Aéroport et école de pilotage : le point de vue d’un ex-pilote

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Par Jean-Pierre Boisvert
Aéroport et école de pilotage : le point de vue d’un ex-pilote
Normand Bernier (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

SOCIÉTÉ. L’aéroport régional de Drummondville et l’école de pilotage qui y est installée ont un potentiel de développement indéniable et la Ville de Drummondville aura à définir sa vision si elle veut en profiter pleinement.

Celui qui partage ce témoignage c’est Normand Bernier, actuel directeur général du Regroupement interculturel Drummond (RID), qui est un ex-pilote et un ancien directeur de l’école nationale d’aéronautique affiliée au Cégep Édouard-Montpetit.

Conscient que l’école de pilotage Select Aviation est une source de bruit dérangeant pour les résidents vivant à proximité, Normand Bernier dit souhaiter qu’on en arrive à un compromis. «Il est possible d’imposer des restrictions concernant les heures d’utilisation, le niveau de bruit et même les manœuvres de toucher-décoller (tough & go). Ça va valoir la peine de s’entendre sur un modus operandi car le futur est florissant dans ce domaine de l’aviation et ce pour plusieurs raisons», avance-t-il. À noter ici que la Ville a fait savoir récemment qu’elle a choisi de resserrer les règles entourant l’école de pilotage.

«Il faut savoir qu’après Dorval, c’est au tour de l’aéroport de Saint-Hubert d’être de plus en plus occupé et les prévisions de développement vont se déplacer sans doute du côté de Drummondville dans un avenir pas si éloigné. Il sera judicieux de parfaire le système pour les vols aux instruments car le fait d’être reconnu comme un aéroport solide et bien équipé sera un avantage pour la région et pour l’école de pilotage», fait-il valoir.

Selon lui, dans ce contexte, les jeunes élèves qui viendront suivre leur cours ici, souvent en provenance de pays étrangers, seront attirés par un coût moins élevé de leurs inscriptions (principalement à cause de l’essence moins cher qu’en Europe) et par la possibilité de voler dans des conditions différentes, notamment durant les quatre saisons, ce qui ajoutera à leur expérience.

«Apprendre à voler quand quelque chose va mal, à faire preuve de jugement dans des conditions difficiles, c’est là qu’un jeune pilote prend de l’expérience. Pour obtenir une licence de pilote commercial, il faut feindre des manœuvres de difficultés, en compagnie de son instructeur, comme un bris de moteur ou une interruption des fréquences radio. D’où l’importance aussi de pouvoir voler la nuit, de voler aux instruments».

Normand Bernier ajoute que l’école de pilotage génère des retombées économiques. Les élèves demeurent à Drummondville durant plusieurs mois et n’ont pas le choix de louer des appartements et de se nourrir. «Il ne faut pas oublier que les compagnies d’aviation ont de plus en plus besoin de pilotes car il y a de plus en plus d’avions. C’est vrai qu’il est plus rare de voir un élève atteindre le statut de pilote de ligne mais la demande pour le pilotage commercial n’ira qu’en augmentant».

Si la tendance se maintient, avec les restrictions que doit s’imposer l’aéroport de Saint-Hubert, le jour n’est peut-être pas loin, selon lui, où des touristes choisiront d’atterrir à Drummondville pour se diriger ensuite vers Montréal ou Québec en auto ou en train.

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