Les toits verts : aménagements en émergence

Les toits verts : aménagements en émergence
L'entreprise Ladouceur a complété plusieurs projets de toits verts tel que celui-ci.

La popularité des toits verts n’est pas encore très visible à Drummondville, mais l’intérêt commence à se faire sentir, davantage du côté commercial que résidentiel. Chronique sur une vogue en émergence.

Comme son nom l’indique, le toit vert consiste à transformer sa toiture pour qu’elle accueille et fasse grandir des plantes, des fleurs. Au plan technique, différents types d’aménagements sont possibles et c’est à ce moment qu’interviennent des spécialistes pour offrir ce qui s’avère le plus judicieux, selon bien sûr les styles et les budgets.

«Il y a deux familles d’aménagement de toit», explique d’entrée de jeu Nathalie Blanchette, architecte paysagiste et gestionnaire de projet chez Ladouceur, une entreprise sise sur le boulevard Mercure. «Il y a le mode intensif et le mode extensif; le premier permet aux gens d’y vivre, comme on peut le faire par exemple sur le toit-terrasse de la Maison des arts, et le second a surtout pour objectif d’agrémenter la vue ou d’épater la galerie pour ainsi dire».

Dans les deux cas, il faut évidemment commencer par vérifier la capacité de charge du bâtiment, une évaluation qui doit être faite par un ingénieur en structure. «La capacité de charge peut être améliorée, soit par des poutres, soit par des solives. Il faut savoir qu’au Québec, les structures sont prévues pour absorber le poids de la neige, mais quand il s’agit d’étendre de la terre, plus pesante que la neige, on ajoute là un poids assez considérable», fait-elle remarquer.

Le choix de la terre est aussi un facteur qui a son importance, mais, auparavant, il faut avoir choisi le type de membrane. «Soprema, avec qui nous travaillons étroitement, offre la Sopradrain, qui est une membrane qui facilite le drainage (l’évacuation des eaux du toit). Un bon système d’irrigation permet une plus grande longévité du toit vert. Vient ensuite le choix des végétaux. Si la terre est plus épaisse, cela rend possible un plus grand choix de végétaux, toujours en rapport avec la capacité portante», souligne Mme Blanchette.

Pour la simple toiture végétale (extensif), plusieurs avantages écologiques, économiques et sociaux sont notables, notamment en ce qui a trait à la gestion des eaux pluviales et à la réduction de l’effet d’îlot thermique urbain, comme l’indique un document du ministère des Affaires municipales (MAMOT), qui ajoute que le toit vert est reconnu par la certification LEED (Leadership in Energy and Environmental Design). En Europe et aux États-Unis, des mesures incitatives ont déjà été mises en place pour en stimuler la construction.

Selon l’architecte paysagiste de Ladouceur, un autre avantage est l’écart de température appréciable qui survient à l’intérieur du bâtiment. «On peut constater un écart de quelques degrés, plus frais en été et plus chaud en hiver».

Y a-t-il un engouement pour les toitures vertes à Drummondville? «Ce n’est pas aussi remarquable que dans de grandes villes où les espaces verts sont rares au niveau du sol. Les gens du milieu commercial ont un intérêt plus marqué. Côté résidentiel, nous recevons beaucoup d’appels mais il y a aussi beaucoup d’abandons ou de reports. Mais on voit que l’intérêt gradue et que les gens s’informent. Le phénomène se compare un peu avec ce qui s’est passé avec les sous-sols dans les années 60», soumet Nathalie Blanchette. Selon elle, une idée intéressante serait d’aménager une bande de végétation sur le toit pour être vue de la rue. «Cela permettrait d’animer la ville», suggère-t-elle.

Elle estime qu’il faut prévoir un investissement minimum de 20 $ le pied carré pour développer un toit vert.

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