Région socio-sanitaire : une proposition du CIUSSS le 14 janvier

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Par Jean-Pierre Boisvert
Région socio-sanitaire : une proposition du CIUSSS le 14 janvier
Sébastien Schneeberger et André Lamontagne ainsi que leurs collègues de la CAQ Donald Martel et Éric Lefebvre ont rencontré les dirigeants du CIUSSS avant les Fêtes. (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

SANTÉ ­– Jusqu’à quel point le Centre-du-Québec pourra récupérer son autonomie dans la gestion des services de santé qui ont été avalés par la création du CIUSSS basé à Trois-Rivières, un engagement majeur des députés caquistes maintenant au pouvoir?

La réponse à cette question commencera à poindre le 14 janvier prochain lorsque le CIUSSS-MCQ (Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie/Centre-du-Québec) fera une proposition pour satisfaire le plus de gens possible qui s’activent dans le milieu de la santé tout en maximisant la qualité des services rendus aux citoyens centricois.

Les quatre députés de la Coalition avenir Québec qui ont été élus en octobre dernier au Centre-du-Québec (Sébastien Schneeberger dans Drummond-Bois-Francs, Donald Martel dans Nicolet-Bécancour, Éric Lefebvre dans Arthabaska, et le ministre André Lamontagne dans Johnson) ont eu avant la période des Fêtes une première rencontre avec les dirigeants du CIUSSS, incluant le grand patron Martin Beaumont.

«Nous avons été unanimes à leur dire que le statu quo était inacceptable», a indiqué Sébastien Schneeberger lors d’un entretien téléphonique avec L’Express aujourd’hui. «Nous avons pris un engagement durant la campagne électorale et nous voulons le tenir pour que la région du Centre-du-Québec soit autonome en santé», ont rappelé les élus aux dirigeants du CIUSSS.

Mais la chose ne sera pas simple et ce n’est pas sans compromis qu’elle pourra se réaliser, d’après ce qu’il est possible de dégager de plusieurs appréciations colligées ces dernières semaines par le journal.

Sébastien Schneeberger le premier ne s’attend pas à ce que Martin Beaumont et son équipe déposent une proposition qui redonnera son autonomie entière au Centre-du-Québec. Martin Beaumont, qui quittera son poste de PDG du CIUSSS pour se diriger du côté du CHU de Québec-Université Laval le 21 janvier, a donné son avis sur la question en disant aux élus que «si vous divisez, vous avez des chances de perdre des services». Toujours selon le député de Drummond/Bois-Francs, M. Beaumont a fait valoir qu’un CIUSSS avec 500 000 citoyens a beaucoup plus de poids au sein du ministère de la Santé que deux organismes plus petits.

Lors d’une assemblée d’information au Centre communautaire Saint-Pierre, l’automne passé, Martin Beaumont avait expliqué son point de vue devant le public et a depuis réitéré ses allégeances au modèle actuel du CIUSSS MCQ. «Je suis encore convaincu que nous avons le meilleur modèle en place. Si on le transforme, la majorité des sommes seraient remises dans l’administratif. En réalité, ce qu’on a besoin, c’est de soins et de services. On a travaillé fort à optimiser nos services administratifs pour faire des économies d’échelle, ce qui a permis d’atteindre les résultats que nous avons présentement. On peut toujours s’améliorer, mais notre modèle fonctionne», avait-il déclaré à L’Express en novembre dernier. Il avait aussi ajouté : «Si un CISSS devait s’implanter à Drummondville, cela ne changerait rien au problème majeur qui est celui de la pénurie de personnel, ça ne donnera pas plus de main-d’œuvre».

La proposition du 14 janvier sera bien sûr analysée. Comment? Par qui? «Cela reste à définir, a dit Sébastien Schneeberger. Je ne veux pas m’avancer là-dessus car, avec mes collègues, nous devons prendre une position commune sur la façon de faire».

À ce propos, André Lamontagne, dans le cadre d’une entrevue accordée à NousTV pour expliquer son nouveau rôle de ministre, s’était montré convaincant face à la réalisation de la promesse électorale caquiste. «Notre engagement, c’est de livrer au Centre-du-Québec ce que le Centre-du-Québec veut. Notre compréhension est que les gens veulent une autonomie en santé. La première chose est de confirmer l’adhésion du milieu. Après ça, il s’agira de trouver les meilleures avenues possibles pour atterrir là où on veut atterrir. Et cela tout en maximisant les gains pour les utilisateurs et pour les praticiens. Nous apporterons des modifications pour avoir le meilleur des deux mondes. Ultimement c’est ça».

Dernier facteur à tenir compte : il n’est pas certain que les gens de Nicolet-Bécancour et leurs élus, habitués aux services fournis à Trois-Rivières, verront l’affaire du même œil.

La ministre de la Santé Danielle McCann est au courant de la démarche et suivra tout ça de près car c’est elle en bout de course qui prendra la décision finale.

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