DRUMMONDVILLE. Insatisfaits de l’offre salariale qui figure présentement sur la table de négociations, quelques employés municipaux, des cols blancs, se sont présentés hier soir à l’assemblée du conseil municipal, sifflets en main, pour réclamer une offre plus généreuse.
À la période de questions, le président du syndicat, Marc-André Loiselle, s’est présenté au micro pour interpeler les élus.
«On nous propose des augmentations de salaire en deçà de l’indice du prix à la consommation. Que faites-vous pour retenir les travailleurs qui sont au service des citoyens de la Ville de Drummondville? C’est bien beau la pénurie de main-d’œuvre, mais ici, il y a plusieurs membres cols blancs, donc que faites-vous pour les retenir dans l’organisation? Depuis quelques années, nous avons observé une augmentation du taux de roulement du personnel, de multiples fins d’emplois et des démissions… c’est inacceptable».
C’est le maire Alexandre Cusson qui a répondu à la question. Après avoir soutenu que les équipes municipale et de direction sont «extrêmement satisfaites» du travail des cols blancs, il a indiqué souhaiter une entente dans les meilleurs délais.
Précisons que la convention collective des cols blancs est échue depuis le 31 décembre 2018. Les négociations ont débuté un mois avant, soit en novembre 2018.
«Nous souhaitons que les négociations se poursuivent et que nous arrivions sous peu à une entente. Nous espérons battre notre dernière négociation qui avait pris 11 mois (avant d’arriver à une signature). Là, on en est à 5 ou 6 mois. On souhaite arriver à une entente satisfaisante pour les parties, en considérant les demandes des employés et en considérant la capacité de payer des contribuables», a-t-il exprimé.
Dans la salle, un col blanc n’a pas manqué de souligner que la Ville de Drummondville a enregistré un surplus de 4 millions de dollars au cours de la dernière année. Une réflexion qui a tôt fait de faire réagir M. Cusson.
«Un surplus de 4 M $ sur 120 M $ (revenus de la Ville), c’est comme si je travaillais à un salaire de 50 000 $ et qu’il me restait 2000 $ à la fin de l’année dans mes poches. Ce n’est pas là-dessus qu’on va dire que la Ville a des surplus, qu’elle est riche et que l’argent sort de partout. Ce n’est pas le cas.»
La vice-présidente du Conseil central de la CSN, Isabelle Gélinas, a poursuivi la discussion en avançant au micro que la Ville ne s’est pas montrée suffisamment généreuse dans son offre.
«Considérant que 2 % d’augmentation salariale a été voté aux élus et dirigeants de la Ville de Drummondville récemment, pourquoi offrir seulement un maximum de 1,5 % d’augmentation salariale, et ce, pendant 10 ans, aux cols blancs? Cette offre constitue une disparité de traitement», a-t-elle relevé.
Tout en indiquant que l’endroit n’était pas à propos pour discuter du dossier, le maire de Drummondville a rétorqué : «Merci pour votre annonce de notre augmentation de salaire, mais je vais quand même vous corriger : l’augmentation des élus était de 1,7 % cette année, soit exactement le taux de l’inflation. On parle d’une moyenne de 1,4 % au cours des 5 dernières années, et ce, pendant que les cols blancs ont vu leur rémunération augmenter de 2,1%. Il y a eu un écart de 51 % entre nos deux groupes au cours de la dernière année».
Les parties ont inscrit trois séances de négociations à leur agenda au cours des prochaines semaines. Le syndicat des cols blancs rassemble 134 employés.
