Projet de loi 151 : l’adoption de la politique se fait attendre au Cégep

Projet de loi 151 : l’adoption de la politique se fait attendre au Cégep
(Photo : archives - Ghyslain Bergeron)

COLLÈGE. C’est mardi soir qu’avait lieu la rencontre mensuelle du conseil d’administration du Cégep de Drummondville. Au cours de cette soirée, diverses adoptions étaient à l’ordre du jour, dont celle de la politique 32, visant à prévenir et combattre les violences à caractère sexuel. Toutefois, après une heure de discussion animée, les membres ont décidé de reporter l’approbation de cette politique.

En décembre 2017, le projet de loi 151 visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel a été adopté par l’Assemblée nationale.

Plus d’un an plus tard, la majorité des établissements d’enseignement supérieur ont déjà fait parvenir leur politique au ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES).

Par contre, ce n’est pas le cas au Cégep de Drummondville, et ce, même si, selon le MEES, «tout établissement d’enseignement devait adopter sa politique avant le 1er janvier 2019».

Cependant, aux dires de Dominic Villeneuve, directeur des affaires étudiantes, la situation est sous contrôle. «Nous avons, à l’image de plusieurs autres collèges, pu bénéficier d’un temps supplémentaire afin de consulter les étudiants, les dirigeants, les membres du personnel et toutes les personnes qui interviennent de près ou de loin avec le Cégep», a-t-il fait savoir.

Ainsi, du 20 décembre au 6 janvier dernier, ces mêmes intervenants ont été appelés à répondre à un sondage portant sur cette politique et ses composantes. Au total, ce sont plus de 1000 personnes qui ont pris le temps de répondre aux questions de ce sondage bâti spécifiquement pour recueillir leur opinion sur le sujet. «Nous avons eu un excellent taux de participation et notre comité a été en mesure de bien saisir le pouls du Cégep. Ce faisant, la politique est vraiment adaptée à nos étudiants et intervenants», a-t-il poursuivi.

Des discussions animées

L’Express était présent lors de cette assemblée qui a été caractérisée par plusieurs échanges expressifs, mais toujours respectueux. Ainsi, l’adoption de la politique 32 du Cégep de Drummondville n’a pu être adoptée, particulièrement en raison de points névralgiques du projet portant sur les relations intimes entre des membres du corps professoral et des étudiants. «Les gens ont des opinions et veulent les faire entendre, a expliqué Dominic Villeneuve. C’est un sujet sensible et, avant d’approuver le projet, on souhaite que tout soit parfait et qu’on soit sur la même longueur d’onde».

Ce faisant, les membres du conseil administratif du cégep de Drummondville ont choisi, dans le but d’éviter toute confusion, de modifier la clause 6.4 stipulant qu’il est «interdit d’entretenir une relation intime si la personne étudiante est mineure».

Le document sera donc révisé et devrait être approuvé à l’occasion d’une assemblée extraordinaire qui devrait avoir lieu sous peu. Notons également que le document sera revu en entier, à l’externe, par la direction des affaires juridiques de la Fédération des cégeps.

À propos du projet de loi 151

Selon le MEES,  cette politique a pour but renforcer les actions pour prévenir et pour combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur et de contribuer à favoriser un milieu de vie sain et sécuritaire pour les étudiants et les membres du personnel.

Dans la présente loi, la notion de violence à caractère sexuel s’entend de toute forme de violence commise par le biais de pratiques sexuelles ou en ciblant la sexualité, dont l’agression sexuelle.

Cette notion s’entend également de toute autre inconduite qui se manifeste notamment par des gestes, paroles, comportements ou attitudes à connotation sexuelle non désirés, incluant celle relative aux diversités sexuelles ou de genre, exprimés directement ou indirectement, y compris par un moyen technologique.

Tout établissement d’enseignement doit donc établir une politique qui a pour objectif de prévenir et de combattre les violences à caractère sexuel.

Ainsi, universités, collèges, instituts, conservatoires et différentes écoles de pratiques policières et judiciaires se devaient de faire parvenir leur politique avant le 1er janvier 2019.

Pour terminer, l’établissement d’enseignement doit former un comité permanent composé notamment d’étudiants, de dirigeants et de membres du personnel afin d’élaborer, de réviser et d’assurer le suivi de la politique.

Hausse fulgurante lors des portes ouvertes d’hiver

Lors de l’assemblée, les membres du comité administratif en ont profité pour faire le bilan des portes ouvertes d’hiver, qui avaient lieu le 27 janvier dernier.

Cette année, plus de 400 visiteurs, dont 191 étudiants potentiels, ont foulé les corridors du collège drummondvillois, ce qui marque une hausse de fréquentation de 30 % par rapport à l’année dernière.

Si on combine ce résultat avec celui de la journée portes ouvertes de l’automne, ce sont plus de 800 visiteurs que le Cégep de Drummondville a accueillis cette année.

 

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