La potomanie cause la mort d’un Drummondvillois

La potomanie cause la mort d’un Drummondvillois
Coroner (Photo : Archives Ghyslain Bergeron)

Un rare cas de potomanie a mené au décès d’un Drummondvillois de 47 ans en février dernier, relève un rapport du coroner Yvon Garneau publié ce matin et dont L’Express a pris connaissance.

éLa potomanie se caractérise par un besoin irrépressible de boire constamment. Le potomane boit tout liquide à sa portée, principalement de l’eau.

Sylvain Noël Bougie est «décédé d’un œdème pulmonaire dans un contexte de potomanie chez un patient traité pour schizophrénie», de conclure le coroner après avoir investigué sur cet événement «exceptionnel» survenu le 26 février 2016.

Ce soir-là, Sylvain Bougie décide de rendre visite à des amis. Il a fumé un joint de cannabis avant de quitter sa résidence. On constate qu’il boit beaucoup d’eau durant la soirée, au moins une dizaine de verres d’eau.  Il semble plus lunatique que d’habitude, même si on le connaît déjà pour sa schizophrénie. Quelques minutes avant minuit, il tombe en convulsions et il fait un arrêt cardio-respiratoire.

On appelle le 911 et, entretemps, une amie lui fait le bouche-à-bouche tandis qu’un autre fait des massages sur sa cage thoracique. Les ambulanciers arrivent rapidement et poursuivent les manœuvres. Policiers et ambulanciers constatent une éjection abondante d’eau de la bouche de M. Bougie.

Le malade est transporté à l’Hôpital Sainte-Croix où les médecins observent à minuit et 20 qu’il est en asystolie (arrêt de la circulation du sang et de la respiration). Une réanimation cardio-respiratoire sera pratiquée en vain. Le décès est constaté à minuit et 34.

L’analyse du Centre de toxicologie de l’Institut national de santé publique du Québec a démontré qu’il y a eu une consommation récente de méthamphétamines et de cannabis en plus de deux médicaments, soit clozapine et sertraline. Dans ces deux derniers cas, la concentration dans le sang de la victime était élevée.

Le coroner fait aussi observer que Sylvain Bougie était suivi, depuis un an, par une travailleuse sociale du CIUSSS-MCQ, veillant à le renseigner et à le surveiller quant aux risques liés à ce trouble de type alimentaire. Il n’a jamais été question, selon les autorités médicales, d’être en présence d’un individu suicidaire.

«Il est exceptionnel, rapporte Yvon Garneau, qu’une potomanie entraîne un œdème pulmonaire (gonflement des poumons) selon les médecins que j’ai consultés, ce qui ne veut pas dire impossible».

Conclusion : décès accidentel.

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