EXCEPTION. Le Drummondvillois Karl Lavoie a réalisé jeudi un des plus grands exploits du milieu automobile, soit d’atteindre le million de kilomètres avec sa Jetta GL 1991, une véritable boîte à souvenirs.
C’est avec ses parents et sa copine à bord qu’il a franchi le seuil de la porte de Volkswagen Drummondville devant une trentaine de personnes.
Il tenait à être accompagné de son père et sa mère puisqu’ils sont en quelque sorte les maîtres d’œuvre de cet achat.
«Je me cherchais une voiture pour aller à l’université à Sherbrooke, une auto bien sûr usagée, mais fiable et sécuritaire. Nous avons vu la Jetta, un peu plus cher que le budget, mais mes parents ont accepté de m’aider», explique-t-il.
«Pour nous, en tant que parents, l’essentiel c’est que Karl ait entre les mains une auto fiable et économique. Il a toujours aimé aussi les voitures au diesel, car ses oncles avaient des camions au diesel», souligne René Lavoie, son père.
C’est le 19 décembre 1996 que la transaction au coût de 7300 $ a été réalisée, au grand bonheur de cet étudiant pour qui des centaines d’heures de plaisir à conduire cette voiture l’attendaient. À cette époque, l’odomètre affichait 176 000 kilomètres.
De l’aveu même de ce jeune homme de 36 ans, le défi d’atteindre les six zéros au compteur est arrivé bien des années plus tard.
«Un moment donné, quand tu atteins 500 000 kilomètres, tu arrives à un point de non-retour. Je me suis donc convaincu chaque fois d’aller plus loin et vers 700 000, j’ai fixé l’objectif», affirme-t-il, toujours satisfait de sa belle Allemande qui a été assemblée il y a 25 ans maintenant.
Celui-ci dit avoir «frappé un bon véhicule», mais l’entretien préventif y est aussi pour beaucoup.
«J’ai toujours opté pour de l’huile synthétique et à chaque plein d’essence, j’ajoutais quelques millilitres d’additif», indique celui qui ne se considère toutefois pas comme un amateur d’auto et un "frotteux".
Fait intéressant, la voiture d’un rouge éclatant se compose encore de plusieurs pièces d’origine, telles que la pompe à injection, le turbo compresseur, les sièges chauffants, le compresseur à air climatisé et… le moteur qui a été réusiné à 858 000 kilomètres. Un cellulaire avec cordon a même été installé vers les années 1990 puisque le jeune homme voyageait beaucoup.
D’aventure en aventure
Dans ses belles années, Karl Lavoie pouvait rouler 90 000 kilomètres annuellement. Il faisait l’aller-retour entre Drummondville et Sherbrooke presque tous les jours et travaillait à Montréal le week-end.
Aventureux de nature et aimant faire de la route, il n’était pas rare pour lui et ses amis de se rendre, entre deux cours par exemple, au Vermont simplement pour y mettre de l’essence.
«Un jour, nous sommes allés souper à Boston, une autre fois je me suis rendu au Nouveau-Brunswick. Il y a vraiment plein de beaux moments!», raconte-t-il avec un large sourire et les yeux pétillants.
Il se souvient par surcroît de l’endroit où il a franchi chacun des 100 000 kilomètres.
«Par exemple, j’étais au Irving de la rue King Ouest à Sherbrooke lorsque j’ai atteint les 300 000 kilomètres. Je roulais sur l’autoroute 30 à la hauteur de Verchères lorsque l’odomètre a tourné aux 700 000 kilos», précise-t-il.
Maintenant que sa voiture a fait le tour du compteur, Karl Lavoie est bien conscient qu’il devra la laisser partir un jour ou l’autre, mais pas tout de suite.
«J’ai déjà une autre voiture, mais elle n’a pas la même valeur sentimentale. C’est sûr que je ne veux pas étirer la sauce avec ma Jetta, car comme on dit, le temps a fait son œuvre, mais je vais la garder encore un peu», laisse-t-il entendre, en spécifiant qu’il n’a jamais eu connaissance qu’un autre Québécois ait atteint cet impressionnant chiffre.
«Le client qui suit Karl a maintenant 300 000 kilomètres. Je n’ai jamais vu ça et ce moment qu’on vit aujourd’hui, c’est comme une Coupe Stanley, on ne sait pas si cela va se reproduire», expose Nathalie Boies, propriétaire de Volkswagen Drummondville.
Du côté de CAA-Québec, ce phénomène est «assez rare».
«En moyenne, une voiture au Québec parcourt 16 800 kilomètres par année. Malgré le fait que le parc auto au Québec a en moyenne huit ans, une voiture bien entretenue peut aller facilement au-delà de ça et atteindre les 300 000 kilomètres», précise Rébecca Salesse, conseillère en communication, en soulignant que «certaines marques, dont Volkswagen, ont des clubs pour les véhicules à haut millage».
Soulignons en terminant que le fier conducteur a appris jeudi que Volkswagen Canada en collaboration avec la concession drummondvilloise lui remettait un chèque cadeau de 10 000 $ applicable sur son prochain achat.
