Richard De Blois, l’employeur préféré de Joël

Richard De Blois, l’employeur préféré de Joël
Richard De Blois

Samedi, c’était la journée internationale des handicapés. L’occasion était belle de souligner l’attitude d’ouverture de Richard De Blois, le propriétaire de six franchises Tim Horton, à Drummondville, qui n’a pas hésité à embaucher Joël malgré sa condition d’handicapé.

À Drummondville, tout le monde connaît Joël. Depuis 15 ans, il débarrasse les tables des clients, qui viennent boire un café et manger au Tim Horton ayant pignon sur le boulevard Saint-Joseph, près du marché public. Tout en travaillant, il converse avec les gens, ce qui a l’heur de plaire à chacun.

Mais Joël n’est pas tout à fait comme ses collègues de travail. Un manque d’air à la naissance lui a causé un léger retard intellectuel. Il a oublié de grandir, mais n’en demeure pas moins responsable. Chaque matin, il entre au boulot avec le sourire et affiche une mine joyeuse en retrouvant ses collègues et les clients réguliers. Joël a gardé toute la spontanéité de son enfance. Il n’a pas de filtre, ce qui le rend attachant.

C’est Richard De Blois qui dresse ainsi un portrait si positif de son employé. Jadis, le commerçant a travaillé comme préposé aux bénéficiaires dans le milieu hospitalier. Même s’il s’est éloigné du réseau de la santé, il est demeuré près de ses valeurs humaines.

En plus de Joël, deux autres employés ayant vu leur mobilité réduite à la suite d’un accident de travail sont à l’emploi de M. De Blois, qui a adapté les tâches à leurs capacités.

«C’est ma part sociale. Je m’implique dans toutes sortes de causes. C’est ma façon de redonner au suivant», commente l’homme d’affaires De Blois.

Adapter le travail

Ce dernier reconnaît que des employés comme Joël exige un encadrement, mais il ne s’en fait pas outre mesure avec cela. «On le laisse jaser, car il a établi une belle relation avec la clientèle. Avec le temps, il a établi sa routine. C’est même un modèle d’assiduité», assure-t-il.

Richard De Blois estime que la présence de Joël lance un message d’ouverture. «Ça ouvre l’esprit des employés. Ces gens-là, ils sont contents de faire partie de la société. Joël, lui, il ne chiale pas et il est reconnaissant. Son attitude m’impressionne», dit-il.

Mais il ne s’en cache pas, c’est grâce au support de SEMO, un organisme de soutien à l’emploi, que l’embauche d’un employé comme Joël a été possible. L’organisme partenaire d’Emploi-Québec défraie une partie du salaire d’un employé aux prises avec des limitations, qui nécessite un support ainsi qu’un suivi.

L’employeur De Blois paie le reste du salaire. «Si je pouvais, j’en embaucherais un par commerce», dit-il. Mais budget et bonne volonté ne s’arriment pas toujours. Et dans la restauration, entregent et efficacité sont tout de même des prérequis.

Le défi ? «Il faut choisir la bonne personne : quelqu’un qui ait le contact facile avec le public, avec lequel les autres employés établiront une chimie», indique M. De Blois.

Joël a su rallier tous les prérequis. Tous les clients l’aiment et sa présence prouve qu’un employeur qui brasse des affaires peut aussi avoir bon cœur.

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