Alors que Postes Canada est en train d’éliminer progressivement le service de livraison à domicile, la société d’État est en pleine période de recrutement de nouveaux facteurs. Sur sa page Web, une centaine de postes temporaires sont affichés pour la grande région métropolitaine.
Le président de la section locale de Montréal du Syndicat des travailleurs des postes, Alain Duguay, explique que Postes Canada recrute et embauche constamment depuis un an et demi, parce que «les nouvelles conditions de travail poussent les recrues à abandonner».
Rappelons que Postes Canada annonçait en décembre 2013 sa nouvelle stratégie. D’ici cinq ans, la société d’État délaissera complètement la livraison à domicile au profit des boîtes postales communautaires. La réduction de 6000 à 8000 postes de facteurs se fera par attrition.
«Le taux de roulement est très élevé, très peu de nouveaux restent, je dirais que c’est seulement 10% d’entre eux», raconte sous le couvert de l’anonymat un facteur permanent qui travaille sur le territoire de Montréal depuis trois ans.
Une affirmation que réfute Anick Losier, porte-parole de Postes Canada, qui soutient que «le taux de roulement en terme d’embauche est le même depuis cinq ans».
Selon les facteurs consultés, Postes Canada a un sérieux problème de rétention de ses employés.
Charles-Étienne Desmarais a été facteur pendant un an et demi. Il a quitté en septembre dernier parce qu’il n’en pouvait plus. «Marcher 20 km par jour, avoir un horaire instable, sur appel, la pression de mes supérieurs, pour 19 dollars et des poussières de l’heure, non merci!»