Centrexpo : «Il faut que circule la vraie information» – Geneviève Milot

Centrexpo : «Il faut que circule la vraie information» – Geneviève Milot
Geneviève Milot et sa sœur Caroline (assise) sont propriétaires de quatre hôtels

HÔTELERIE. Les propriétaires de l’Hôtel Le Dauphin n’envisagent pas du tout de déposer une mise en demeure à l’endroit de la SDED, comme l’a fait l’Hôtel Best Western Universel, pour perte de revenus occasionnée par le Centrexpo, mais elles souhaitent une plus grande transparence dans les informations à être partagées.

Geneviève Milot, copropriétaire avec sa sœur Caroline du Dauphin de Drummondville, adopte une attitude moins guerrière face à la présence du Centrexpo, mais n’en dénonce pas moins une façon de faire qui pourrait être grandement améliorée.

«Non, nous ne lancerons pas des avocats là-dedans. Ce n’est pas dans les habitudes de la famille. Ça fait 52 ans que nous sommes dans l’hôtellerie et notre force c’est d’accueillir le monde, ce que nous allons continuer à faire. Dans le cas du Centrexpo, il est clair que sa mission n’est pas de prendre des événements de 20 personnes. Moi j’ai 27 salles de réunions à louer et j’en ai 10 autres au Quality Suites. C’est rentable pour nous de louer ces salles car nous avons du personnel sur place à la journée longue, ce n’est pas le cas du centre de foires. J’ai constaté que la location d’une salle pour 20 personnes au Centrexpo est le même prix que nous, soit 170 $. Dans les grandes villes, il existe des ententes qui font que c’est le privé qui prend les petits groupes», a fait observer celle qui est aussi copropiétaire d’un hôtel à Québec (Dauphin) et à Lévis (Quality Suites).

Selon elle, le vrai défi pour les hôteliers c’est l’hébergement. «C’est bien de recevoir des gens pour des réunions, mais ils ont, dans la majorité d’entre eux, la possibilité de retourner souper chez eux. Drummondville est géographiquement bien située mais cet avantage joue dans les deux sens. De plus, les compagnies gèrent de façon plus serrée et la chambre d’hôtel n’est plus payée aussi facilement par les employeurs. Chaque chambre louée est un gain, une à la fois».

Quant à l’offre, elle souligne que, durant les Jeux du Québec, «on n’a pas manqué de chambres, je me demande bien quel événement ça va prendre pour qu’on en manque».

La femme d’affaires est d’avis que le Centrexpo doit faire l’objet d’une concertation. «Il faut apprendre à le travailler intelligemment. En collaboration avec la Ville. Il faut que circule la vraie info. Nous avons un serveur commun (Drop Box) qui est accessible aux hôteliers et qui est géré par le Centrexpo. On devrait trouver là-dedans tous les événements qui sont réservés et ceux qui sont en devenir. Malheureusement, les informations à ce sujet dans le serveur sont incomplètes. Dans notre domaine, les événements commencent par être tentatifs. Il peut même arriver par exemple que le Best Western va m’appeler pour me demander si j’ai 100 chambres à lui réserver pour un grand événement qui exige 200 chambres. Je lui réserve jusqu’au moment où c’est officiel ou annulé. Il est impératif pour nous, les hôteliers, de savoir ce qui se passe en termes de réunions, de salons ou de foires. Pour le mois d’avril par exemple, il y a cinq ou six événements au Centrexpo qui ne sont pas inscrits dans le «Drop Box»; nous le savons parce que les clients nous appellent pour louer des chambres en marge de tel événement et nous avons l’air tata parce que nous ignorons de quoi il s’agit».

Un mot pour préciser que la mise en demeure envoyée à la Société de développement économique de Drummondville (SDED), propriétaire du Centrexpo, par Étienne Houle, de l’Hôtel Best Western, date du mois d’octobre et qu’il n’y a pas eu de suite devant les tribunaux, comme l’a indiqué le directeur général Martin Dupont.

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