La vie étudiante est «morte» au Cégep de Drummondville

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Par Frederic Marcoux
La vie étudiante est «morte» au Cégep de Drummondville
Julien Jolin-Nicol, Dézy Guimont et Sabrina Duval veulent que le Cégep de Drummondville accorde plus d’importance aux comités étudiants. (Photo : Frédéric Marcoux)

PARASCOLAIRE. Le Cégep de Drummondville n’en fait pas assez pour stimuler l’implication des étudiants au sein de l’institution. C’est le message martelé par trois jeunes de la région déçus de la décision du collège de soustraire le local destiné au journal étudiant Le Mouton noir.

Sabrina Duval et les deux finissants Julien Jolin-Nicol et Dézy Guimont dénoncent le comportement de la direction. Le trio lutte depuis quelques années pour préserver des locaux utilisés pour différents comités étudiants comme celui des Verts de terre, un comité environnemental. La récente décision du cégep de retirer tout le contenu du local du Mouton noir, en plein cœur des examens de fin de session, sans même consulter les étudiants, est la goutte qui a fait déborder le vase. Ils ont appris que l’endroit sera transformé en salle de conférence.

«La direction avait déjà essayé de nous enlever le local du Mouton noir, mais nous étions intervenus. Cette fois-ci, les employés se sont assurés qu’il n’y ait plus d’étudiant à la fin des cours pour le faire. On s’est fait imposer cette décision. Ils gèrent ça comme une entreprise. On se fait appeler “la clientèle étudiante”. Il n’y a pas de synergie entre la direction et les élèves. Les jeunes sont en bas de l’échelle et ils n’ont pas leur mot à dire. Le milieu étudiant est en train de dépérir», déplore Sabrina Duval, une ancienne étudiante du cégep.

De son côté, la rédactrice en chef du Mouton noir, Dézy Guimont, a eu la mauvaise surprise d’apprendre, lors de la rentrée scolaire, que l’équipement qui se trouvait dans le local du journal étudiant a été entreposé dans un garage du cégep. Pour elle, l’absence de local rime avec la fin de ce journal. Le Mouton noir existe depuis près de 40 ans. Annuellement, près d’une dizaine de jeunes s’y investissent.

«Ça nous prend un endroit fixe pour que les gens puissent passer nous voir et s’arrêter pour s’impliquer, insiste Dézy Guimont. Tous les autres comités sont présentement ramassés dans le même local et ils se marchent sur les pieds.»

Les étudiants avancent même que le Cégep de Drummondville est l’une des institutions québécoises qui accordent le moins d’espace aux comités étudiants à l’intérieur de ses murs, au prorata du nombre d’élèves.

«Une roue qui tourne»

Les trois jeunes qui s’investissent depuis plusieurs années au sein de la communauté étudiante estiment que le Cégep de Drummondville doit faire en sorte que les conditions favorisent l’implication étudiante.

«La vie étudiante est morte, juge Sabrina Duval. Il n’y a plus de locaux. Le cégep doit la reprendre en main. C’est une roue qui tourne. Comment veux-tu convaincre le monde que c’est important de s’impliquer quand même la direction semble s’en foutre?»

«Une partie du personnel ne comprend pas l’importance des comités étudiants, poursuit Julien Jolin-Nicol. Ça leur passe six pieds par-dessus la tête. J’ai essayé de faire valoir mon point à l’aide de l’association étudiante. Le service des Affaires étudiantes est le seul secteur du cégep qui veut maximiser le service aux élèves et le bonheur des étudiants.»

Alors que ces étudiants réclament davantage de locaux pour les comités étudiants, le Cégep de Drummondville fait la promotion sur son site web de ses installations qui peuvent être louées par la population. L’établissement offre entre autres des salles de réunion et des salles de vidéoconférence.

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