Simoneau : «J’ai eu peur pour ma tête»

Simoneau : «J’ai eu peur pour ma tête»
Xavier Simoneau (Photo : Jonathan Habashi)

HOCKEY. Xavier Simoneau revient de loin. Cinq jours après avoir été terrassé par une mise en échec à la tête de Mikaël Robidoux sur la glace du Centre Marcel-Dionne, le petit attaquant des Voltigeurs est conscient de l’avoir échappé belle.

C’est en se déplaçant avec précaution que Simoneau s’est présenté devant le journaliste de L’Express, jeudi, peu après une séance de traitements avec le thérapeute athlétique Andrew Oddy.

«Je n’ai rien de majeur. Je me sens mieux de jour en jour. Au début, je ne sentais pas trop de progression dans mon état, mais là, j’en vois une. Disons qu’après avoir passé la nuit à l’hôpital, j’étais pas mal raqué. J’avais l’air d’un monsieur bossu! Aujourd’hui, je bouge mieux. Je sens que je suis sur la bonne voie», a exprimé l’athlète de 17 ans d’entrée de jeu.

Malgré la force de l’impact et le fait qu’il ait chuté durement sur la patinoire, Simoneau assure n’avoir ressenti aucun symptôme de commotion cérébrale jusqu’à présent. À l’âge de 14 ans, le jeune homme a déjà subi une sévère commotion sur un contact semblable alors qu’il évoluait avec l’Intrépide de Gatineau, dans le circuit midget AAA.

«Contrairement à cette fois-là, je ne ressens aucun mal de tête. D’ailleurs, je n’ai pas perdu conscience. Je me souviens de tout ce qui est arrivé. Ma tête va bien. C’est ça le principal. La tête, c’est important, bien au-delà du hockey. Je peux dire que j’ai été un peu chanceux dans ma malchance.»

Revenant sur les secondes et les minutes suivant l’incident, Simoneau confie avoir traversé des moments inquiétants. «Je ne l’ai vraiment pas vu venir. Il était dans mon angle mort et il y avait un défenseur proche de moi. Ça s’est passé vraiment vite. Quand je suis tombé sur la glace, je suis resté figé un peu. J’ai eu peur pour ma tête. C’est sûr que c’est inquiétant d’être transporté sur une civière, mais rendu à l’hôpital, j’ai vite été rassuré. Tous les résultats des tests étaient négatifs. On m’a dit de ne pas m’inquiéter», a-t-il expliqué en faisant notamment référence à une éventuelle blessure cervicale.

Xavier Simoneau a traversé des moments angoissants après avoir encaissé cette mise en échec de Mikaël Robidoux. (Photo d’archives, Ghyslain Bergeron)

Présents en grand nombre dans les gradins pour le week-end d’ouverture, les proches de Simoneau ont également vécu des moments angoissants. «C’est sûr que ça fait peur quand ton fils part en ambulance. Les membres de ma famille m’ont accompagné à l’hôpital. Ils ont gardé leur calme eux aussi.»

Questionné au sujet des propos de Patrick Roy, qui a cherché à défendre le geste de Robidoux, ainsi que sur la décision de la LHJMQ de suspendre le vétéran des Remparts pour une durée de 15 matchs, Simoneau a préféré miser sur la discrétion.

«Patrick Roy a le droit de dire ce qu’il veut. C’est vrai que des incidents comme celui-là font partie du hockey, mais on veut aussi en voir moins. Quant à la suspension, ce n’est pas à moi de juger de ça. La Ligue a fait son travail et je vais me concentrer sur le mien. Je ne veux pas revenir là-dessus», a-t-il affirmé, en précisant qu’il n’a regardé la vidéo de l’incident qu’une seule fois.

«Dans mon esprit, c’est déjà chose du passé. Je veux vraiment regarder vers l’avant pour revenir en force. C’est sûr que j’ai hâte de retoucher la glace, mais c’est un peu tôt pour fixer une date de retour au jeu. Je prends les choses au jour le jour.»

Le choix de première ronde des Voltigeurs en 2017 croit-il qu’un tel événement aurait pu être évité si Morgan Adams-Moisan évoluait encore à Drummondville? La saison dernière, le colosse imposait le respect à chacune de ses présences aux côtés de Simoneau.

«Je ne pense pas. Même si Morgan avait été là, ça n’aurait rien changé. Il n’aurait pas pu empêcher le coup. Il aurait pu me défendre après, comme Nicolas Guay l’a fait. D’ailleurs, je le remercie grandement. Ça démontre que notre équipe se tient ensemble. Chacun de nos joueurs est capable de jouer son rôle. Avec ce groupe, je pense qu’on est capable de gagner un championnat», a affirmé le numéro 81 des Voltigeurs, qui n’a pas été contacté par Robidoux depuis l’incident.

Chose certaine, Simoneau n’entend pas changer son style de jeu lorsqu’il renouera avec l’action.

«Je suis connu comme un joueur combattif, capable d’amener de l’énergie à l’équipe. Jamais au monde ça ne va changer. Je vais rester le même joueur. D’ailleurs, après ma commotion dans le midget, je n’ai pas changé mon style.»

L’état de santé de Simoneau continuera d’être évalué sur une base quotidienne par le personnel médical des Voltigeurs.

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