Réal Béland a arrêté de «faire semblant»

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Par Cynthia Martel
Réal Béland a arrêté de «faire semblant»
Réal Béland (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

HUMOUR. Réal Béland a, un moment ou à un autre, fait semblant dans sa vie, comme tout être humain d’ailleurs. Inspiré par notre société où le paraître semble toujours plus important que l’être, l’humoriste a multiplié les idées et sujets s’étant concrétisés en spectacle.

«C’est un combat constant d’être le plus toi possible et de vivre dans le moment présent, affirme-t-il. On fait tous semblant à des degrés différents. On est entouré de personnes qui font semblant, la preuve, sur Facebook, tout le monde fait accroire qu’ils ont une vie extraordinaire. L’image est si importante. J’explique même durant le spectacle que les animaux le font aussi [semblant].»

Que ce soit pour plaire aux autres, bien paraître ou encore de façon inconsciente, Réal Béland a souvent fait semblant, et ce, dans toutes les sphères de sa vie. Il a cessé en pleine crise de quarantaine. Une sorte d’éveil.

«J’ai entre autres fait un certain ménage. J’ai éloigné les personnes de mon entourage qui étaient trop artificielles afin de passer plus de temps avec les vraies personnes. Tout le monde, presque, fait ça (ménage) au moins une fois dans sa vie. Ça arrive un moment donné que tu te dis «Comment ça se fait que je ne suis pas bien avec cette personne? On dirait que je dépense trop d’énergie avec qui, dans le fond, fait un peu semblant et n’est pas nécessairement sincère». (…) Souvent, on s’en rend compte beaucoup trop tard, ç’a été mon cas. Bref, ça se reflète dans mon show. Ça l’air sérieux ce que je dis, mais reste que c’est tout en humour», raconte-t-il.

Faire semblant signifie également pour lui qu’un humoriste doit être vrai sur scène. «Sinon les gens ne te croient pas.» Et pourtant, il a eu de la difficulté à être authentique, bien malgré lui, en se sentant longtemps comme un intrus.

«Je suis un peu là par erreur. Je partais plus pour être un writer d’humour qu’un performeur. C’était contre ma nature d’être sur scène. C’était comme si j’étais quelqu’un qui avait peur en avion : je ne voulais pas y aller, mais en même temps, il y avait une partie de moi qui avait du plaisir et de la confiance. En fait, c’est un peu à cause de mon père que je suis devenu humoriste. Maintenant, j’ai atteint un autre niveau : j’ai le goût de le faire et je me sens bien sur scène. Je vois ça comme de la relaxation. Mais je conviens que ç’a été difficile d’en arriver là.»

Par ailleurs, avec sa vision particulière et hyper comique, l’humoriste abordera sa perception du futur et de l’évolution des réseaux sociaux, de la publicité omniprésente et du phénomène incontournable du vieillissement.

«Il n’y a rien de plus artificiel que la pub. J’explique pourquoi et comment et je donne des exemples. On est tous des connaisseurs de pub car on en consomme. On sait très bien que ce n’est pas vrai, pourtant, on se fait accrocher pareil», se dit-il d’avis.

Au plus grand plaisir du public, ses célèbres personnages reprendront également vie sur scène, dont l’incontournable monsieur Latreille.
«J’adore le faire et il ne faut pas que je sois gêné de ça. Un moment donné, je m’étais dit que je l’avais assez fait et qu’il fallait que j’arrête. Je me suis aperçu que je m’ennuyais beaucoup et les gens autant que moi», laisse entendre l’attachant humoriste.

Faire semblant est un spectacle encore plus personnel, plus humain, à ses dires.

«Je parle beaucoup de moi, des expériences que j’ai vécues et de ma belle relation avec mes quatre filles. C’est une vraie discussion de salon. C’est vraiment le fun à faire et je suis chanceux», expose celui qui porte aussi le chapeau du metteur en scène et du producteur. «Le show a beaucoup plus ma couleur et je choisis ce que je veux faire et non pour faire plaisir à tout le monde.»

À travers sa tournée, différents projets occuperont également celui qui célébrera ses 30 ans de carrière en juin prochain.

«Je ne peux pas vraiment en parler, mais j’ai de beaux projets qui se préparent pour la télé et le cinéma. Évidemment, je suis en attente pour voir ce qu’il va arriver avec la radio (Réal Béland est l’un des 13 fantastiques de l’émission Éric et les fantastiques qui a été retirée des ondes la semaine dernière à la suite des allégations d’inconduite sexuelle qui pèsent contre Éric Salvail). Comme notre contrat est signé avec Rouge FM, pour nous, ça n’a pas d’impact. On va savoir sous peu sous quelle forme l’émission du retour sera», laisse-t-il tomber, en affirmant que tous ne s’y en attendaient pas.

Le sympathique Réal Béland présentera Faire semblant le 2 novembre à 20 h à la Maison des arts Desjardins Drummondville.

Sa fille en première partie

Pour cette tournée, Réal Béland a une première partie, laquelle est assurée par nul autre qu’une de ses filles, Charlotte. La jeune femme de 22 ans profite de cette tribune pour interpréter trois compositions, au plus grand bonheur de son père.
«Il fallait qu’elle soit super bonne pour faire ma première partie, autrement elle ne serait pas avec moi. En fait, je ne voulais pas que le monde dise qu’elle est là grâce à moi. Elle n’avait donc pas le choix d’être vraiment très bonne! C’est le fun parce que ceux qui allaient voir mon père viennent me voir en show et là, ils découvrent sa petite-fille», précise-t-il, fièrement.

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