Une année fertile en rebondissements chez les Voltigeurs

Une année fertile en rebondissements chez les Voltigeurs

HOCKEY. En l’espace de seulement douze mois, l’organisation des Voltigeurs de Drummondville aura vécu de nombreux coups de théâtre ponctués de plusieurs départs et arrivées qui ont provoqué autant d’élans d’espoir et d’autres moments de vive déception. Retour sur une année fertile en rebondissements qui n’aura laissé personne indifférent dans le petit monde de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).

Pour mieux comprendre où en sont rendus les Voltigeurs en cette fin d’année 2015, il faut remonter à il y a un an, au moment où la direction du club s’engage résolument dans un grand virage jeunesse qui, l’espère-t-elle, permettra d’accélérer le processus de reconstruction déjà entamé quelques mois plus tôt. Réagissant à un début de saison difficile marqué par de nombreuses blessures, le directeur général Dominic Ricard se résolut donc, en décembre 2014, à sacrifier ses vétérans les plus aguerris dans l’espoir d’améliorer le futur de l’organisation.

Le départ du capitaine Charles-David Beaudoin et du gardien Louis-Philip Guindon vers Rimouski et celui de Jérome Verrier vers Québec plongent alors l’équipe, déjà fragilisée, dans une grande spirale d’insuccès en deuxième portion de saison régulière. Pourtant encore relativement bien positionnés dans la course aux séries au début de l’année 2015, les protégés de l’entraîneur-chef Martin Raymond voient leur confortable avance au classement fondre comme neige au soleil dans les semaines suivantes. La désertion de trois attaquants affecte encore davantage la profondeur de l’organisation, qui devra compléter la saison avec seulement deux vétérans de 20 ans. Devant le filet, l’inexpérience du duo Joe Fleschler–Anthony Brodeur place les jeunes Voltigeurs dans une situation encore plus vulnérable.

Demeurant la tête haute dans l’adversité, mais incapables de freiner cette véritable descente aux enfers, les Drummondvillois glissent jusqu’au 17e et avant-dernier échelon du classement général. Leur récolte de 56 points, l’une des pires dans l’histoire de la concession, les prive d’une place en séries éliminatoires pour la première fois en sept ans.

Échanges et congédiements

Dans l’espoir d’oublier rapidement cette campagne de misère et mettre la table pour l’an 2 de la reconstruction, les Voltigeurs procèdent à plusieurs mouvements durant la période estivale, nommant d’abord Joey Ratelle comme capitaine de l’équipe et accordant des prolongations de contrat aux entraîneurs Martin Raymond et Louis Robitaille. Dominic Ricard met ensuite la main sur l’attaquant étoile Anthony De Luca, qui lui fera toutefois rapidement faux bond en signant un contrat dans la ECHL.

Après avoir fait de William Poirier leur premier choix au repêchage, les Voltigeurs sélectionnent un autre attaquant prometteur, le Russe Kristian Afanasyev, lors de l’encan européen. Avant le début de la saison, les Drummondvillois procèdent aussi à plusieurs transactions, obtenant les services de Jérémy Bouchard, William Couture, Justin Guénette et Nicolas Lachance, ce qui signifie notamment le départ de Julien Carignan-Labbé et Joe Fleschler. Ricard offre également un essai à Félix Girard, mais lui préfère Jasmin Boutet quelques semaines plus tard.

À la surprise générale, les Voltigeurs connaissent un début de saison canon, remportant 10 de leurs 12 premiers matchs. L’équipe traverse toutefois un long passage à vide dans les semaines suivantes, durant lesquelles elle perd les services de Jérémy Bouchard, rentré à la maison afin d’entamer une réflexion sur son avenir dans le hockey, et de Joey Ratelle, victime d’une entorse à une cheville qui tardera à guérir. La situation devant le filet a également de quoi inquiéter.

Puis, en fin de soirée le 14 novembre, c’est la stupeur à travers la LHJMQ. Au retour d’un voyage à Chicoutimi, le pilote Martin Raymond et son adjoint Louis Robitaille sont congédiés, Dominic Ricard invoquant que l’équipe a besoin «d’un leadership différent» pour retrouver son identité. S’ensuivent alors deux semaines d’incertitude alors que plusieurs candidats au poste d’entraîneur-chef se désistent et que d’autres sont écartés, forçant finalement Ricard à prendre l’intérim pour le reste de la saison. Pour l’appuyer dans ses tâches, Ricard embauche Jean-François Grégoire, du Titan d’Acadie-Bathurst, comme entraîneur-associé. L’homme de hockey sherbrookois ne cache pas son ambition de prendre les commandes de l’équipe à la fin de la campagne.

Au moment d’écrire ces lignes, à la mi-décembre, les Voltigeurs montrent un dossier de ,500 et gravitent au milieu du classement général. Malgré les nombreux revirements de situation et une vulnérabilité bien palpable, l’équipe se retrouve donc exactement là où les observateurs les plus avertis la voyaient. L’objectif de l’organisation pour cette saison, celui de présenter un visage compétitif et de franchir la première ronde des séries, semble toujours atteignable, tout comme celui de se hisser au rang des clubs prétendants aux grands honneurs en 2016-2017. Reste maintenant à voir quelle direction prendra l’organisation durant la période des échanges du temps des Fêtes…

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