Contrefaçon monétaire: comment séparer le bon grain de l’ivraie

Contrefaçon monétaire: comment séparer le bon grain de l’ivraie
Jean Ledoux

En 2015, 16 445 billets de dollars canadiens ont été contrefaits, ce qui constitue une énorme diminution en comparaison à l’année précédente, où l’on avait enregistré pas moins de 62 418 billets fraudés. Parole de la Gendarmerie Royale du Canada, la vigilance demeure la meilleure façon de s’en prémunir.

La GRC et la Banque du Canada ont profité du Salon québécois de monnaies, timbres et cartes postales qui se tenait le week-end dernier au Best Western, à  Drummondville, pour expliquer aux citoyens qui passaient devant leur stand comment séparer le bon grain de l’ivraie.

Le gendarme Julie Champagne et l’analyste de la Banque du Canada, Jean-Pierre Ayotte, ont l’habitude de détecter les faux billets d’argent. C’est qu’il y a des signes sur les billets de polymère, à commencer par leur fabrication en polymère justement. On doit y voir en hologramme dans la partie invisible la tête de la reine Élisabeth, le parlement d’Ottawa ou encore le drapeau canadien multicolore, une barre verticale recto-verso ainsi que la somme du billet en relief au toucher. Pour ne nommer que ces quelques signes.

Reproduire des billets de banque n’est pas si simple, préviennent les deux experts. Il faut être équipé d’un équipement de haute technologie, capable de reproduire toute la série de détails spécifiques. Évidemment, les spécialistes ne tiennent pas plus qu’il faut à entrer dans les détails du travail des faussaires.

«C’est le billet de 20$ qui est plus fréquemment contrefait, suivi de celui de 100$», certifie M. Ayotte.

Pièce de valeur ou pas?

Depuis cinq ans, le Montérégien Jean Ledoux offre ses services d’évaluateur d’authenticité. Monnaie, billets de banque ou timbres, l’expert numismatique analyse minutieusement les pièces soi-disant de valeur qu’on apporte à La monnaie d’échange, son commerce ayant pignon sur rue à Greenfield Park.

Il achète de la monnaie en provenance de partout dans le monde. Il estime la valeur des pièces, des billets de banque et des timbres qu’on lui soumet. Il a développé une expertise en estimation. Il sait que les billets reconnus pour leur rareté peuvent constituer un cas de fraude. Certains billets portent une signature rare, donne-t-il en exemple.

Il recommande d’ailleurs aux gens de ne pas acheter de pièce ou billet provenant de la Chine, où il se fait beaucoup de contrefaçon. «Ils sont tellement bien faits que les gens s’y perdent», affirme M. Ledoux.

Ceux qui l’appellent veulent majoritairement faire évaluer l’argent et les pièces rares qu’ils ont en leur possession. Certains billets canadiens ainsi que des pièces de monnaie valent leur pesant d’or. En 1948, la Banque du Canada a émis un dollar en argent. Il s’agit de la pièce la plus rare sur le marché des collectionneurs. Elle vaut entre 1100 $ et 1200$.

Parmi les pièces canadiennes rares, signalons aussi les pièces d’un dollar en argent de 1945, de 1947, ainsi que le 50 cent émis en 1921, qui vaut de 35 000$ à 78 000 $. Une pièce de 5 cent de très petit format avait également été mise en circulation au cours de 1921, une pièce de valeur.

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