Classes modulaires : la Ville les autorise pour trois ans mais «ne permettra ça une autre fois»

Photo de Jean-Pierre Boisvert
Par Jean-Pierre Boisvert
Classes modulaires : la Ville les autorise pour trois ans mais «ne permettra ça une autre fois»
(Photo : Archives- Gracieuseté)

ENTENTE. C’est par un vote très divisé de 6 contre 5 que le conseil municipal de Drummondville a autorisé une dérogation permettant l’implantation de classes modulaires greffées à certaines écoles, mais «ne permettra pas ça une autre fois».

Lors de l’assemblée de lundi soir, les 11 conseillers présents (Jean Charest étant absent) ont tout juste fait le minimum pour approuver la construction de bâtiments temporaires afin que la Commission scolaire des Chênes (CSDC) puisse accueillir les enfants qui, autrement, n’auraient pas eu d’espaces l’automne prochain.

En agissant ainsi, le conseil municipal a voulu passer deux messages, selon le maire Alexandre Cusson. «D’abord, nous considérons que la CSDC n’est aucunement responsable de la situation. Ce n’est pas idéal des roulottes, mais elles sont climatisées et c’est mieux que d’utiliser la cafétéria ou le gymnase qu’on enlèverait à tout le monde. Le conseil ne pouvait pas bloquer ça. On l’autorise pour trois ans mais ça ne passera pas comme une lettre à la poste dans trois ans. On ne permettra pas ça une autre fois», d’avertir le maire en s’adressant aux journalistes au terme de la séance publique.

En fait, le conseil drummondvillois condamne le laxisme du ministère de l’Éducation qui est resté sourd aux demandes de la CSDC qui, depuis 2013, voyait venir l’urgence de bâtir de nouveaux espaces.

«Le ministère de l’Éducation doit prendre ses responsabilités. Je lance un appel au ministre qui est un ancien enseignant, qui connaît le terrain, pour obtenir des résultats, on veut des résultats rapidement», a insisté Alexandre Cusson.

Le président de la Commission scolaire des Chênes Jean-François Houle était présent et il a profité de la période de questions pour remercier les élus d’avoir adopté cette résolution. «Ces classes modulaires (NDLR : 28 sont prévues) nous permettront d’accueillir près de 500 élèves. Vous savez que la loi oblige les commissions scolaires à accueillir tous les élèves. Depuis 2013 qu’on demande des ajouts, notamment à l’école Marie-Rivier. Tout a été rejeté depuis cinq ans, seul le déménagement de la cuisine a été accepté. Pour le projet de l’école secondaire, on saura au mois de mai si on l’aura», a indiqué Jean-François Houle.

Rappelons qu’en septembre dernier, la commission scolaire a procédé au dépôt d’une requête à la hauteur de 79 M$, visant la construction de deux nouvelles écoles primaires et d’une école secondaire.

Comme l’a dit sarcastiquement le maire Cusson, les enfants naissent à 0 an et on peut calculer facilement qu’ils iront à l’école cinq ans plus tard. Ou peut-être quatre bientôt!

Partager cet article