Trois mois de prison pour un voyeur

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Par Frederic Marcoux
Trois mois de prison pour un voyeur
Kevin Leclair-Boisvert se cachait derrière ses proches, vendredi, au Palais de justice de Drummondville. (Photo : Frédéric Marcoux)

JUSTICE. Pour s’être introduit par effraction à répétition dans le domicile de sa voisine, entre le 17 et le 29 juin 2017, afin de la filmer à son insu dans sa douche, Kevin Leclair-Boisvert a écopé d’une peine de trois mois de prison à purger de façon discontinue les fins de semaine.

Leclair-Boisvert vivait dans le jumelé voisin de la victime à Drummondville. La dame entendait plusieurs craquements. Elle avait constamment l’impression d’être surveillée. Le 29 juin 2017, moins de deux semaines après avoir emménagé, la victime a aperçu l’homme âgé de 32 ans dans le cadre de porte de sa salle de bain, au moment où elle sortait de la douche. Kevin Leclair-Boisvert a immédiatement pris la fuite, avant de se réfugier dans le jumelé voisin.

L’enquête policière a révélé que Kevin Leclair-Boisvert a découpé le mur entre les deux jumelés, via l’entretoit, pour y accéder facilement. Une rallonge électrique s’y trouvait et un escabeau était installé dans le grenier. Le voyeur a tout mis en œuvre pour accéder au système de ventilation de la salle de bain de la victime. Kevin Leclair-Boisvert possédait d’ailleurs une vidéo compromettante de la victime sur son cellulaire.

Le fautif a immédiatement avoué son crime. Le Drummondvillois a plaidé coupable à quatre différents chefs d’accusation d’introduction par effraction, de voyeurisme et de possession de métamphétamine.

Le voyeur a passé près de quatre mois de prison en détention préventive, après l’événement. Le rapport présentenciel de l’accusé a souligné que la découverte du corps inanimé de son père a traumatisé Kevin Leclair-Boisvert. Celui qui avait 11 ans à l’époque a commencé à consommer des drogues et à avoir un comportement déviant. Sa famille, qui a pris conscience de la problématique du Drummondvillois, au  moment de son arrestation, l’a soutenu dans ses efforts de réadaptation.

Vendredi, au Palais de justice de Drummondville, la juge Marie-Josée Ménard de la Cour du Québec a retenu que Kevin Leclair-Boisvert s’est investi dans différentes démarches thérapeutiques, afin de mettre un terme à ses comportements déviants, en consultant un psychologue et une sexologue. La magistrate a considéré les efforts de réhabilitation de Kevin Leclair-Boisvert, en insistant cependant sur les conséquences graves pour la victime. Elle souffre d’un sentiment d’insécurité depuis l’événement. La dame a installé des caméras de surveillance pour essayer de remédier à cette situation.

La juge Marie-Josée Ménard a toutefois noté qu’une peine d’emprisonnement de 18 à 24 mois, comme le suggérait la Couronne, aurait pu avoir des conséquences négatives dans la réhabilitation de l’accusé. Elle a condamné Kevin Leclair-Boisvert à purger 90 jours de prison de façon discontinue, chaque fin de semaine. Le voyeur, qui commencera à purger sa peine le 30 mars, sera sous probation pour une période de trois ans. Kevin Leclair-Boisvert devra verser une somme de 4500 $ à la victime pour payer le coût des caméras de surveillance chez elle et pour la dédommager.

La défense satisfaite

L’avocat de Kevin Leclair-Boisvert, Me Jasmin Laperle, était satisfait de la décision de la magistrate.

«C’est ce qu’on avait demandé en défense, a-t-il rappelé. Ça prenait en compte toutes les démarches sérieuses de réhabilitation que mon client avait entreprises. C’est pour cette raison que la juge a favorisé sa réhabilitation. Elle a vu son cheminement, depuis sa remise en liberté. On est d’avis que c’était la décision qui était à prendre. Elle est juste.»

Me Jasmin Laperle représentait Kevin Leclair-Boisvert.

L’avocat a retenu les démarches de Kevin Leclair-Boisvert pour cheminer tout au long du processus judiciaire.

«La société n’a pas à craindre pour mon client. Il va être encadré pendant trois ans de façon sérieuse. On va espérer que sa vie continue à bien aller, comme c’est le cas depuis les derniers mois», a affirmé Me Laperle, en précisant que son client avait réussi une thérapie pour cesser sa consommation de drogues.

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