Une riche biodiversité dans les cannebergières, révèle une étude

Une riche biodiversité dans les cannebergières, révèle une étude
Des visites ont été effectuées sur 11 fermes du Centre-du-Québec.

FAUNE. L’identification de 242 espèces, dont 47 nouvelles sur des cannebergières du Centre-du-Québec, montre que ces milieux humides favorisent une riche biodiversité. Voilà ce que révèle une étude rendue publique, mardi à Victoriaville, par l’Association des producteurs de canneberges du Québec (APCQ).

«Depuis plusieurs années, on observait une vie faunique dans nos cannebergières sans soupçonner l’existence d’une telle richesse. On a remarqué que l’aménagement de nos cannebergières semblait favoriser l’apparition d’une faune diversifiée. C’est pourquoi en avril 2016, nous avons confié à Audrey Lachance du Bureau d’écologie appliquée (BEA) de dresser un portrait de la faune se retrouvant dans nos cannebergières», a indiqué le président de l’APCQ, Louis-Michel Larocque.

Par cette étude appelée «Un portrait de la faune utilisant les cannebergières du Québec», l’APCQ souhaitait notamment parfaire ses connaissances sur la faune. «Avec cette étude, nous voilà mieux outillés pour protéger et attirer la faune qui choisit nos cannebergières comme milieu de vie. Et cette démarche s’inscrit dans une perspective de croissance de notre industrie», a précisé M. Larocque.

Par cette étude appelée «Un portrait de la faune utilisant les cannebergières du Québec», l’APCQ souhaitait notamment parfaire ses connaissances sur la faune. «Avec cette étude, nous voilà mieux outillés pour protéger et attirer la faune qui choisit nos cannebergières comme milieu de vie. Et cette démarche s’inscrit dans une perspective de croissance de notre industrie», a précisé M. Larocque.

L’étude

Ce n’est pas un hasard si l’APCQ a choisi le Centre-du-Québec pour mener son étude. «C’est ici qu’on retrouve 85% des cannebergières du Québec», a rappelé le président de l’association.

Pour effectuer son travail, Audrey Lachance a privilégié deux méthodes, utilisant d’abord des données gouvernementales existantes.

Puis, une invitation à un sondage a été lancée aux quelque 80 producteurs de canneberges du Québec. «Près de 50% d’entre eux, 40 fermes nous ont fourni des données. Plusieurs ont fait mention de nouvelles espèces», a confié Audrey Lachance.

De plus, 11 producteurs centricois ont accepté une visite sur leurs fermes pour les besoins de l’étude. Pour s’assurer de la meilleure représentation possible, on a choisi des fermes un peu partout sur le territoire, des productions de différentes tailles et de différents âges.

Les résultats

Le BEA a pu constater, à la suite de son travail, que les champs offrent peu de support à la faune, qu’ils sont peu utilisés. La faune se retrouve surtout en périphérie, dans les lisières boisées, les réservoirs et les canaux d’irrigation. Le BEA a aussi observé que les plus vieilles cannebergières offrent une plus grande richesse en espèces fauniques.

«L’étude confirme aussi la présence d’espèces rares et fragiles dans les cannebergières», a noté la représentante du BEA.

Les observations du BEA révèlent plusieurs espèces d’insectes et d’amphibiens. «Les grenouilles y sont abondantes, ce qui démontre que les cannebergières ne sont pas nuisibles», a souligné Audrey Lachance.

Les chauves-souris utilisent aussi les cannebergières comme habitat. Le BEA y a confirmé la présence de cinq des huit espèces présentes au Québec, dont trois à statut précaire. De nombreuses autres espèces ont été relevées, de la couleuvre verte aux  tortues des bois et serpentines en passant par le grand héron, le cerf de Virginie (très abondant), la marmotte, le renard, le rat musqué et la loutre.

«On a aussi recensé l’hirondelle de rivage, une espèce en grand déclin et qui a besoin d’eau et de sable. On l’a identifiée sur 75% des fermes», a fait savoir Mme Lachance.

Avant la réalisation de ce portrait, les données faisaient état de 195 espèces. L’étude a donc permis d’identifier ou de mentionner sur les fermes 47 nouvelles espèces, principalement des amphibiens, des mammifères, des oiseaux et des poissons.

Le BEA note aussi que 7,8% des espèces répertoriées sur les fermes étudiées se retrouvent parmi les espèces à risque ou en situation précaire au Québec ou au Canada.

Une statistique qui, précise-t-on, démontre que, malgré l’action humaine, les cannebergières créent et maintiennent des habitats de qualité pour les éléments les plus fragiles de la biodiversité.

«On nous a souvent fait remarquer que nous utilisions beaucoup d’eau. Mais l’étude justement révèle que c’est avantageux. On crée de nouveaux milieux humides. Il faut utiliser au maximum l’eau qui nous entoure pour amener une plus grande biodiversité», a observé Luc Decubber de FMIC Canneberges Bécancour, initiateur de l’étude avec Rémi Asselin de Canneberges des Cyprès.

La suite

La publication de cette étude ne sera pas sans suite. «Il nous faut réaliser des aménagements fauniques, comme des bandes florales, des îlots fleuris et l’installation de nichoirs et perchoirs, a suggéré Audrey Lachance. Certaines fermes ont entrepris d’en réaliser pour favoriser la faune. On doit aussi poursuivre l’acquisition de connaissances sur certaines espèces, dont les chauves-souris, continuer la réalisation d’inventaires dans les habitats potentiels et appuyer des projets de recherche.»

De plus, l’APCQ prévoit produire un outil pratique. «Nous élaborerons un guide des bonnes pratiques, un guide sur les bons aménagements pour les producteurs futurs», a fait savoir Luc Decubber.

«Nous sommes plus sensibilisés qu’avant. Auparavant, on se souciait peu, par exemple, des nids d’oiseaux. Depuis, on a vécu une grande évolution sur l’importance de conserver la nature», a conclu Louis-Michel  Larocque.

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