Taxi : «des illégaux régionaux prolifèrent»

Taxi : «des illégaux régionaux prolifèrent»

COMMERCE. Il n’y a pas de UberX à Drummondville. Mais l’idée a fait des petits qui sont devenus des concurrents beaucoup plus sournois pour l’industrie légale du taxi local.

«On n’a pas à se battre ici contre UberX, qui n’est pas présent à l’extérieur des grands centres, explique Charles Lambert, copropriétaire de Taxi Central, mais la lenteur du gouvernement à réagir à l’endroit du taxi illégal a engendré toute une industrie souterraine de taxi déloyal».

Même si le gouvernement du Québec va adopter d’ici la fin de la session, prévue dans deux semaines, le projet de loi 100 qui sera plus sévère face aux activités d’UberX, le mal est fait : depuis un an, des initiatives individuelles ont proliféré de façon exponentielle à Drummondville.

Charles Lambert tient à le dénoncer énergiquement. «L’inaction du gouvernement aura finalement donné le feu vert à toute une industrie souterraine de taxi illégal. Ces gens-là se sont même permis de s’afficher, tant sur Facebook que directement dans les CHSLD, les résidences pour personnes aînées ou autres établissements abritant une clientèle captive. On a vu de la publicité affichée devant les bars en fin de soirée, prétextant offrir des services de raccompagnement sans toucher votre voiture. S’ils ne ramènent pas votre voiture, ça devient du taxi, du taxi illégal. Ainsi, tant les services de retour sécuritaire que les Taxi Roger, Taxi Yves, Taxi Gaetane, Taxi Benoit et autres indépendants du genre font allègrement ce que l’on reproche à UberX, soit du transport rémunéré de personnes à l’aide d’une automobile. Même dans ses termes actuels, la Loi concernant les services de transports par taxi est on ne peut plus claire. L’article 4 dit que : «Pour offrir un transport rémunéré de personnes à l’aide d’une automobile, une personne doit y être autorisée par un permis de propriétaire de taxi».

Selon le propriétaire de Taxi Central, ce phénomène touche non seulement Drummondville mais également toutes les villes d’envergure n’ayant pas encore vu apparaître les services d’UberX sur leur territoire.

Charles Lambert rappelle qu’en région, un seul permis de taxi coûte au-delà de 90 000 $ et jusqu’à 180 000 $ dans certaines villes, sans compter toutes les exigences en matière d’immatriculations et d’inspections des véhicules et aussi en matière de formation et de vérification des antécédents criminels de tous les chauffeurs. «Si la police enquête sur chacun de nos chauffeurs, ça doit être parce que c’est un travail sérieux qui doit être sécuritaire», dit-il.

«Ce qui est encourageant, c’est que la nouvelle loi sera plus stricte. Les pénalités actuellement dérisoires de 350 $ à 1 050 $ passeront 2 500 $ à 25 000 $. En plus, le minimum de 2 500 $ pour une première infraction passera à 5 000$ et à 7 500$ pour toute récidive additionnelle. Ça va faire en sorte que les contrôleurs routiers (SAAQ) seront plus motivés à faire appliquer la Loi et ainsi contrer le taxi illégal», de préciser l’homme d’affaires. «Ça va certainement en faire réfléchir plusieurs, étant donné que la nouvelle loi permettra, et ça c’est très important, la saisie de permis de conduire».

Taxi Central a entrepris une campagne de sensibilisation auprès des principaux restos et bars de Drummondville avec le slogan «Ici, on fait affaires avec le taxi». Selon M. Lambert, les démarches entamées jusqu’à maintenant sont très positives et tous souhaitent soutenir l’industrie drummondvilloise du taxi.

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