Pourquoi saluer la parité hommes-femmes au sein du CA de la CCID?

Pourquoi saluer la parité hommes-femmes au sein du CA de la CCID?
Le comité Affaires au féminin de la Chambre de commerce et d'industrie de Drummond.

Lors de sa dernière assemblée générale, la Chambre de commerce et industrie de Drummond (CCID) a élu un conseil d’administration paritaire, pour la première fois en 115 ans d’existence. Ainsi, 6 femmes et 6 hommes occupent les postes en nomination et cela a été salué par tous les membres présents, de même que par Mme Lise Thériault, vice-première ministre du Québec, qui était la conférencière invitée pour le souper suivant l’AGA. Mme Thériault a dit souhaiter que la CCID influencera tous les acteurs économiques de la région à tendre vers cette parité homme femme !

Mais concrètement, qu’est-ce que cela signifie?

Pourquoi la parité devrait-elle être un objectif à atteindre? D’abord parce qu’un équilibre homme-femme ne peut qu’être profitable à une organisation démocratique qui se doit d’être représentative de la communauté qu’elle représente, mais surtout parce que tant les femmes que les hommes apportent une expérience et une vision différentes qui enrichissent les débats et permettent une prise de décision mieux éclairée. Pour un conseil d’administration, cela représente de nouvelles avenues à explorer, des pistes de solution créatives à ajouter, un potentiel de croissance à ne pas négliger. Parce qu’au final, la plus grande richesse que nous ayons est celle de la diversité. Qu’elle soit adressée d’un point de vue du genre, de l’âge, de la nationalité ou de l’expérience de vie.

Quand la parité n’est pas atteinte, de qui est-ce la faute?

La société a souvent tendance à pointer le doigt du côté du cercle fermé des représentants masculins au sein d’un conseil d’administration qui ne laissent pas d’ouverture pour un changement. C’est probablement le cas dans certains milieux, mais la réflexion que nous partageons aujourd’hui, c’est que de nombreux milieux ont grandement évolués et sont prêts depuis plusieurs années à un CA paritaire hommes-femmes. Pourtant, ils ne réussissent pas à l’atteindre… faute de candidatures féminines! Alors qu’est-ce qui fait obstacle à ces candidatures?

Beaucoup de femmes rencontrées par le comité Affaires au féminin au fil des ans ont mentionné notamment la difficulté de concilier famille et implication, les rencontres étant souvent le matin ou le soir, moments clés pour les mères responsables de la préparation à l’école/garderie le matin ou du retour de l’école, devoirs, souper… Ainsi, l’implication sociale des femmes-mères ne peut se faire qu’avec la participation active d’un conjoint lui aussi impliqué dans la gestion familiale.

Certaines femmes indiquent aussi l’isolement ou le manque de relations dans les sphères où trop souvent, les sièges sont octroyés à l’ami d’un ami ou dans le cadre d’un processus manquant de transparence. Il peut être intimidant et ardu de développer un réseau de relations socioprofessionnelles dans un tel contexte, c’est pourquoi le comité Affaires au Féminin contribue à faciliter le réseautage d’affaires par l’organisation d’activités où les nouvelles membres sont accompagnées, en plus de publiciser auprès des membres féminins les ouvertures de poste d’administrateurs que les conseils nous font parvenir dans l’espoir de susciter des candidatures intéressantes provenant de l’extérieur du cercle régulier.

Enfin, le manque de confiance en soi et en ses compétences est un autre ingrédient qui retient plusieurs femmes à oser postuler. Est-ce un obstacle proprement féminin que de ne pas croire en soi suffisamment?

Cela relève d’un autre débat, mais le fait demeure que des personnes possédant un vécu, une expérience et des connaissances qui pourraient être grandement utiles à une organisation démocratique manquent du petit coup de pouce qui pourrait les convaincre de faire le saut. En tant que communauté, cela pourrait-il être notre rôle que de s’encourager mutuellement à croire en soi ? Un patron qui encourage ses employés à s’impliquer, un conjoint qui accepte de s’occuper de la maisonnée à l’occasion des réunions, un membre qui va parler à une nouvelle personne lors d’une activité de réseautage, tous peuvent avoir une influence.

Pour le comité Affaires au Féminin, cela passe par la formation et l’«empowerment» au moyen de conférences inspirantes, mobilisatrices et encourageantes, ainsi que par la présentation de parcours de leaders féminins qui ont, elles aussi, débuté avec des doutes et des obstacles. Il est important de souligner le fait que l’expérience de l’implication sociale s’acquiert avec la pratique, et que le fait de ne pas connaître le Code Morin par coeur ou de n’avoir jamais vécu d’AGA auparavant ne devrait pas être une limitation à l’implication pour quiconque. Ce qu’on apporte, c’est un vécu, des idées et un intérêt à collaborer au développement de l’organisation !

La parité doit-elle être le seul objectif ?

Bien sûr que non. La parité, en soi, devrait simplement être le résultat d’une société démocratique mature, où l’implication de ses membres devient un accomplissement personnel et professionnel reconnu et valorisé tout en leur permettant d’y réseauter, de se former et de s’y développer. Cela devrait être à la portée de tous, tant hommes que femmes, peu importe la situation familiale et professionnelle. Et devant foison de candidatures, les conseils d’administration auraient alors le luxe d’élire des administrateurs pour leur expertise, leur réseau et le potentiel de leur apport à l’organisation.

Nous ne pourrions terminer sans féliciter les 2 nouvelles membres féminines du CA de la CCID, mesdames Martine Perreault et Alexia Fortin. Ces 2 jeunes femmes qui ont osé croire en elles, posé leur candidature, et obtenu un poste d’administratrices grâce à leurs compétences et leur expérience sont un bel exemple et représentent une richesse pour le conseil et la région.

Comité Affaire au féminin

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