Une classe double ne fait pas l’unanimité à Saint-Bonaventure

Une classe double ne fait pas l’unanimité à Saint-Bonaventure
Le nombre de classes à l’école Saint-Bonaventure devrait passer de six à cinq dès la prochaine rentrée scolaire. Cela aura pour effet de créer des classes à double niveau. (Photo : Erika Aubin)

ÉDUCATION. Pas moins de 120 résidents s’opposent à la création d’une classe à double niveau en première et deuxième années à l’école primaire de Saint-Bonaventure. Mardi dernier, une pétition a même été signée puis déposée à la Commission scolaire des Chênes (CSDC), lors de la plus récente séance des commissaires.

Dès la prochaine rentrée scolaire, la petite école qui accueille une centaine d’enfants de Saint-Bonaventure et de Saint-Pie-de-Guire verra son nombre de classes passer de six à cinq, une décision qui peut encore être sujette à des changements, selon la CSDC.

Cela aura pour conséquence, entre autres, la création d’un groupe qui jumèle les élèves de première et deuxième années.

«On a toujours essayé de protéger la classe de première année, car c’est une étape importante. Il y a beaucoup d’apprentissages académiques et comportementaux», explique Marie-Pier Bessette, membre du conseil d’établissement de Saint-Bonaventure et présidente du comité de parents de la CSDC.

Une première année déterminante

C’est en première année que les jeunes apprennent à lire et à écrire. «La capacité de lecture d’un élève est un facteur de réussite scolaire jusqu’à la fin de ses études. Imaginons quelqu’un qui a des difficultés de lecture, il aura ensuite des problèmes en mathématiques, car il ne sera pas en mesure de bien comprendre les mises en situation. C’est pour cette raison que la première année est une priorité pour nous», souligne-t-elle.

Autre conséquence d’une classe en moins à l’école de Saint-Bonaventure, les cinq groupes restants se retrouvent en situation de débordement.

«Sur un maximum de 24 enfants par classe, il va certainement en avoir plus. Le nombre d’inscriptions officielles n’est pas encore connu, mais on sait qu’on n’aura pas le choix de déporter des élèves dans d’autres écoles de la région», soulève Mme Bessette.

Selon elle, transférer des élèves n’a rien de bon pour la réussite scolaire de ces jeunes.

«Prenons en exemple un élève qui a fait la presque totalité de son primaire à Saint-Bonaventure et qui se voit obliger d’aller dans une nouvelle école. On le coupe de ses amis et on le met dans un milieu qu’il ne connait pas, par obligation. J’ai une inquiétude majeure quant à sa motivation scolaire», rapporte-t-elle.

D’ailleurs, la municipalité de Saint-Bonaventure soutient les démarches du comité de parents. «Une fois de plus, la commission scolaire prend une décision administrative qui va à l’encontre du bien-être des élèves et de la réussite scolaire», laisse entendre Guy Lavoie, maire de Saint-Bonaventure.

En se rendant au conseil des commissaires avec sa pétition, Marie-Pier Bessette a reçu comme réponse que le portrait de l’organisation scolaire ne sera pas définitif avant la mi-août et qu’il pourrait encore changer.

«Mettez-vous à la place des familles qui ne sauront pas d’ici là dans quelle école iront leurs enfants, déplore la mère de famille. Je sais que les classes à double niveau sont fréquentes dans les écoles de villages, où il y a peu d’élèves. Ce n’est pas parce que ça se fait ailleurs que c’est acceptable».

La CSDC a parlé d’une possibilité de rencontre entre les intervenants concernés dans ce dossier.

Peu de réponses

Invitée par L’Express à expliquer sa décision de couper une classe à l’école Saint-Bonaventure, la CSDC avait peu de réponses à fournir, même si elle s’est dite «sensible aux propos de Marie-Pier Bessette».

«L’organisation scolaire pour la prochaine année ne fait que débuter. Des mouvements de clientèle sont observés chaque année au cours de la période estivale, ce qui fait que la donne peut encore changer d’ici la rentrée. Il est donc prématuré de statuer d’ores et déjà sur l’organisation scolaire à Saint-Bonaventure pour l’année 2019-2020», fait savoir Bernard Gauthier, directeur adjoint au service des communications. Pour ces raisons, la CSDC préfère limiter ses commentaires à ce sujet.

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