinéma. Des premières parties, on en voit en humour et en musique alors pourquoi pas dans le milieu du cinéma? C’est un bénéfice pour tout le monde : les spectateurs ainsi que les acteurs et réalisateurs qui veulent une certaine visibilité», est-il d’avis.

Une dernière journée pour les RVQC

En début d’après-midi samedi, le premier documentaire de Thomas Rinfret, Mad dog & The Butcher, a été dévoilé au public drummondvillois. Pendant quatre ans, le réalisateur a suivi Paul «The Butcher» Vachon pour être en mesure de raconter son histoire et celle de sa célèbre famille de lutteurs, dont il est le dernier survivant.

La journée s’est enchaînée avec la présentation du film Kuessipan. Librement inspiré de l’œuvre de Naomi Fontaine, ce deuxième long métrage de Myriam Verreault présente une chronique lucide sur la vie au sein d’une communauté innue de la Côte-Nord et illustre avec une sensibilité remarquable une histoire d’amitié féminine forte.

Les RVQC à Drummondville se terminent avec le film Sympathie pour le diable. En novembre 1992, Paul Marchand, reporter de guerre provocateur, rend compte du conflit ayant mené à la prise en otage de 400 000 habitants par les troupes serbes. À travers le portrait d’un homme déterminé à témoigner de l’injustice et de l’horreur de cette guerre fratricide, ce premier long métrage de Guillaume de Fontenay sous haute tension lève le voile sur le jeu dangereux que mène cet écorché vif.

Alors que les RVQC sont passé à un cheveu de ne pas être présentés à nouveau à Drummondville, Annie Hamel, directrice du cinéma Le Capitol, s’est dite très heureuse de l’engouement pour l’événement cette année. «On a eu seulement un mois pour tout planifié et les gens étaient vraiment au rendez-vous», conclut-elle.

 

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