Immigration Canada leur refuse l’aide «familiale» dont ils auraient tant besoin

Immigration Canada leur refuse l’aide «familiale» dont ils auraient tant besoin
Chantal Gaudreau et son mari Jose Luis Prieto Diaz souhaitent que l'oncle et la tante de leur fille obtiennent d'Immigration Canada la permission de passer l'été à Drummondville pour leur permettre de souffler un peu.

Chantal Gaudreau fait des pieds et des mains pour que sa fille atteinte de paralysie cérébrale, âgée de neuf ans, soit gardée et accompagnée durant la période estivale par son beau-frère et sa belle-sœur, qui sont Cubains, mais elle n’arrive pas à leur faire obtenir un simple visa de visiteurs d’Immigration Canada.

Canadienne d’origine et mariée à Jose Luis Prieto Diaz, un Canadien d’origine cubaine, Chantal Gaudreau ne comprend pas pourquoi il est si difficile, voire impossible, d’obtenir d’Immigration Canada l’autorisation qui permettrait à deux membres de la famille de son conjoint, Victor Ulises Prieto Diaz et sa femme Rosa Meneses Perez, de passer deux mois à Drummondville, pour prendre soin de sa fille, une tâche quand même épuisante d’un point de vue physique et psychologique.

«Mes parents vivent ici et ils nous ont beaucoup aidés depuis la naissance de notre fille, mais ils sont maintenant âgés et ne peuvent plus nous aider autant. Lors d’un récent séjour à Cuba où nous avions amené notre fille, le frère de mon conjoint et sa femme ont pris soin d’elle et sont prêts à venir à Drummondville pour s’occuper d’elle durant une dizaine de semaines. Ce sont les personnes idéales pour nous apporter du soutien, car ils ont l’entière confiance de notre enfant qui ne peut pas parler. Nous avons essayé d’obtenir des visas de visiteur pour qu’ils puissent venir passer les étés ici, mais c’est toujours refusé», raconte-t-elle en rappelant que trois demandes ont été faites à l’ambassade canadienne à Cuba. Une demande coûte 100 dollars.

«Je ne vois vraiment pas en quoi ça dérange le gouvernement que mon beau-frère et ma belle-sœur viennent ici nous aider, ce qui ne coûterait rien à l’état puisqu’ils seraient hébergés et nourris chez nous. Ils sont allés trois fois à l’ambassade canadienne et, la dernière fois, ils étaient environ 75 à faire une demande pour un visa de visiteurs au Canada. Seulement cinq ont été acceptées. Les 70 autres ont perdu ces 100 dollars, pour un total de 7000 $. Cet argent est allé où?» de questionner Chantal Gaudreau.

Elle a fait appel au député François Choquette (réélu le 19 octobre) pour qu’il l’aide. Elle a écrit une lettre aux lecteurs de L’Express, publiée le 25 septembre dernier, pour exprimer sa frustration : «J’ai dû téléphoner, écrire des courriels, écrire sur sa page Facebook, téléphoner encore pour enfin avoir quelqu’un qui me répond. Et lorsque j’ai fini par obtenir une rencontre, je me suis fait dire qu’il n’y avait rien que M. Choquette puisse faire. Il ne pouvait pas intervenir en aucun cas. J’étais sceptique. Je ne pouvais pas croire qu’il ne pouvait pas faire des appels ou plaider ma cause auprès d’Immigration Canada… Bref, j’ai de la difficulté à le croire lorsque M. Choquette dit que les personnes vivant avec un handicap sont une priorité».

Le député néo-démocrate connaît très bien ce dossier. «J’ai toutefois un inconfort à en parler publiquement, dit-il. Les précisions que je devrais apporter pour bien expliquer la situation sont d’ordre confidentiel. Elle a raison, les visas sont difficiles à obtenir. Sous le gouvernement conservateur, les conditions pour obtenir un visa de visiteurs ont été renforcées. En plus, Cuba est un pays qui est sous une surveillance accrue. J’espère qu’avec les libéraux nous aurons une plus grande ouverture», a souhaité M. Choquette, qui se dit bien conscient que son rôle est «de travailler avec les gens».

Immigration Canada

À Immigration Canada, L’Express a voulu connaître les critères pour l’émission de visa de visiteurs. On nous explique que «les individus qui font une demande de résidence temporaire (visa de visiteur ou visa de touriste, c’est la même chose) doivent convaincre l’agent de visa qu’ils rencontrent plusieurs critères, y compris : avoir assez d’argent pour subvenir à leurs besoins (et les membres de leur famille, le cas échéant) pendant leur séjour au Canada ; avoir suffisamment de liens avec leur pays d’origine ; quitter volontairement le Canada à la fin de leur séjour autorisé; et respecter toutes les autres exigences de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés».

Toutefois, là où s’installe le doute dans l’esprit de Chantal Gaudreau, c’est que les «les demandes de visa sont évaluées au cas par cas», comme nous l’a confirmé Nancy Caron, porte-parole au Service des communications à Immigration Canada. Elle précise : «Les décisions sont prises par des fonctionnaires hautement qualifiés conformément à la loi canadienne. Il incombe au demandeur de convaincre l’agent des visas qu’il remplit les critères d’admissibilité pour l’obtention du visa de résidence temporaire. Les ressortissants étrangers qui souhaitent venir au Canada en tant que résidents temporaires doivent démontrer qu’ils respecteront les conditions applicables aux résidents temporaires».

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