Houston appelle Drummondville

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INSPIRATION. Grâce à la magie de la technologie, une centaine d’élèves du secondaire du Collège Saint-Bernard ont eu la chance d’échanger avec l’astronaute québécois David Saint-Jacques, lundi, sur différents aspects de son métier.

L’échange s’est fait par visioconférence (Skype) alors que l’astronaute de l’Agence spatiale canadienne (ASC) se trouvait à Houston, au Texas. Il s’est d’abord brièvement présenté en décrivant, entre autres, son parcours peu commun. Celui-ci a commencé sa carrière comme ingénieur biomédical pour ensuite devenir médecin de famille dans un village à la baie d’Hudson. Il a finalement été recruté en mai 2009 par l’ASC pour devenir l’un des 14 membres de la 20e classe d’astronautes de la NASA.

«Les astronautes ont toujours été un modèle pour moi. Je me rappelle également que j’étais abasourdi de savoir qu’on pouvait marcher sur la lune. Je n’ai jamais pensé que je deviendrais un jour astronaute, mais j’ai été en quelque sorte mené par ce fantasme sans nécessairement faire des choix en fonction de le devenir», a-t-il expliqué.

Une trentaine d’élèves ont pu lui poser une question. On lui a d’ailleurs demandé quelles caractéristiques doit avoir une personne qui aspire devenir astronaute et par quel parcours doit-elle passer.

«Auparavant, les astronautes étaient tous à l’origine des militaires. Maintenant, je dirais que la moitié l’est et les autres sont des scientifiques (médecins, biologistes, professeurs, etc.). Il faut également avoir une bonne santé, être athlétique en plus d’être quelqu’un qui est capable de prendre ses responsabilités et des décisions. Il faut aussi être en mesure de vivre avec celles-ci», précise-t-il. Il a aussi fait savoir que tous les astronautes en devenir doivent apprendre le russe et doit parler l’anglais.

«Avez-vous peur d’aller dans l’espace?», a demandé un garçon.

«Un astronaute, c’est comme un policier, un pompier ou un militaire. La peur l’envahit parfois, mais il ne faut pas qu’elle le paralyse. L’entraînement que nous avons sert entre autres à se préparer face aux dangers. Il faut aussi se poser constamment des questions pour savoir comment réagir», a-t-il indiqué. Soulignons que si tout se déroule comme prévu, M. Saint-Jacques ira dans l’espace d’ici 2024, comme l’a annoncé le ministre fédéral de l’Industrie, James Moore, en juin dernier.

Par ailleurs, celui-ci a affirmé qu’il était en faveur du tourisme spatial et que cela «n’occasionne pas de problème aux astronautes en général». Il a également mentionné que 15 000 personnes travaillent à la salle de contrôle du Centre spatial de Houston et qu’il y a de plus en plus de femmes au sein des équipes.

Un autre élève l’a questionné sur la colonisation de la planète Mars, à savoir si c’était possible.

«Tout est possible, mais ce serait extrêmement difficile étant donné qu’il n’y a pas beaucoup d’eau et que la pression atmosphérique est trop basse pour favoriser la vie. Je ne nous le souhaite donc pas. Je souhaite plutôt que l’Humain sera assez intelligent pour sauver notre planète qui est de loin la meilleure place de l’univers pour y vivre», a-t-il soutenu.

Marié et père de deux enfants, l’astronaute se considère chanceux d’avoir été recruté en 2009. Le partage du temps entre la vie familiale et son travail est «un défi de tous les jours», à ses dires.

«Ce serait tentant d’être au poste 24 heures sur 24, mais je perdrais rapidement le contrôle. L’équilibre est la clé du succès. Comme dans un avion, il faut que tous les cadrans soient dans le vert pour préserver l’équilibre», image-t-il.

Finalement, l’astronaute de 45 ans originaire de Saint-Lambert a lancé un message inspirant rempli d’espoir aux jeunes. «Entre 20 et 30 ans suffisent encore pour être en mesure d’aller sur Mars. Moi, je suis trop vieux pour me permettre de rêver, mais pour votre génération, c’est tout à fait légitime de le faire! Je vous encourage à poursuivre vos rêves, vos études et votre cœur», a-t-il exposé.

Soulignons que cette conférence a été organisée dans le but d’inspirer les jeunes et de les sensibiliser aux sciences et à la technologie.

«C’est une chance d’avoir pu offrir ça aux élèves et pour moi, en tant qu’enseignant, je m’en réjouis», expose Steve Desfossés, enseignant en physique.

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