L’UMQ en 2018 : inviter les chefs de parti à prendre des engagements

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Par Jean-Pierre Boisvert
L’UMQ en 2018 : inviter les chefs de parti à prendre des engagements
Alexandre Cusson (Photo : Ghyslain Bergeron)

L’année 2018 étant une année électorale, l’Union des municipalités du Québec (UMQ) prépare une offensive pour définir les enjeux qui seront présentés aux différents chefs de partis politiques, invités qu’ils seront à prendre des engagements.

Telle est la tâche que décrit le nouveau président de l’UMQ Alexandre Cusson qui a hérité de ce titre plus vite que prévu en raison de la défaite de Bernard Sévigny aux élections municipales de novembre dernier à Sherbrooke.

Maire de Drummondville réélu sans opposition, Alexandre Cusson connait bien les rouages de l’UMQ pour avoir occupé la première vice-présidence au cours des deux dernières années et verra à rassembler les maires du Québec par le biais de cinq différents caucus.

«Ce sont ce qu’on appelle des caucus d’affinités qui divisent les municipalités en cinq groupes selon leur taille. Il y a le caucus des cités régionales, dont font partie Drummondville, Rimouski et Saint-Jean-sur-Richelieu. Il y a le caucus des municipalités de la métropole, qui sont dans le giron de la métropole (rive nord et rive sud). Il y a le caucus des grandes villes, dont Trois-Rivières, celui des municipalités locales, incluant des villages, et le caucus des municipalités de centralité telle que Nicolet par exemple. Chaque caucus tiendra son assemblée de consultation, celui des cités régionales aura lieu le 10 janvier à Drummondville», d’exposer le président de l’Union.

Selon lui, c’est après cette série de rencontres qu’une version finale sera présentée lors des assises annuelles de l’UMQ au mois de mai à Gatineau. «Entre janvier et mai, les maires auront ainsi défini leurs attentes, en matière de mobilité durable, de fiscalité et d’autres pouvoirs, à la suite de quoi prendra forme notre plateforme en vue des élections provinciales d’octobre 2018. Cette plateforme sera rendue publique à Gatineau et suivra la tournée traditionnelle du président de l’UMQ qui se déroulera du mois de mai au mois de septembre. Je rencontrerai des membres et des acteurs de différents milieux comme des chambres de commerce. Et le 14 septembre aura lieu le forum municipal où seront invités tous les chefs de partis du Québec afin qu’ils prennent connaissance de nos enjeux», a-t-il expliqué en précisant qu’il s’agissait de son principal dossier pour la prochaine année.

Alexandre Cusson veut faire les choses de la bonne façon, comme ce fut le cas en 2014. «À cette époque, l’UMQ avait commencé à sensibiliser les politiciens pour que les municipalités soient reconnues comme des gouvernements de proximité, ce qui a conduit à l’adoption en juin dernier à la loi 122. Avant la loi 122, il fallait demander la permission à Québec pour changer la limite de vitesse dans nos rues. Nous voulons s’y prendre de la même bonne façon pour obtenir des engagements de ceux qui formeront le gouvernement, quelque soit sa couleur. D’ailleurs, il sera intéressant de voir l’application de cette loi en 2018. Il faudra maintenant que le gouvernement passe de la parole aux actes pour, entre autres, traiter avec nous d’égal à égal», a-t-il souhaité.

Et puis, en 2019, il y aura des élections au fédéral. «Il y a des relations à améliorer avec Ottawa. Il y a de l’argent qui dort depuis un bout de temps dans différents programmes. Par exemple, pour le FEPTEU (Fonds pour l’eau potable et le traitement des eaux usées), le Québec a été la première province à s’entendre sur cette question».

Alexandre Cusson est bien conscient que son homologue sherbrookois Bernard Sévigny a été fortement critiqué pour le temps qu’il a consacré à l’UMQ au détriment de sa Ville, ce qui a peut-être été un facteur de sa défaite électorale. «Non, je ne vis pas cette inquiétude. Je suis d’abord maire de Drummondville et je m’occupe de l’UMQ dans les heures restantes. Il est arrivé seulement deux fois en 40 ans qu’un président de l’UMQ a été battu aux élections municipales et ça s’est passé à Sherbrooke les deux fois. Francine Ruest Jutras a été présidente de l’UMQ et on ne lui a jamais fait ce reproche», a-t-il rappelé.

Fort probablement en poste pour un deuxième mandat à l’UMQ, s’échelonnant jusqu’à 2020, Alexandre Cusson aura aussi à décider s’il s’agit ou non de son dernier mandat à la mairie de Drummondville. «Trop tôt pour dire ça», conclut-il.

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