Aucune place pour la gêne… ni les bonnes manières

Aucune place pour la gêne… ni les bonnes manières

TESTÉ POUR VOUS. Cindy Girard et Jean-François-Éric Isabel ont tout d’un couple normal, à l’exception que leurs soirs de semaine ne se déroulent pas devant la télé mais plutôt à développer leur cours d’autodéfense pour femmes. Quatre membres de l’équipe de L’Express (toutes des femmes, il va sans dire) se sont rendues à leur domicile pour voir de quoi il en retourne.

Simple, accessible et efficace : c’est le mantra du cours d’autodéfense Ellie (nom qu’ils auraient donné à une future enfant). «On veut permettre à toutes les femmes de pouvoir se défendre, dans la plupart des situations, expose Jean-François-Éric. En tant que mari, fils et père de deux filles, je trouve que c’est très important.»

«Vous allez voir, au début vous allez être gênées, mais à la fin du cours vous allez vous dire »allez JF, viens-t’en !»», s’exclame un Jean-François-Éric très déterminé en mimant un boxeur prêt à bondir dans le ring. C’est que dans le cours d’autodéfense, il n’y a aucune place ni pour la gêne, ni pour les bonnes manières.

En théorie, ce n’est rien de particulièrement complexe, sauf que… «Nos parents nous enseignent à être polis, à bien agir en tout temps. Dans un contexte d’autodéfense, tout ça prend le bord. Il faut oublier la politesse et les bonnes manières, explique Cindy Girard. La personne qui vous attaque agit-elle respectueusement envers vous ?»

Il est vrai qu’étrangler ses collègues de travail ou des inconnus en tout consentement, en plus de faire tomber les derniers remparts de la politesse, est plutôt inhabituel. «N’hésitez pas à le frapper au corps. Si vous ne le faites pas correctement, je vais y aller et vous montrer», rigole Cindy.

Le cours d’autodéfense est basé sur cinq principes assez simples à respecter : bouger continuellement, être commis, contrôler son corps et assurer sa sécurité. La posture de base ? Les jambes fléchies et bien ancrées au sol, les bras près du corps, les pouces et les index qui se touchent. En somme, rien de très acrobatique mais efficace dans la plupart des situations que ce soit en face à face, au sol ou au mur. C’est avec un mélange d’accent espagnol et de mimiques que Jean-François-Eric réussit à transmettre son savoir avec humour.

En entrant dans le cours, il faut être conscient qu’il sera moins évident de faire les exercices avec une limitation physique. Toutefois, cela reste accessible à toutes.

Quelques bleus et éraflures plus tard, la consécration vient avec la dernière partie du cours : le test de pression. L’instructeur se met une sorte de haut rembourré, un casque et un protège-dents et invite chacune des membres de L’Express à se coucher au sol. Il faut simplement réussir à se lever dans une période de 30 secondes.

Le premier est un flop monumental : sous le stress, impossible pour la personne couchée au sol de se rappeler des précieux enseignements de Cindy et Jean-François-Eric. C’est donc le regard un peu défait et le corps vidé de toute énergie qu’une par une, les filles se sont relevées après 30 secondes.

Une gorgée d’eau et un rappel des principes plus tard, retour au sol. Cette fois, les quatre femmes sortent victorieuses de cet affrontement, principalement à cause d’une idée plus claire de ce qui doit être appliqué dans une situation d’urgence. L’autodéfense n’est plus une leçon, elle devient un réflexe. Les capacités physiques, malgré un gabarit modeste des quatre participantes, sont plus claires et plus assumées.

Qu’on pèse 115 ou 145 lbs, «chaque femme a le droit de se tenir la tête haute et d’assurer sa sécurité», avise Cindy Girard, elle-même de petite taille.

C’est donc le menton fier que les participantes sont retournées chez elle. Les jours suivants ont moins été une partie de plaisir…

 

Voici un vidéo mis en scène par Jean-François-Eric Isabel et Cindy Girard comme démonstration. 

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