Frappé par une voiture, il veut sensibiliser au partage de la route

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Par Marilyne Demers
Frappé par une voiture, il veut sensibiliser au partage de la route
Mario Chênevert lance un appel à la sensibilisation à l’approche de la saison estivale. (Photo : Marilyne Demers)

SENSIBILISATION. En sortant de la clinique médicale où il avait rendez-vous avec son médecin en février dernier, Mario Chênevert s’est fait renverser par une voiture sur la rue Heriot, à Drummondville. Il souhaite que son histoire incite les usagers à se respecter et à se partager la route.

Mario Chênevert gardera en mémoire ce jeudi 14 février 2019. Les rues et les trottoirs étaient toujours ensevelis au lendemain d’une tempête de neige. Comble de malheur, en retournant à sa voiture après son examen de routine, le Drummondvillois remarque que son rétroviseur a été accroché.

Au moment de replacer son miroir, une voiture poursuit son chemin, et ce, même si la présence de bancs de neige diminue l’espace de circulation.

«Je l’ai vu s’engager. Je me suis retrouvé en dessous de son véhicule. Je me suis accroché après la grille avant de son auto parce qu’il ne s’arrêtait pas. Il avançait encore de deux pieds et j’étais mort», relate l’homme de 56 ans.

Sa jambe droite est demeurée coincée sous la roue. Il a dû être transporté à l’hôpital pour y subir une opération. «Ils m’ont mis des tiges et une plaque. Je dois les garder pendant au moins un an», fait-il savoir.

Conséquences
L’accident a entraîné de lourdes conséquences sur la vie de Mario Chênevert. «Je ne me suis quand même pas garroché devant le char. C’est moi qui dois payer pour ça en ce moment. Je dois recommencer à zéro. Ma jambe ne reviendra plus comme avant», déplore-t-il.

En plus de vivre un stress financier, le coureur a notamment dû ranger ses espadrilles de course le temps de se rétablir. «Mon pied blessé va rester plus gros. Il faut que j’apprenne à vivre avec ça. Les spécialistes pensent que je vais avoir besoin de deux paires de chaussures de grandeur différente pour chacun de mes pieds», soutient celui qui envisageait de participer au demi-marathon d’Ottawa à la fin mai.

Mario Chênevert a également été affecté psychologiquement. Il a entrepris une psychothérapie. «Mentalement, c’est assez dur. Je suis plus nerveux quand les voitures passent près de moi. J’y pense tous les jours», confie-t-il.

Sensibilisation
À l’approche de la saison estivale, où bon nombre de coureurs et de cyclistes circulent sur le réseau routier, Mario Chênevert interpelle tous les usagers de la route, qu’ils soient automobilistes, piétons ou cyclistes.

En plus des campagnes menées par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), le Drummondville aimerait voir davantage de sensibilisation. Il suggère notamment d’avoir des panneaux à cet effet sur le réseau routier.

«Il y a des personnes qui sont insouciantes et qui ne pensent pas aux conséquences que ça peut apporter. Ce qui m’est arrivé, je ne veux pas que ça arrive à d’autres», espère-t-il.

Ayant déjà vécu d’autres blessures par le passé, Mario Chênevert tente tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau. Ses amis se plaisent même à le surnommer le chat puisqu’il retombe toujours sur ses pattes et que, visiblement, il a plus d’une vie.

Bilan routier
L’an dernier, 28 piétons et 13 cyclistes ont été blessés à Drummondville. De ce nombre, trois ont subi des blessures graves, c’est-à-dire que les victimes ont dû être hospitalisées.

Ce que dit la loi

  • Les automobilistes doivent respecter la priorité accordée aux piétons et aux cyclistes à une intersection, notamment lorsque le feu pour piétons apparaît, au feu vert, avant de tourner à droite à un feu rouge, devant un panneau d’arrêt ou encore devant un panneau indiquant un passage qui leur est réservé.
  • Les cyclistes doivent s’immobiliser à un feu rouge ou à un arrêt obligatoire. Ils ne peuvent effectuer un virage à droite au feu rouge lorsque la signalisation l’interdit. Les cyclistes doivent céder le passage aux usagers qui ont la priorité à l’intersection.
  • Les piétons ne peuvent traverser ailleurs qu’à l’intersection située à proximité. Ils doivent également se conformer à un feu pour piétons à une intersection ou à un feu de circulation. Ils doivent utiliser le trottoir qui borde la chaussée.
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