Claude Tessier, l’historien du Village québécois d’antan

Claude Tessier, l’historien du Village québécois d’antan
Tous les jours, le Village québécois d’antan reçoit des dons d’articles datant de plusieurs dizaines d’années et c’est un travail énorme que de répertorier et authentifier tout ce qui est offert à l’organisme. (Photo : Jean-Claude Bonneau)

Par Jean-Claude Bonneau.

ENTREVUE. Il a été de la première heure du Village québécois d’antan, fin 1977 début 1978, aux côtés de Claude Verrier et de quelques autres Drummondvillois qui, à la demande de la Chambre de commerce du comté de Drummond, avaient eu comme mandat de reconstituer un village québécois et son environnement sur une période d’un siècle, soit de 1830 à 1930.

Quarante ans plus tard, passionné plus que jamais par le passé, Claude Tessier fait toujours partie de l’équipe du VAQ, cette fois au poste de directeur, histoire et authenticité. En fait, il a en quelque sorte remplacé son mentor, Claude Verrier, à titre d’historien.

Sauvegarder le patrimoine

Bachelier en histoire de l’Université de Sherbrooke et ayant obtenu une licence en enseignement de l’UQTR, Claude Tessier a enseigné l’histoire et la géographie à la Commission scolaire des Chênes durant près de 26 ans. Ayant également suivi des cours de maîtrise en histoire, il a aussi œuvré à la formation «maître associé».

À l’aube de ses 68 ans et à la retraite depuis quelques années, Claude Tessier s’est vu confier, en 2011, un mandat bien précis, celui de voir à la sauvegarde de tout l’aspect patrimonial qui fait, aujourd’hui, l’orgueil du Village québécois d’antan. Depuis déjà sept ans, il investit environ 25 heures par semaine à ce travail qu’il qualifie de très intéressant.

Claude Tessier agit comme historien au Village québécois d’antan depuis 2011.

«Le Village n’avait aucun historien depuis la retraite de Claude Verrier, en 2005. C’est à la suite d’un appel téléphonique de Michel Lapierre, directeur général du Village en 2011, que j’ai accepté le poste. C’est tout un boulot que la direction m’a confié et je dois avouer que je m’amuse pleinement dans ce que je fais. Je dois voir à toute la trame historique qui entoure l’organisation et ça, ça veut dire les collections, les expositions, la gestion des dons, les archives et même la réfection des bâtiments qui doit être faite avec le plus d’authenticité possible. On me consulte aussi sur l’habillement des personnages qui vivent au Village et ça va même jusqu’aux plantes. C’est l’authenticité de tout qui prime et ce le plus possible. Pour y arriver, je dois consulter bon nombre de documents et je dois faire de nombreuses recherches», précise Claude Tessier qui, au tout début du Village et en compagnie de son prédécesseur, a même vu à la disposition des maisons ancestrales.

À trois jours semaine, Claude Tessier avoue s’amuser pleinement dans le site enchanteur qu’il a appris à apprivoiser. «C’est ça la passion et c’est pour ça que je suis revenu. Si ce n’était pas de ce grand intérêt qui me lie au Village, je serais probablement encore superviseur de stages pour l’UQTR. Je m’amuse pleinement par le temps qui court, même si je pense à former une éventuelle relève».

Faire beaucoup avec peu

Même si les budgets sont restreints, en raison d’un manque de subventions, il faut faire avec, laisse entendre Claude Tessier.

«Nous sommes très chanceux car nous avons l’appui du grand public, en ce sens que nous recevons une quantité impressionnante d’articles. En fait, nous recevons des dons tous les jours et aussi incroyable que cela puisse paraître, on se doit même d’en refuser. C’est un travail énorme que de répertorier et authentifier tout ce qui nous est acheminé, mais ça fait partie du travail. Rarement, le Village a eu à faire l’acquisition d’articles», souligne l’historien.

Aujourd’hui, Claude Tessier ne se cache pas pour dire qu’il y a eu une période plus difficile il y a quelques années mais que depuis un an ou deux, un changement de mentalité s’était installé, ce qui a apporté un vent de fraîcheur et de dynamisme.

«On est revenu à la source et on s’est recentré. En 2018, il est vrai que le Village ne peut pas être uniquement historique mais un fait demeure, il faut conserver ce volet «histoire» et l’améliorer. Il y a de beaux projets qui flottent dans l’air et sur lesquels nous nous penchons. Par exemple, cette année, nous avons tenté une nouvelle expérience avec la Maison L’Union Saint-Joseph, en y apportant une animation des années 1920. L’expérience s’est avérée très positive.

On veut poursuivre dans cette direction et offrir de nouvelles expériences. Je pense entre autres à l’Espace Musée qui est situé le long de la rivière. Quatre maisons proposent des thèmes différents. Il y a aussi la ferme qui avait été laissée à l’abandon. On veut y redonner vie et y greffer un musée de la ferme. Ce ne sont pas les projets qui manquent mais surtout le temps pour les réaliser. Mais on va y parvenir», renchérit celui qui aimerait bien trouver une ou deux personnes qui seraient prêtes à lui donner un peu de support et, qui sait, assurer totalement la relève d’ici deux ans.

«Il faut être réaliste, je ne rajeunis pas et je dois y penser. Et même si j’avoue que je veux toujours rester très proche du Village, j’aimerais aussi, à ma pleine retraite (peut-être dans deux ans) voyager un peu plus. D’ici ce temps, je vais continuer à m’amuser ici car chaque fois que je mets les pieds au Village, j’adore ça. L’ambiance de travail est excellente. Il faut être ici pour la vivre pleinement. Ça doit être ça une passion», conclut Claude Tessier qui, au cours des dernières années, a eu à répertorier des centaines et des centaines d’articles datant pour plusieurs d’un autre siècle.

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