Optilab : l’APTS demande d’être consultée

Optilab : l’APTS demande d’être consultée

MOBILISATION. Des technologistes médicaux ont contesté, jeudi devant l’Hôpital Sainte-Croix, la méthode d’implantation du projet Optilab tout en affirmant haut et fort que la réforme des laboratoires ne pourra pas se faire sans eux.

«Nous sommes ici aujourd’hui en réaction à l’attitude du gouvernement et des dirigeants d’établissements face aux syndicats, a lancé d’emblée Sylvie Godin, répondante politique de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) pour la région Mauricie-Centre-du-Québec. On se souvient qu’à la fin septembre, le ministre Barrette et les directions d’établissement ont rencontré les représentants syndicaux et les employés pour exposer le déroulement du projet Optilab. En agissant ainsi, les directions ont outrepassé la façon de faire habituelle avec les organisations syndicales, parce que dans notre contrat de travail, on a une obligation de siéger à un comité pour discuter des problématiques d’une réorganisation comme celle-ci. Ça fait des mois et des années qu’on fait la demande et on ne le fait pas et la première chose qu’on sait, c’est qu’on s’adresse directement aux salariés. Ça ne se fait pas, surtout en pleine période de maraudage!»

C’est d’ailleurs en ce sens que le syndicat a déposé le 14 octobre dernier une plainte au Tribunal administratif du travail (TAT), au nom de la majorité des technologistes médicales, pour contester la méthode d’implantation du projet Optilab.

«On devrait travailler de concert (syndicat, ministère et directions) pour limiter les impacts qui sont nombreux et qui inquiètent grandement. Il faut voir comment on peut s’organiser», estime Mme Godin, indiquant que 55 technologistes travaillent à Drummondville.

Elle déplore aussi le manque de clarté au sujet des réelles économies que pourrait engendrer le projet.

«Le ministre Barrette dit qu’il y a 75 M$ récurrents à récupérer, mais quand on s’adresse aux directions d’établissements, elles sont incapables de chiffrer les économies potentielles. Est-ce qu’on peut s’asseoir et nous faire la preuve qu’il y aura des économies? Si on doit déplacer le personnel, payer de la formation et du transport additionnel pour les échantillons et mettre en place des nouveaux laboratoires ou nouvel équipement pour pallier les nouveaux besoins dans le laboratoire serveur, où elle est l’économie? On veut des réponses.»

L’APTS est au front depuis plusieurs mois afin que le gouvernement mette en place un moratoire sur Optilab. Près de 20 000 personnes ont signé la pétition initiée par l’APTS et plus de 50 municipalités et MRC endossent sa démarche et les appuis continuent de s’accumuler, notamment de la part des médecins.

«C’est sûr que le ministre Barrette est ferme dans sa position depuis le début, mais on a de plus en plus d’appuis et je pense que ça le fatigue beaucoup. C’est peut-être pour ça qu’il a réagi en septembre. Plus on est nombreux, plus on a de chance de peut-être limiter les dégâts et modifier l’ampleur du déploiement de ce projet-là», souligne en terminant Mme Godin. 

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