Action citoyenne pour une consigne sur les bouteilles de vin

Action citoyenne pour une consigne sur les bouteilles de vin
Des sympatrisants à la cause environnementale ont lancé un mouvement pour que les bouteilles de vin et de spiritueux soient soumises à une consigne.

DRUMMONDVILLE. Il est temps qu’une consigne soit instaurée sur les bouteilles de vin et de spiritueux de la Société des alcools du Québec (SAQ). Un point c’est tout !

Des citoyens soucieux de l’environnement, regroupés sous le nom de comités Opération Verre-Vert, ne veulent rien entendre des arguments qui sont servis pour empêcher un véritable recyclage des bouteilles et ils demandent donc à la population de retourner les bouteilles de vins et de spiritueux dans les succursales de la SAQ jusqu’à ce qu’une consigne sur ces produits soit instaurée.

«Parce que, disent-ils, le verre récupéré par la collecte sélective municipale a toutes les chances de se retrouver, sous une forme ou une autre, dans un des nombreux dépotoirs de la province. Et c’est la démonstration qu’ils ont voulu faire ce matin en organisant une conférence de presse devant la succursale de la SAQ de la rue des Forges, à Drummondville.

Comme l’ont mentionné les porte-parole Marielle Véronneau, Berthe Tessier et Jean-Claude Thibault, en présence d’une vingtaine de sympathisants, «la collecte sélective pêle-mêle n’est pas le bon système de récupération pour que le verre soit effectivement recyclé en bout de ligne. Parce qu’il se contamine au contact des autres matières contenues dans le bac de récupération, le verre n’est plus recyclable et les centres de tri n’ont d’autre choix que de l’envoyer massivement à l’enfouissement. C’est un non-sens. Non seulement on paie pour qu’il soit ramassé, mais on doit aussi payer pour s’en défaire. Son prix de revente sur les marchés est négatif, sans compter qu’il fait perdre de la valeur aux autres matières recyclables en s’y mélangeant. De plus, il use prématurément les équipements de centres de tri, ça finit par coûter cher aux contribuables».

Ces citoyens ont également fait valoir que le Québec et le Manitoba sont les deux seules provinces canadiennes où les bouteilles de vin et de spiritueux ne sont pas soumises à une consigne.

Karel Ménard, directeur du Front commun québécois pour la gestion écologique des déchets (FCQGED), est entré également dans la danse pour expliquer, via un communiqué, que «80 % des contenants de boisson de verre non consignés sont des bouteilles de la SAQ. Malheureusement, notre société d’État ne semble pas considérer sérieusement les impacts économiques, sociaux et environnementaux que ses produits ont sur l’industrie du recyclage. Les marchés pour le verre recyclé existent au Québec, mais les industries d’ici doivent paradoxalement s’approvisionner à l’extérieur du Québec, car elles ont besoin de verre de qualité».

Il y en a qui disent que les bouteilles de la SAQ sont récupérées dans près de 94 % des cas grâce à la collecte sélective, mais les comités Opération Verre-Vert répliquent que récupérer ne veut pas dire recycler. «Actuellement, la presque totalité du verre de nos bacs de récupération prend le chemin des dépotoirs sous une forme ou sous une autre, car il devient incompatible avec des opérations de recyclage lorsqu’il est récupéré par la collecte sélective municipale ou hors foyer», arguent-ils.

En conséquence, les comités Opération Verre-Vert enjoignent les citoyens du Québec à manifester leur appui à la mise en place d’une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux en rapportant celles-ci directement dans l’une des succursales de la SAQ.

Partager cet article