Deux anciennes employées du Maxi condamnées

Deux anciennes employées du Maxi condamnées
La sentence a été imposée mardi

JUSTICE. Annie Dufort et Sylvie Therriault, deux anciennes caissières de l’épicerie Maxi et cie, ont fait face à la justice pour avoir omis de payer certains articles lors de transactions d’aliments et d’avoir fabriqué de faux reçus pour des retours de bouteilles, un méfait qui se chiffre environ à 245 $.

Les faits pour lesquels les deux dames ont été accusées se sont déroulés entre le 11 et le 17 décembre 2015. Cependant, d’autres transactions auraient été effectuées dès le début du mois de novembre de la même année, pour un montant total tournant autour de 500 $. C’est le visionnement de caméras de surveillance par l’agent de sécurité qui a permis de découvrir le stratagème des deux caissières, d’après la procureure de la Couronne, Me Vicky Smith. Aucune n’a d’antécédents judiciaires.

Annie Dufort, une citoyenne de Saint-Lucien âgée de 45 ans, et la Drummondvilloise Sylvie Therriault, 53 ans, devront payer une amende de 500 $ et dédommager leur ancien employeur de 250 $ chacune dans un délai de 10 mois. Une probation d’un an, pendant laquelle il leur sera interdit de se présenter au Maxi et cie, devra également être respectée.

La sentence de Sylvie Therriault n’a cependant pas fait l’unanimité. L’avocat de la défense, Me Beaulieu, a estimé qu’une absolution conditionnelle à un don de 400 $ à un organisme communautaire et un dédommagement de 250 $ à l’employeur serait raisonnable dans les circonstances. «Mme Therriault regrette énormément les gestes posés. Ce n’est pas une personne que vous allez revoir devant les tribunaux», a-t-il mentionné au juge Gilles Lafrenière lors des représentations sur la peine.

L’accusée de 53 ans a effectivement raconté son vécu depuis les événements au tribunal. Incapable de se trouver un emploi, elle vit désormais sur l’aide sociale mais n’attend que le moment où elle pourra gagner sa vie de nouveau. Elle a également vécu une dépression à la suite des événements. «Je me sens super mal, j’ai terriblement honte. Je le revis presque tous les jours. C’est une gaffe que je ne referai jamais», a exposé Sylvie Therriault, submergée par l’émotion.

«Ne faut-il pas penser aux regrets avant de commettre les gestes plutôt qu’après?», a néanmoins répondu le juge.

Me Beaulieu a aussi exprimé que, selon lui, le public ne serait pas choqué d’apprendre qu’une dame sans antécédents judiciaires et qui a toujours active au sein de la société puisse bénéficier de l’absolution conditionnelle. Il s’agit d’un point de vue que ne partageait pas la procureure de la Couronne, qui croyait plutôt qu’une amende de 500 $ et un dédommagement de 250 $, soit la même sentence qu’Annie Dufort, serait de mise dans les circonstances.

«Le véritable intérêt du public et des futurs employeurs de Mme Therriault est d’être au courant de l’abus de confiance qu’elle a fait. L’épicerie Maxi lui faisait confiance pour gérer l’argent des caisses. En plus, il y a eu préméditation et répétition des délits. Au contraire, le public serait choqué d’apprendre si elle s’en était sortie avec une absolution», a expliqué la procureure, en mentionnant toutefois qu’elle comprenait très bien la situation difficile de l’accusée.

Le juge Gilles Lafrenière a opté pour le point de vue de la Couronne et une harmonisation des peines, estimant que Sylvie Therriault ne rencontrait pas les critères nécessaires à une absolution conditionnelle. «Comme il a déjà été mentionné au tribunal, le vol est un fléau et il faut lancer un message clair. Dans ce cas-ci, un facteur aggravant est que le crime a été commis envers un employeur. Je ne dispose d’aucun élément tangible qui me permette de rendre un verdict d’absolution conditionnelle», a expliqué le magistrat à la cour, vendredi.

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