JUSTICE. Le pharmacien Jonathan-Yan Perreault, ayant obtenu frauduleusement son permis de pharmacien, a vu le Conseil de discipline de l’Ordre des pharmaciens du Québec lui imposer des radiations temporaires totalisant 31 ans et 9 mois, des amendes s’élevant à 142 000 $ et une révocation de son permis d’exercice.
La décision de 82 pages a été rendue le 19 juillet à la suite d’audiences tenues les 3, 22 et 23 mars 2017. Le Conseil de discipline avait été saisi d’une plainte contre Perreault le 3 juin 2016.
Le 23 mars, Jonathan-Yan Perreault a enregistré un plaidoyer de culpabilité sur chacun des 60 chefs d’accusation pour des faits échelonnés entre 2005 et 2016.
Perreault a été propriétaire, actionnaire ou associé de nombreuses pharmacies au Québec, dont une (Uniprix) à Victoriaville, au Centre-du-Québec.
Mais les infractions commises par l’homme de 38 ans ont été perpétrées ailleurs, principalement à Mont-Tremblant.
Dès 2005, Jonathan-Yan Perreault s’est rendu coupable de fraude lors de l’obtention de son permis de pharmacien en falsifiant sa fiche d’inscription au stage d’internat par une fausse signature de son maître de stage et en produisant à l’Ordre des pharmaciens du Québec un faux rapport d’appréciation du maître de stage.
Le pharmacien déchu a reconnu notamment avoir conservé en stock, parmi les médicaments destinés à la vente, des médicaments périmés.
Il a aussi réclamé illégalement de la Régie de l’assurance maladie du Québec le remboursement de divers médicaments, entravé le travail de la syndic adjointe en lui transmettant de fausses informations quant au nombre de pharmacies dont il est propriétaire, actionnaire ou associé.
Perreault a également eu recours à des prête-noms pour que ses intérêts dans des pharmacies ne soient pas révélés.
L’homme a reconnu, de plus, avoir tenu des propos menaçants et irrespectueux envers un confrère, d’avoir offert des cadeaux à des dirigeants de résidences pour aînés ou de centres de désintoxication pour les avoir comme clients.
Jonathan-Yan Perreault a admis, par ailleurs, avoir consommé des substances psychotropes et exercé la pharmacie sous l’influence de certaines de ces substances et dans un état susceptible de compromettre la qualité de son exercice, d’avoir reçu de fabricants de médicaments génériques des avantages relatifs à l’exercice de la pharmacie.
Cadeau offert à une patiente pour tenter d’éluder sa responsabilité civile ou disciplinaire, fabrication de faux documents, remise de médicaments sans ordonnance médicale, menaces envers des membres de son personnel pour les amener à signer une fausse déclaration et propos abusifs à caractère sexuel à l’endroit d’une employée, figurent aussi parmi les nombreuses infractions.
