La médecine cubaine s’invite au Québec

La médecine cubaine s’invite au Québec
Alain Leclerc

La médecine cubaine, dont la réputation n’est plus à faire, prépare une visite pour dire aux Québécois que le déplacement dans le sud en vaut la peine pour soigner des problèmes de santé souffrants et apparemment inapaisables.

Osvaldo Hector Ardisana, un médecin cubain, et Alain Leclerc, président de Services Santé International (SSI), ont accepté de s’arrêter au journal L’Express pour préciser les objectifs de cette future tournée incluant différents médecins spécialistes accompagnés de plusieurs de leurs patients.
À Cuba, la chose est connue: les services fournis par les médecins sont de grande qualité et les files d’attente inexistantes.

On évalue qu’un million de Canadiens se rendent à Cuba chaque année et environ 1000 d’entre eux y vont pour soigner des problèmes de santé en orthopédie, oncologie, dermatologie ou même en chirurgie esthétique.

«Les gens y voient un avantage quant au rapport qualité-prix, ils savent qu’il n’y a pas de liste d’attente et qu’ils auront droit à une médecine efficace et faite autrement. Il y a une équipe multidisciplinaire qui étudie un cas et la décision d’opérer et de la manière d’opérer est prise par le groupe», assure le docteur cubain.

«Les services médicaux sont depuis longtemps jugés efficaces à Cuba, cela remonte au temps du docteur Carlos Finlay qui a découvert le rôle des moustiques dans les épidémies de fièvre jaune. À la fin du 19e siècle, sa découverte a permis de faire reprendre les travaux du Canal de Panama dont les travaux ne progressaient plus en raison de l’absence de nombreux travailleurs atteints de la fièvre jaune», de relater Osvaldo Hector Ardisana.

Il ajoute qu’à la suite de la victoire de Fidel Castro en 1959, le gouvernement révolutionnaire, voyant que plusieurs médecins quittaient le pays, a réagi en commençant par éliminer la pratique privée. «Ceux qui étaient intéressés et qui avaient la capacité étaient formés pour devenir médecins et étaient assignés là où c’était nécessaire. Cette formation a fait ses preuves, au point où, dans 80 pays du monde aujourd’hui, les gestionnaires de la santé ont étudié leur médecine à Cuba. À cause du blocus, nous avons été obligés non seulement de former nos médecins mais de développer nos propres médicaments et nos propres équipements».

Un facilitateur

SSI a déjà accompagné plus de 2000 personnes auprès des services médicaux de Cuba. «Nous pouvons servir de liaison et faciliter le voyage à Cuba pour les gens qui n’ont pas trouvé ici une solution satisfaisante à leur situation de santé», indique Alain Leclerc, le président de l’organisme. «Nous ne sommes pas des médecins mais nous faisons tout ce qui est possible, y compris la traduction en espagnol, pour que la personne ait l’heure juste avant de vivre cette expérience singulière». Il en coûte 485 $ pour s’inscrire à SSI et cela vaut pour une période cinq ans.

Depuis six ans, Alain Leclerc a pu accompagner des gens qui étaient désespérés en raison de leurs souffrances. «Sur cinq appels que nous recevons, deux avouent avoir des pensées suicidaires. Au bout du compte, je vois des gens qui ont trouvé une solution à leur problème de santé et c’est un beau cadeau de la vie d’être témoin de ça», a-t-il confié.

«Il n’y a pas de maladie, enchaîne Osvaldo Hector, il n’y a que des patients. On ne peut pas tout guérir, mais il y a moyen de soigner pour diminuer la douleur, ce qui change tout. Je connais des confrères canadiens qui vont à Cuba pour apprendre durant deux ans. Il y aurait plus de collaboration s’il n’en tenait qu’aux professionnels de la santé».

La tournée des médecins spécialistes cubains est prévue pour s’arrêter à Montréal, Trois-Rivières et Québec. Les dates restent à confirmer.

(Voir «un témoignage drummondvillois»)

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