Diane Bourgeois met son expérience au service du Québec

Diane Bourgeois met son expérience au service du Québec
Candidate du Bloc québécois dans Drummond

DRUMMOND. Comme Gilles Duceppe, Diane Bourgeois a été emportée par la vague orange qui a déferlé sur le Québec et qui a pratiquement rayé le Bloc québécois de la carte en 2011. Et comme son chef, cette politicienne aguerrie reprend aujourd’hui le combat afin de convaincre les électeurs que l’indépendance, tout comme la présence du Bloc à Ottawa, est essentielle au développement du Québec.

Résidente de Saint-Lucien, Diane Bourgeois se décrit comme une femme de cœur et d’action. Celle qui a été députée bloquiste de Terrebonne-Blainville de 2000 à 2011 se présente aujourd’hui comme candidate du Bloc dans la circonscription de Drummond. Avant de faire le saut en politique active, cette mère de deux enfants a été enseignante de français au secondaire durant une trentaine d’années.

«L’enseignement, ç’a été ma première passion. J’aime lire. Je suis une fouilleuse. J’estime que connaître ce qui se passe autour de nous, c’est un pouvoir qu’on a. C’est être capable de se sortir d’une certaine mainmise. Durant ma carrière, j’ai essayé de transmettre cette soif d’apprendre à mes étudiants, que je considérais comme mes enfants. Je pense que mes élèves me trouvaient très dure, mais quelques années plus tard, ils étaient heureux d’avoir appris», partage-t-elle.

«C’était important pour moi d’enseigner le français, car il y a une question de fierté dans notre langue. Par l’intermédiaire d’un programme mis sur pied avec une enseignante d’histoire, j’intégrais d’ailleurs des éléments de la révolution québécoise à mes cours. J’ai adoré cette époque, car les étudiants comprenaient alors l’importance du français. Et lorsque l’on sait d’où l’on vient, on sait où on s’en va.»

Des filons de justice

Parallèlement à cette carrière, Diane Bourgeois s’est impliquée dans les milieux communautaire et politique de Terrebonne. Elle a d’abord milité au sein du Parti québécois, où elle est passée de bénévole à présidente de sa circonscription en l’espace de quelques années. Elle a également été à la tête de Regroup’elles, un organisme qui vient en aide aux femmes violentées, et du CLSC de sa région. Avant son élection, elle a été présidente du Comité national d’action politique des femmes du Parti québécois.

«À travers tous ces projets, j’apprenais à faire de la politique. J’ai appris à faire passer des idées», explique-t-elle.

Durant les mois précédents le référendum de 1995, Diane Bourgeois a également été à l’origine d’une initiative bien particulière. «À l’époque, les femmes étaient réticentes à faire la souveraineté. Elles ne voulaient pas parler de chicane. J’ai alors lancé un bijou qui réunissait la fleur de lys et le symbole de la femme. Je l’ai offert au PQ et on en a vendu 10 000. Avec chaque dollar recueilli, on amenait une femme prendre un café et on lui parlait de souveraineté.»

Lorsque Paul Mercier, alors député du Bloc dans Terrebonne-Blainville, a choisi de ne pas se présenter à l’élection de 2000, de nombreuses militantes ont approché Diane Bourgeois pour qu’elle se lance dans cette aventure. Durant les dix années suivantes, elle a été porte-parole du Bloc en matière de condition féminine, de coopération internationale, d’affaires étrangères, de patrimoine canadien et de travaux publics.

«J’ai adoré ces années. J’ai donné, mais j’ai beaucoup reçu. Ma façon de faire de la politique est complètement différente des hommes. Je ne suis pas flamboyante, mais je recherche toujours la justice. Tout ce qui est injuste m’horripile. Mon but est d’aider les gens.»

Après sa défaite aux élections, il y a quatre ans, Diane Bourgeois est venue s’installer à Saint-Lucien. «En 2011, il y a quelque chose qui s’est cassé. La défaite nous a fait mal. Beaucoup de députés ont fait des dépressions. Pour ma part, comme je suis une petite-fille d’agriculteur, j’avais besoin de me retrouver les doigts dans la terre. C’est pourquoi j’ai acheté cette petite maison à Saint-Lucien et que je l’ai rénovée. Ça m’a permis de ne pas tomber dans la dépression.»

Devenue conseillère municipale de Saint-Lucien en 2013, Diane Bourgeois s’est également impliquée activement au sein de la Société Saint-Jean-Baptiste du Centre-du-Québec. «Je suis chez moi à Saint-Lucien. Dans mes fonctions de conseillère, je continue d’aider les gens en trouvant des filons de justice. C’est en m’impliquant dans mon nouveau coin de pays que je suis devenue candidate ici.»

Par ailleurs, au sujet du retour controversé de Gilles Duceppe à la tête du Bloc, Diane Bourgeois estime qu’il a été jugé sévèrement. «À 69 ans, M. Duceppe n’avait pas besoin de revenir. S’il revient, c’est qu’il ne pouvait pas laisser le Québec se faire oublier par le reste du Canada comme c’est le cas depuis quatre ans. Ce sont les mêmes raisons qui m’ont convaincue de me présenter. Devant ça, je ne pouvais pas rester dans mon petit jardin», lance-t-elle, en précisant que le chef du Bloc devrait faire un arrêt dans la région d’ici le 19 octobre.

«M. Duceppe et moi, on possède une expérience énorme. On veut la partager avec les Québécois et les gens de Drummond. On est une société jeune, inventive, qui explose de tous les sens. On a tout ce qu’il faut pour s’émanciper et voler de nos propres ailes.»

Rappelant les nombreux gains obtenus par le Bloc au fil des ans, Diane Bourgeois a lancé un message aux souverainistes qui songent à voter stratégique. «La vraie stratégie, c’est de voter pour le Bloc. Car si tu élis un député fédéraliste, cette personne va penser canadien au lieu de te représenter. Si tu élis un député du Bloc, il va se tenir debout. Il va déchirer sa chemise pour que le Québec obtienne son dû.»

«Plus le Bloc va être fort au Québec, plus on va affirmer qu’on est différents des autres provinces, enchaîne-t-elle. Nous sommes deux nations distinctes qui travaillent pour leurs intérêts, chacune de leur côté. Quand je vois notre drapeau sur les pancartes du Bloc, je me dis que c’est un signe de fierté. On va être suffisamment fiers pour dire au gouvernement fédéral de ne pas rentrer dans notre bulle, autour du Québec. Si tu veux rentrer, tu dois montrer les pattes blanches.»

Partager cet article