Le conseil municipal préoccupé par le retrait d’une fresque religieuse

Le conseil municipal préoccupé par le retrait d’une fresque religieuse
Après les travaux

PATRIMOINE. Quatre des douze conseillers municipaux de Drummondville se sont opposés à une demande de permis visant la rénovation extérieure de l’école Saint-Louis-de-Gonzague. C’est que les travaux viendront modifier l’apparence du bâtiment et, du même coup, retirer une fresque religieuse.

Ces modifications sont préoccupantes pour les membres du conseil qui ne souhaitent pas voir effacer les traces du passé.

«Évidemment, on comprend et on adhère à tout principe de laïcité, de neutralité, de façon très générale, même très unanime au conseil. Cependant, ce qui nous préoccupe, c’est de voir que graduellement, on efface ces facteurs de mémoire, ces souvenirs qui sont importants pour notre collectivité alors que l’on retrouve ce que des professionnels nous disent être une œuvre d’art publique. Ce n’est pas quelque chose qui vient imposer des croyances», affirme Alexandre Cusson, maire de Drummondville.

«Je tiens à souligner ma préoccupation, mon malaise, à dire "est-ce que comme communauté, on va effacer tout ce qui nous a définis par le passé?". C’est pour moi une question de patrimoine (…) Je pense comme peuple, il faut être prudent, il faut continuer d’être accueillant, accommodant, mais il ne faut surtout pas s’effacer. Je souhaite donc qu’on évite d’aller continuellement dans cette direction-là», soutient-il.

Cette demande est d’autant plus préoccupante pour les élus alors qu’elle n’est pas la première en son genre. En fait, la Commission scolaire des Chênes (CSDC) avait formulé l’an passé au comité d’urbanisme de la Ville une demande pour l’école Saint-Nicéphore afin de retirer des fenêtres en forme de croix. Au dire de Jean-François Houle, président de la CSDC, il s’agissait là d’une question de consommation énergétique.

«Il fallait mettre des verres énergétiques et, pour ce faire, nous devions changer la structure», précise-t-il.

Celui-ci indique que la CSDC n’a aucune planification en ce qui a trait au retrait d’éléments patrimoniaux. Il partage d’ailleurs la position du maire et des élus.

«J’épouse tout à fait la préoccupation de M. Cusson. Ce n’est pas du tout dans la volonté des commissaires de retirer les traces du passé. Au contraire, ils ont un peu un rôle de fiduciaire au sens où ils doivent s’assurer de laisser à ceux qui vont nous suivre des éléments patrimoniaux qui subsisteront dans l’espace public. Or, il n’y a aucune planification en ce sens-là. Il faut toutefois comprendre qu’il y a des réparations nécessaires en lien avec la vétusté et la consommation énergétique des bâtiments, mais nous avons le souci de garder les éléments patrimoniaux dans la mesure du possible.»   

Bref, la décision de réaliser des rénovations extérieures à l’école Saint-Louis-de-Gonzague ne partait pas d’une volonté d’effacer la fresque. 

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