«Le ministre de l’Éducation agit en toute ignorance» – Jean-François Houle

«Le ministre de l’Éducation agit en toute ignorance» – Jean-François Houle
Jean-François Houle (Photo : Archives - Ghyslain Bergeron)

ÉDUCATION. La Commission scolaire des Chênes (CSDC) s’inquiète de la centralisation des pouvoirs à Québec si les commissions scolaires sont transformées, comme le prévoit le projet de loi déposé par le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge.

Selon Jean-François Houle, président de la CSDC, le projet de loi déposé par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES), qui prévoit entre autres d’abolir les postes de commissaires scolaires, comporte un danger de perte de pouvoir local.

«Une plus grande autonomie aux écoles, c’est ce que M. Roberge a promis. Sauf, qu’il y a un risque que les écoles deviennent comme des électrons libres et que cela se résulte en un manque de cohérence et d’équité entre les milieux», est-il d’avis. Derrière ce projet de loi, le président de la CSDC croit qu’il se cache une volonté de centraliser les pouvoirs à Québec. Le MEES plaide plutôt pour davantage d’autonomie aux équipes-écoles.

«Il ne faut pas se leurrer par rapport au pouvoir que vont avoir les écoles. Je pense que le gouvernement a une volonté de centraliser les pouvoirs», ajoute-t-il. Par ailleurs, Jean-François Houle s’inquiète que les décisions qui seront prises par le MEES ne tiennent pas compte des réalités de chacune des régions.

45M$ de plus pour les élèves?

En abolissant les postes de commissaires, le MEES prévoit des économies à la hauteur de 45 M$ en quatre ans. L’objectif est d’engager, avec cet argent, «160 professionnels pour des élèves qui en ont besoin».

«Je ne crois pas à ça deux minutes! C’est de la bouilli pour les chats. C’est un écran de fumée», lance M. Houle à ce sujet.

Les tâches qu’effectuent actuellement les commissaires scolaires devront être faites par des employés permanents, un facteur que Jean-François Roberge n’a pas pris en compte selon le président de la CSDC.

«Je fais des tâches jour après jour. Par exemple, j’agis comme représentant public pour la CSDC. Je me présente à des événements, je parle aux médias. Quelqu’un va devoir effectuer ces tâches et ce sera probablement le directeur général. Certaines de ces tâches à lui devront donc être effectuées par quelqu’un d’autre. Au final, ça va occasionner des dépenses», explique Jean-François Houle.

Selon lui, le MEES ne sait tout simplement pas quel est le rôle des conseils des commissaires. D’ailleurs, M. Houle déplore le fait qu’au moment où Jean-Fraçois Roberge a décroché son poste de ministre, il n’ait pas fait la tournée des commissions scolaires. «Il agit en toute ignorance», ajoute-t-il.

«Quand Jean-François Roberge a dit «que les formations dans le sud et les parties de golf étaient terminées», je me suis esclaffé. C’est incroyable qu’il réduise notre travail à une telle chose. Le ministre de l’Éducation se fie à deux ou trois cas qui se sont produits et généralise. Je ne peux pas croire qu’André Lamontagne et Sébastien Schneeberger soient en accord avec cela, car eux nous voient aller», souligne le président de la CSDC.

La CSDC souhaite produire un mémoire qu’elle déposera afin de prendre part à la commission parlementaire du projet de loi 40. «On va faire le combat jusqu’au bout, mais si la population ne réagit pas, ça sera ça», laisse tomber Jean-François Houle.

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