«À Drummondville c’est très difficile, on le sait»

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Par Jean-Pierre Boisvert
«À Drummondville c’est très difficile, on le sait»
Louis Brunelle, directeur des ressources humaines, communications et affaires juridiques au CIUSSS MCQ. (Photo : Gracieuseté)

SANTÉ. Le CIUSSS est conscient des difficultés que vit le personnel du milieu de la santé à Drummondville, mais connait-il vraiment l’ampleur de la problématique?
La question a été posée à Louis Brunelle, directeur des ressources humaines au CIUSSS-MCQ (Centre intégré universitaire de santé et des services sociaux de la Mauricie/Centre-du-Québec), dont le siège social est basé à Trois-Rivières.

«À Drummondville c’est très difficile, on le sait. Il y a les étudiants venus nous aider cet été qui sont retournés sur les bancs d’école, il y a encore la période de vacances qui se poursuit et la pénurie de main-d’œuvre, qui donne de la misère à tout le monde, est peut-être plus sévère à Drummondville, en raison du bas taux de chômage. Je suis allé faire une tournée au CHSLD George-Frederick-Heriot vendredi dernier et ce que j’ai vu, c’est que c’est très préoccupant», a reconnu M. Brunelle, qui a pris connaissance des articles parus dans L’Express relatant les grandes misères et l’épuisement des professionnels de la santé drummondvillois.

«Nous travaillons en étroite collaboration avec les syndicats et les gens sur le terrain pour chercher et trouver des solutions. Notre but est d’éliminer le temps supplémentaire obligatoire (TSO). On doit planifier plusieurs jours d’avance et il faut s’assurer que les services seront dispensés. Malheureusement, le manque de personnel nous force à imposer le temps supplémentaire», a-t-il avoué.

S’il est possible de planifier le temps supplémentaire obligatoire, serait-il possible de prévoir une organisation du travail qui pourrait éviter cette mesure drastique, épuisante pour les infirmières et les préposés? N’y a-t-il pas là une sorte de paresse administrative?

«Non, répond M. Brunelle carrément. Le personnel qui gère la liste de rappels travaille sept jours par semaine et font tout leur possible. Eux aussi, ils sont à bout de souffle».

Parmi les solutions à entrevoir, le directeur des RH affirme qu’il mettra fin à l’affichage de postes à deux jours/semaine, qui ne trouvent pas preneurs parce que non-attractifs. «Il n’y en aura plus de ça. Après les négociations (qui se déroulent d’ici le 30 septembre pour déterminer les applications locales de la convention collective signée l’an dernier), nous mènerons une offensive au mois d’octobre. Ça va changer, fiez-vous sur moi».

Et M. Brunelle, tient à souligner que ce n’est pas une question d’argent. «Les problèmes que nous connaissons ne sont pas liés à une question financière. C’est vrai que les solutions ne coûteraient pas des millions».

Celui-ci n’est pas en mesure de répondre précisément à la question de savoir combien d’infirmières ou combien de préposés aux bénéficiaires il manque à Drummondville. «Il faudra que je fasse le calcul», dit-il, de quoi donner des minutions aux syndiqués qui sont convaincus que la réalité drummondvilloise échappe aux dirigeants du CIUSSS, «surtout depuis la fusion».

21 finissants à Paul-Rousseau

Interrogé sur la cohorte de 21 préposés aux bénéficiaires (PAB) qui ont obtenu jeudi dernier leur diplôme de soins de santé de l’école Paul-Rousseau (Commission scolaire des Chênes), lesquels ne seraient pas embauchés par le CIUSSS, Louis Brunelle a fourni les informations suivantes : «une grande majorité de ceux-ci ont été ou seront embauchés comme PAB, PAB étudiants ou aides de service».

Le service des RH a de plus donné des chiffres intéressants. Embauches d’infirmières depuis 1er avril 2018 : 183. Nombre de départs : 97. Embauches de PAB pour la même période : 162. Nombre de départs : 135.

Prévision d’embauches au 31 mars 2019 : 330 infirmières et 400 PAB.

Encore une fois, ces chiffres sont pour la grandeur du territoire du CIUSSS-MCQ et il n’est pas possible de les avoir pour Drummondville spécifiquement.

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