La saga rocambolesque du Centre famille-enfant

La saga rocambolesque du Centre famille-enfant
Le 27 janvier 2010, L’Express écrivait que le gouvernement libéral donnait finalement son feu vert au CFE, pour un coût total de 23 M $. (Photo : Archives L'Express)

SANTÉ. 1988 : c’est l’année où le projet du Centre famille-enfant (CFE) a été évoqué pour la première fois. Depuis, les délais s’accumulent.

En fait, c’est depuis d’importants agrandissements réalisés à l’hôpital Sainte-Croix il y a 30 ans, que le CFE fait l’objet de discussions. Toutefois, L’Express rapporte que les démarches reliées à sa concrétisation se sont intensifiées en 2004.

En février 2005, l’Agence de santé et des services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (ASSS-MCQ, l’ancêtre du CIUSSS-MCQ) inscrivait le CFE comme l’une de ses huit priorités.

Quatre ans plus tard, soit le 5 mars 2014, la page frontispice de L’Express était à nouveau consacré au projet du CFE. Le ministre péquiste de la Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, était venu annoncer la réalisation du CFE, prévoyant y investir 30,3 M $.

Un an plus tard, en mai 2006, une rencontre plus ou moins fructueuse portant sur le développement du projet entre le ministre de la Santé et des Services sociaux de l’époque, Philippe Couillard, et l’équipe de direction du CSSS Drummond avait eu lieu. «Ce fut une rencontre rapide, mais efficace», avait commenté Diane Drouin, présidente du CSSS Drummond, bien qu’aucun engagement significatif n’eût été mentionné à ce moment.

En février 2007, Jean Charest s’était arrêté à Drummondville afin de lancer la campagne électorale de sa candidate libérale dans la circonscription de Drummond-Bois-Francs, Lyne Boisvert. Cette dernière en a profité pour promettre la construction du CFE si elle était élue. On ne saura jamais si cette promesse aurait été respectée, puisque c’est l’adéquiste Sébastien Schneeberger qui a remporté l’élection.

En 2008, environ un an d’étude et de planification semblait encore nécessaire avant de pouvoir réaliser la première pelletée de terre.

Bouleversements politiques

À la démission du ministre Philippe Couillard, en juin 2008, le CSSS Drummond retenait son souffle. Le député Sébastien Schneeberger rapportait toutefois que «le projet allait se poursuivre sans problème». C’est Yves Bolduc qui a repris le flambeau du ministère de la Santé.

En mars 2009, la maquette du bâtiment a été mise à jour, celle réalisée en 2002 ayant été jugée désuète. Un appel à la patience a été lancé, estimant que deux ou trois ans seraient encore nécessaires avant de pouvoir construire le Centre.

Le mois suivant, le député Yves-François Blanchet réclamait au ministre Bolduc d’autoriser la construction du CFE. Ce dernier avait alors affirmé que le dossier n’était pas complet ; une affirmation vivement démentie par Diane Drouin. Mme Drouin tirait sa révérence à la fin du mois de juin 2009, toujours convaincue que le Centre allait voir le jour prochainement.

Coup de théâtre : le 27 janvier 2010, L’Express écrivait que le gouvernement libéral donnait finalement son feu vert au CFE, pour un coût total de 23 M $.

On apprenait en décembre 2011 que l’ouverture des portes se ferait plutôt à l’automne 2014. «Le calendrier est globalement respecté», assurait le directeur général par intérim du CSSS Drummond, Michel Doyon.

C’était peut-être être trop optimiste : en mars 2014, le ministre péquiste de la Santé et des Services sociaux Réjean Hébert ré-annonce la réalisation du CFE, prévoyant y investir 30,3 M $. La superficie était également passée de 5800 mètres carrés à 6416 mètres carrés.

Le printemps 2017 semblait être la date finale de l’ouverture officielle à ce moment.

Et d’autres délais…

La ré-élection des libéraux en avril 2014 n’était pas censée changer la donne pour le CFE. Pourtant, en juillet de la même année, le député Schneeberger dévoilait que le Centre aurait été de nouveau remisé sur la pile des projets «à étudier» du nouveau ministre de la Santé, Gaétan Barrette.

À l’automne 2014, l’Agence de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec était abolie, faisant place à la structure actuelle, le CIUSSS-MCQ. Au printemps 2015, les appels d’offre étaient lancés.

«Incroyable, mais vrai! Après 10 ans et même plus!» avait lancé Michel Larrivée, président du conseil d’administration du feu CSSS Drummond au moment de son abolition, en même temps que celle des ASSS.

À ce moment, l’inauguration était toujours prévue pour le printemps 2017, mais cela n’a pas pris beaucoup de temps que la date était déjà rectifiée. L’ouverture est repoussée pour l’automne 2017.

En novembre 2016, L’Express mentionnait que l’échéancier et le budget des travaux étaient respectés, si bien que les premiers patients pourraient faire leur entrée dans le pavillon à la date prévue.

C’était se réjouir trop vite : après plusieurs appels de L’Express, le CIUSSS-MCQ précisait que mars 2018 serait finalement la date butoir pour l’inauguration du CFE.

Actuellement, des sources soufflent entre les branches que des délais supplémentaires seront à prévoir avant que les pieds des Drummondvillois puissent fouler le plancher flambant neuf de ce CFE tant rêvé.

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